Nous sommes en direction de la prochaine année « scolaire » en terme d’obligations légales. La frontière du passage à niveau n’existe pas vraiment en apprentissages en famille, du moins pas au début du primaire. Pour nous, ça se continue 365 jours par année.

Néanmoins, il s’agit du moment des choix pour les parents et les enfants, prennant d’assaut les librairies pour trouver le cahier parfait. Ou pas.

Les cahiers sont une invention assez pratique. Mettre sur une centaine de pages une variété de concepts, simplifier le besoin d’expérimenter pour plutôt lire et vivre sur papier l’utilité des dits concepts. Lire et travailler au crayon sur papier sur comment utiliser l’argent… sans avoir besoin d’en tenir en ces mains. Ça peut être facilitant. Par contre, c’est aussi, se limiter à bien souvent une vision, une façon de faire. Et il y a pourtant tellement plus qui existe!

Ce n’est pas nécessairement mauvais, les cahiers, c’est simplement qu’en cette saison, ça ne réponds pas à notre vie.

Et que parfois ils me rendent mal à l’aise.

Une parenthèse, un détour vers un autre sujet.

Vous allez peut-être argumenter que je ne suis pas professeur et c’est vraie. En petite enfance, il y a une chose qui fait peu de sens parfois et j’en parle souvent: c’est prêter une intention à l’enfant qu’il n’a pas. Pour que ça paraisse bien, on se convainc que l’activité a plus de profondeur qu’elle n’en as vraiment. « Oui oui, le bébé de 14 mois a beaucoup appris sur le japon pendant la semaine thématique. » Est-ce qu’il a vécu des expériences variés et est-ce que c’était enrichissant ? Oui. Mais non, le japon n’est pas à un niveau qu’il comprends pour le moment…

Et j’ai toujours pensé naïvement que c’était quelque chose réservé aux 0-5 ans. Ce n’est pas le cas, et j’ai l’impression que parfois on va utiliser des raccourcis sans compréhension de la part de l’enfant pour se convaincre qu’il apprends sans qu’il n’aille à apprendre. Pour des raisons malheureusement très semblables aux raisons expliquant ce choix au niveau du préscolaire. Fin de la parenthèse.

Donc, si on ne se base pas sur des cahiers, on se base sur quoi?

Sur la vie. Sur bien d’autres idées et façons de faire. Sur les projets, les idées venant de d’autres pédagogies ou pays.

Nous allons continuer les ateliers d’écriture (temps d’auteur) pour explorer les possibilités au niveau de l’écriture. Un temps d’auteur où chacun peut travailler sur ces projets. Un moment pour favoriser les mécanismes d’écriture dans l’ensemble, sans se limiter au cadre des savoirs prescrits.

Parfois, ça semblera plus formel, je sortirai le tableau blanc et je jouerai au professeur, quand je sentirai que c’est ce qui fonctionnera à ce moment-là. Mes enfants adorent quand je mets mon chapeau de professeur de Poudlard avec mon air sérieux et mon accent.

Nous allons continuer à lire sur plusieurs axes. D’abord les livres que les enfants lisent seuls. Choisis par eux ou suggérés par maman. Les livres lus à haute voix par le parent, porteurs de discussions. La lecture comme outil pour réaliser des recettes, comprendre un jeu, trouver des informations..

Nous allons continuer d’intégrer des activités et jeux, des projets autour des savoirs mathématiques. Je continuerai de fournir, créer du matériel de manipulation intéressant, de faire vivre les mathématiques dans la maison.

et plus encore… parce que pour nous l’école-maison c’est aussi ce privilège de pouvoir nous adapter à chaque jour, pour aller vers nos besoins actuels. C’est un grand privilège dont on oublie parfois de profiter ;).

Il m’arrive régulièrement de me surprendre à me dire: « eh bien! On dirait une activité de cahier hors cahiers! » La première qui me vient en tête : jouer au bingo. Identifier le nombre nommé oralement pour le retrouver sur sa carte… c’est quelque chose qui se retrouve sous forme bien plus plate dans des cahiers… alors que les enfants le font avec bonheur et entrain dans le cadre d’un bingo.

Il m’arrive assez souvent d’écrire pour mes enfants et alors je sort le dictionnaire, le guide de conjugaison pour ne pas faire d’erreurs… et si vous voyiez l’intérêt avec lequel observe notre façon d’écrire, un enfant dont on note les paroles… Ces petits moments, ce sont de véritables occasions d’or pour leurs apprentissages. Plutôt que d’imposer qu’ils écrivent eux-mêmes, je saisis l’occasion d’écrire devant eux et ils en retirent d’autant plus de positif.

Finalement, de temps à autres, j’utiliserai du matériel plus près des standards québécois. Parce que la réalité étant qu’un jour ils feront des examens, je veux qu’ils ne vivent pas en plus le dépaysement total des façons de faire attendus. Honnêtement ? Ce n’est généralement pas un problème pour eux, parce qu’ils n’ont jamais vécus de côté négatif avec le scolaire. Si je leur demande de remplir une feuille ou d’essuyer des assiettes parce que j’en ai besoins, ils vont le faire. S’ils ne veulent vraiment pas, il y aura une raison et je l’écouterai et on passera à d’autres choses.

Au plaisir de lire votre opinion sur le sujet.

Zoé