Être parent et éducatrice différemment. Bienveillance, école-maison, éducation alternative au quotidien.

Mois : février 2020 ( Page 2 de 2)

Cultiver les relations dans la fratrie / des idées d’activités

C’est la St-Valentin cette semaine, et pour nous c’est une fête de famille pour laquelle nous avons un ensemble de tradition. Ça m’a donné envie de vous parler d’idées à incorporer pour solidifier les liens entre nos enfants. C’est qu’on parle souvent d’activités pensées pour apprendre les chiffres, les lettres ou développer plein d’habiletés, mais selon moi, l’être ensemble est quelque chose qui mérite notre attention.

Avoir plusieurs enfants, c’est gérer un nombre impressionnant de dynamiques de relations parce que chacun d’eux a des caractéristiques individuelles, des besoins (éphémères ou non), etc.. Bref, disons que favoriser des relations positives, c’est très présent chez moi.

Le souper-service

C’est une activité que je propose environ 3 ou 4 fois par année, et les enfants sont toujours enthousiasmés. Le principe est simple: chaque enfant pige le nom d’un autre enfant et va préparer son assiette. Je choisis un repas qui demande un assemblage (tacos aux haricots noirs avec plusieurs garnitures, pizzas, etc.). Tout est disposé sur le comptoir, et chacun à son tour, il va aller servir l’enfant pigé. Il va devoir communiquer avec lui afin de vérifier s’il désire un peu, moyen, beaucoup de chaque élément.

Objectif: Prendre l’habitude d’écouter l’autre, de respecter ses demandes et de s’appliquer pour lui.

Créer un affichage pour souligner les forces et traits de personnalité

Une fois nous avons fait un tableau de qualités/habiletés des membres de la famille. Alice qui avait alors +-18 mois avait reçu comme qualité reconnue par ses sœurs :” elle fait bien le rôle du bébé quand on joue.” 😂 le but de cette démarche c’est de réfléchir ensemble aux traits de personnalités qui démarquent chaque individu. On soulignera que X dessine bien, qu’y est doué pour jouer avec les petits. On a tendance à remarquer surtout le négatif (l’enfant maladroit, l’enfant grognon) et même si c’est seulement pour rire, ça en vient parfois à prendre beaucoup de place dans l’image de soi de l’enfant. Si pour lui, sa place dans la fratrie c’est celui du chialeux, et bien il risque de rester dans son “rôle”. Aussi, ensuite, on va tenter de miser sur ses forces au quotidien (ton toutou est brisé? Vérifie si X peut la coudre, elle est très bonne pour coudre !” )

Objectif: Reconnaître positivement la place de chacun dans la famille en tenant compte de ses habiletés, traits de personnalité.

En équipe, en équipe, en équipe.

Pour les plus jeunes, j’essaie régulièrement de proposer des activités dans lesquels ils sont en équipe contre moi / le jeu. Il peut s’agir de jeux de société collaboratifs, de jeux inventés (comme l’ogre !) ou simplement de tâches plus quotidiennes (faire une recette, laver la table).

Objectif: Qu’ils ressentent que collaborer ensemble, c’est gagnant. Il y a une citation qui dit seul je vais plus vite, ensemble on va plus loin, et je pense que les enfants doivent absolument l’expérimenter. Ensemble, on peut combiner nos habiletés. Ensemble, on est plus rapide. Ensemble, on est suffisamment forts pour gagner contre maman ou papa.

Échange de cartes, traditions et projets communs

Pour la St-Valentin, tous les membres de la famille participent à un échange de cartes qui a lieu lors du fameux souper du 14 février, alors qu’on déplace la table dans le salon pour créer un effet restaurant. Encore une fois, prendre le temps de faire pour les autres renforce les liens mais ça va plus loin que simplement échanger. Régulièrement, nous tenons des conseils de famille et les enfants sont invités à prendre part au choix des traditions, projets de famille. Que ce soit une escapade ou créer une liste de musique contenant tous nos goûts musicaux, le fait d’avoir des projets communs contribue au sentiment d’appartenance et du même coup, à la qualité des relations dans la fratrie.

Sortir de la dynamique du faire faire / La poussette parapluie

“Maman, détache-moi!”
C’est une phrase que j’entends souvent ces temps-ci. Mes enfants jouent avec une vraie poussette parapluie (tellement plus solide !) et certains aiment bien s’y attacher pour plus de réalisme dans leur rôle du bébé. Le problème (qui n’en est pas vraiment un), c’est qu’ils trouvent difficiles de se détacher. Ce qui peut devenir dérangeant quand tu essais de mener à point une tâche et qu’ils tombent dans un jeu de je m’attache, détache-moi.

Ce jeu n’as rien de mal, mais c’est un bel exemple de la nécessité de faire respecter ses besoins dans une optique de discipline positive. Ça m’as fait pensé à comment je tentais beaucoup dernièrement de travailler sur mes actions plutôt que de chercher à faire faire dans ce genre de situations.

Réagir dans l’optique de faire faire, c’est tenter de faire modifier à l’autre une situation qui nous rends inconfortable. Dans ce cas-ci, ça serait probablement du genre de :” mais arrête de t’attacher!!! Sinon je vais serrer la poussette/te laisser attaché dedans jusqu’au souper !”

Ça pourrait aussi être plus subtile, se passer à l’intérieur de l’adulte. Un parent ayant la croyance qu’il doit répondre à toutes les demandes rapidement pourrait le faire malgré qu’à l’intérieur de lui, une escalade se fasse. L’enfant ne le saurait pas, mais chaque demande “superflu” augmenterait la frustration du parent jusqu’à ce qu’il se fâche et tombe dans le faire faire.

Oh, et certains adultes pourraient apprécier jouer à détacher l’enfant 500 fois dans la journée et se sentir bien dans ça. C’est parfaitement valide.

Pour ma part, c’est tout simple (mais ça demande un cheminement); je fais un triage sur les demandes de mes enfants. Mes enfants expérimentent rapidement qu’une blessure me fait interrompre une tâche mais que le “détache-moi!” attends la fin de celle-ci.

Pendant qu’ils attendent, ils apprennent que mes besoins sont valides aussi et ça inclus de prendre le temps de me brosser les dents ou de finir de laver la table. Il se peut que ça influence leur choix de se rattacher immédiatement ou pas, plus qu’une menace lancé en l’air. À long terme, ils apprennent à prendre position pour leurs besoins plutôt que de subir les actions des autres .

J’ai choisis cette situation bien banale mais ça s’applique à plusieurs autres aspects du quotidien avec les enfants.

Bon lundi matin! 

Articles plus récents »