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Gérer ces cadeaux (jouets) de nos enfants dont on ne VEUT PAS !

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Voilà le moment.
Votre enfant déballe un cadeau et rapidement vous constatez que ce cadeau correspond à tout ce que vous détestez chez les jouets pour enfant. Pour dire vrai, ça fait déjà plusieurs mois que vous travaillez vraiment fort à sortir ce type de jouets de chez vous. Vos recherches et vos expérimentations vous ont permis de conclure que dans votre famille, ce type de jeu ne fonctionne pas.

Et le voilà.
Flambant neuf.
Votre enfant l’a vu et est probablement enthousiasmé.

Peut-être que ce n’est pas le jouet le problème, mais la quantité. La consigne d’un cadeau par personne a été oubliée (ou ignoré) par une mamie ou un papi qui aime gâter.

Vous avez été éduqué selon la croyance qu’on doit apprécier les cadeaux. Mais c’est plus fort que vous. Vous ne pouvez que voir le négatif. Ce cadeau encombrera l’espace que vous tentez d’épurer. Visuellement. Sonorement.

Alors qu’est qu’on fait ??

La réponse courte: Laissez-le faire sa vie, pas plus, pas moins. Comme tous les jouets.

Si c’est un jouet de mauvaise qualité /trop fragile (genre du dollorama) et que ça vous rebute, vous pouvez compter sur le fait qu’il va rapidement se briser ou perdre des morceaux parce que ces jouets sont souvent fragiles. (Vérifiez également qu’il ne fait pas l’objet d’un rappel).

Si c’est un jouet sonorement agressant, vous pouvez ôter les batteries, puis le laissez faire sa vie comme si de rien n’était. Il se peut qu’il soit encore intéressant sans batterie, ou peut-être que non. Aussi: quand mes enfants sont petits, il m’arrive de garder 1-2 jouet à batteries rangé pour les utiliser comme “jouet d’urgence”. À sortir pour garder captiver le bambin dans une situation particulière (a un rendez-vous, pour répondre à un appel important). L’effet de rareté fait son effet.

Si c’est un jouet avec trop de pièces, qui semble destiné a s’éparpiller dans la maison et causer des heures de rangement chaque fois, on peut le ranger dans un bac et le placer en hauteur, le sortant uniquement sur demande et utilisable dans un espace définit.

Si une personne chez qui vous allez souvent en visite donne trop de jouets, offrez d’en laisser là-bas pour que l’enfant puisse y jouer en visite.

Si c’est un jouet vraiment contre vos valeurs, alors oui, vous avez le droit de le faire disparaître plus rapidement.

La règle générale est:
Vous pouvez simplement le laisser dans un bac, disponible, et l’oublier. Parfois, l’enfant nous surprendra dans son intérêt, mais par expérience, ces jouets à la mode sont vite délaissés. L’enfant se tanne d’être limité dans ses expérimentations par un jouet rigide.

Lorsque vous ferez votre prochain tri, vous pourrez le juger avec les mêmes critères que tous les autres, sans accorder d’importance à sa provenance.  Il se peut même que certains jouets que vous pensiez inadaptés restent (parce qu’ils invitent davantage au jeu spontané) et que des jouets “éducatifs” partent. Il m’est arrivé de faire des mauvais choix, même avec tout ce que je connais des jouets, de la simplicité, etc. D’ailleurs, les jouets que j’achète passent par le même tri que ceux des autres, c’est important aussi, ce n’est pas une mission extermination visée contre grand-papa, mais une hygiène de vie. C’est une routine, tous les quelques mois, je me questionne de nouveau sur ce qui est disponible.

À moins que ce jouet ait une signification particulière pour la personne qui l’a donné (jouet d’enfance, vraiment recherché et personnalisé), je ne crois pas qu’il faut donner plus d’importance à un jouet qu’a un autre. Je crois que la reconnaissance d’avoir reçu un cadeau ne doit pas aller de pair avec une obligation de le garder ae viteam s’il ne répond pas aux besoins de la famille.

Certaines personnes choisissent de prendre des photos des enfants dans la période de “découverte” ou ils jouent avec tout, pour avoir une réponse à donner à ceux qui les ont donnés, si la question vient. J’ai déjà lu que certains gardaient une armoire avec les jouets “cadeaux” pour les sortir au besoin, mais je préfère la réponse honnête: ” C’était une belle idée ! Mon enfant était vraiment excité de découvrir tous les sons qu’il faisait, je comprends ce qui t’a attiré au magasin ! Par contre, il prenait la poussière alors on l’a donné à une autre famille, il était trop beau pour rester au fond d’un bac. Je pense que mon enfant est vraiment plus axé construction ces temps-ci.”

On peut évidemment expliquer le minimalisme, référer à des articles, parler de nos découvertes. La vérité c’est qu’il ne faut pas oublier que c’est un long cheminement, et qu’il est fort possible que les grands-parents, ou la famille n’en soient pas là. Il se peut simplement que pour mamie, réfléchir aux modes actuels de l’enfance, ça ne soit plus dans son intérêt : elle a vu passé plusieurs elle-même quand elle avait de jeunes enfants (vous!).

En prévention, on peut faire attention à faire une liste de cadeaux adaptée à ceux à qui on la propose: on visera des articles facilement trouvables en grande surface. Il se peut que si on demande un jouet en bois trouvable en boutique spécialisé, on obtienne sa version plastique, alors trouvons une façon de leur simplifier la vie. 🙂

Finalement, il faut se rappeler qu’un jouet, ce n’est qu’un jouet. Ce n’est qu’une goutte dans l’océan de l’enfance… Même si on passe 1 ou 2 mois plus encombré, il nous reste 10 mois pour s’en remettre avant le prochain Noël ! 🙂

En début d’épuration ou de changement de philosophie, il se peut que ce soit encore plus difficile à accepter. Je pense qu’avec le temps, la confiance en notre façon de faire aide à accorder moins d’importance a ces cadeaux “encombrants.” On peut donner 1000 poupées parlantes à ma fille de 4 ans, mais j’ai pleinement confiance qu’après l’excitation initiale, elle reviendra à préférer faire parler ses légumes. 😉 Il faut vraiment, vraiment, comprendre que ce n’est pas une attaque de la part de vos proches. Ils n’ont simplement pas la même vision que vous. C’est envahissant, sur le coup, mais vous possédez en vous les solutions maintenant pour y faire face. Ayez confiance en vos choix, vos idéaux.

Je pense que simplifier, ça vient aussi avec accorder moins d’importance aux objets, et donc ne pas laisser le choix de jouet de l’oncle de notre enfant ruiner les moments en famille. Ce n’est qu’un jouet. 

Joyeuses fêtes !!

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Du jeu structuré au jeu libre: Accompagner l’enfant vers le jeu sans directives

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Pourquoi mon enfant n’arrive pas à jouer seul ? Et comment y arriver?

Les enfants intègrent leur quotidien comme référence de ce qu’est la normalité. C’est en observant et expérimentant qu’ils forment leurs attentes, qu’ils intègrent des règles non écrites quant à la façon donc les choses sont censées se produire.  Dans un cadre où un enfant a été habitué à suivre des directives sur ces jeux en grandissant (d’un adulte ou d’un plus vieux que lui), lorsqu’on souhaite passer au jeu libre et simplifié il est possible qu’on se retrouve face à un constat: l’enfant semble ne pas avoir cette capacité de jouer des heures durant avec tout et n’importe quoi.

La plupart du temps, le problème n’est pas que l’enfant ne possède pas cette capacité en lui (il suffit d’observer un jeune bébé s’amuser en regardant autour de lui, en découvrant ses mains et pieds pour voir que c’est souvent inné) mais simplement, qu’il a appris une autre façon de fonctionner. Lorsqu’on place ce dit enfant dans un espace consacré au jeu libre, avec des jouets sans fonctions précises, souvent, on va obtenir une de ces réactions:

– Il va tourner en rond, demander de l’assistance a l’adulte (directement ou indirectement par des comportements “dérangeants”.)
– Il va chercher quelqu’un qui peut lui donner des directions et va suivre (un enfant plus vieux, par exemple.)*
– Il va vider les bacs, les remplir, errer, détruire le matériel (d’une façon non constructive pour son âge, motivé par l’ennui et non l’exploration)
– Il va y avoir plus de chicanes, motivées par l’ennui…
– Il va sembler rester dans l’attente, attendre la prochaine activité dirigée pour jouer.

Etc.

Évidemment, la personnalité de chaque enfant aura une grande influence sur sa façon de réagir.

Pourquoi vouloir que l’enfant apprenne à jouer plus librement ?? 

Avant tout, pour lui donner une grande liberté, un pouvoir. Celui d’utiliser les jeux pour apprendre à se connaître, d’approfondir ses intérêts, de tester les habiletés qui a du sens pour lui dans le moment présent. Le pouvoir d’utiliser le jeu pour l’aider à mieux comprendre son quotidien (souvent, librement, les jeux des 3-4 ans par exemple vont tourner autour d’une reproduction, d’une exploration de leur quotidien en jouant aux parents, a faire l’épicerie, etc.. )  Ce genre de jeu peut les aider grandement lorsqu’ils vivent de “petites épreuves”, des frustrations, des défis (C’est presque une thérapie autogérer !) … L’enfant libre, va jouer à ce donc il a besoin. Simplement. Il va développer plusieurs habiletés, plusieurs sphères de développement lorsqu’il est motivé par le plaisir de jouer. Rien ne peut équivaloir à la motivation interne.  

Comment accompagner un enfant vers le jeu sans directives?

Voici quelques pistes.

1) Être occupé, comme adulte, à une tâche que l’enfant peut modeler.
On va racler les feuilles, préparer du pain, couper des légumes, creuser un trou, travailler au jardin, faire du yoga. Les enfants sont évidemment libres de venir aider ou imiter, mais on ne les invitera pas nécessairement avant qu’ils en manifestent le désir. On reste disponible pour gérer les petits conflits du quotidien, mais on ne dirige pas le jeu, on se contente de verbaliser ce que l’on fait si ça suscite de l’intérêt. On modèle simplement un humain concentré sur une occupation.

2) S’assurer que le matériel disponible suscite l’action et l’expérience adaptée à l’âge de l’enfant.
Au début, on peut avoir une plus grande quantité de matériel, le temps d’apprendre à connaître davantage les enfants de notre groupe ou nos enfants. On va observer, beaucoup, et découvrir le profil type de chaque enfant, certains enfants vont préférer les grands éléments moteurs pour grimper, d’autres les jeux de constructions, de rôles, les petites pièces, les bacs sensoriels… Lorsqu’un enfant jouera plus longtemps que d’habitude, on notera les circonstances, le jeu, on recueille des informations bref.

3) Offrir des inspirations
Comme une première étape avant le jeu complètement libre, on peut les aider au début.

-En préparant des invitations à créer sans consignes, juste du matériel rassemblé ensemble, pour les aider à s’inspirer…
-On peut offrir des bacs sensoriels avec une variété de matériel  à proximité (figurines pour jeu de rôles, tasses et cuillères pour manipuler, éléments pour trier et voir, la façon donc l’enfant l’utilise).
-On peut mettre des livres de bricolages dans le coin bricolage, de constructions dans le coin constructions, de yoga ou d’exercices dans le coin moteur…
– On peut donner le début d’une idée de projet ouvert, mais inviter les enfants à choisir les détails.
– On peut modeler, encore une fois, en construisant quelque chose, en bricolant (pour décorer la salle de jeu?), sans rendre “enfantin” nécessairement notre oeuvre. On le fait pour de vraie ! 🙂
– Mettre de la musique douce ou mouvementée pour voir la façon donc ça les influences.
– Lire des histoires variées.
– Choisir des activités “semi-dirigés” que les enfants peuvent facilement refaire eux-mêmes sans interventions de l’adulte.

4) Accepter un peu d’ennui.
C’est en s’ennuyant que le besoin d’apprendre à se divertir seul surgira. On peut évidemment accompagner l’enfant en lui reflétant ses émotions, en l’aidant à trouver des solutions ou des idées (sans les trouver a sa place!), en lui fournissant le matériel qui répondra à ses intérêts… Mais c’est à l’enfant que revient la responsabilité de se mettre en action.

5) L’accompagner à acquérir les habiletés qui l’aideront dans ses explorations
Les grilles d’observation devraient être un complément, un outil mais le plus important : répondez aux besoins et intérêts. Un enfant aime les bricolages, aimerait réaliser ses costumes pour ces jeux de rôles? Ok, alors on va l’aider à découper un peu plus efficacement en lui offrant des occasions. La différence ici, ce n’est pas tant la présence ou l’absence d’activités de tel ou tel type, c’est la motivation derrière.

On observe, on répond aux besoins, on donne du pouvoir aux enfants. 

Simplement.
L’objectif devient de redonner son pouvoir a l’enfant. Une grande liberté. Celle d’être celui qu’il est vraiment.

Celui de passer plus de temps à développer les habiletés qui ont le plus de sens pour lui. Le pouvoir d’explorer aussi longtemps qu’il le souhaite, les concepts qui le fascinent. Celui de croire à ses rêves, et d’avoir l’impression de s’en rapprocher.

N’est-ce pas merveilleux ?

Beaucoup d’adultes n’ont même pas ce pouvoir. Ils ont des rêves, des intérêts, qu’ils négligent parce, que la vie ! Mais l’enfance, l’enfance, devrait être une zone protégée, une période où rien n’est plus important.

Laissons les enfants être des enfants, librement.

Fermez la télé, ouvrez les enfants: 12 stratégies pour réduire / cesser l’utilisation de la télé

De plus en plus d’études démontrent clairement les effets de la télévision sur le développement des enfants, d’ailleurs les recommandations officielles de la société canadienne de pédiatrie illustrent bien ces enjeux: pas d’écran avant 2 ans, 1 heure maximum par jour avant 5 ans. Pour ce qui est des services de garde, la société recommande de : “S’assurer que les périodes de sédentarité devant des écrans ne font pas partie des activités courantes du milieu de garde des enfants de moins de cinq ans.”

Beaucoup de parents ainsi que des éducateurs et éducatrices utilisent la télévision dans la routine parce que c’est la stratégie qu’ils ont trouvée pour répondre a un problème particulier dans leur routine.

J’avais envie de vous partager des stratégies pour remplacer l’utilisation de la télé, dans différents contextes. Pour certains, votre objectif sera de cesser complètement, pour d’autres, de réduire de moitié; peu importe, allez-y a votre rythme…

1. Et si on changeait la télé de place?

Une stratégie toute simple pour commencer: Changer la télévision pour un endroit moins central de la maison. On retire la télé de la salle de jeu donc, et on la met dans la chambre des parents ou au sous-sol. Ce simple petit changement peut grandement aider a réduire l’automatisme salon = télé allumée.

2. Et si on trouvait un autre bruit de fond ?
Des livres-CD pour entendre des contes, des CD de musique douces ou rythmés selon le moment de la journée, du bruit blanc pendant la sieste.. Un petit tour à la bibliothèque de quartier peut nous aider à varier l’ambiance sonore chaque semaine sans frais.
Tranquillement, on essaie de s’habituer à des périodes sans son d’ambiance, pour favoriser le développement du langage.

3) Et si on modifiait la routine ?
Si chaque matin, on se dirige automatiquement au salon avec notre toast pour s’asseoir devant la télé, il se peut qu’on trouve le paysage vide la première journée sans télé. C’est un bon moment pour en profiter pour revoir la routine pour y incorporer différents rituels : repas partagé en famille a table, livres collés dans le lit des parents avant le dodo, promenade dans le quartier après le souper…

4) Et si on se préparait un coffre aux trésors?
Que ce soit pour occuper les enfants pendant le souper, ou les grands pendant la sieste des petits, on peut réfléchir a leurs intérêts et préparer des bacs d’activités. Ces bacs seront offerts seulement à certains moments bien précis pour les garder intéressants. Nul besoin d’aller faire les boutiques, pinterest regorge d’idées permettant de réutiliser des objets de la maison 😉 On peut faire 100 choses, que ce soit préparer des bricolages prêts a être réalisés, des activités, des fiches de coloriage a numéro, des cherches et trouve, des bacs sensoriels, des livres d’idées de coiffures..

5) Et si on s’abonnait pour recevoir des activités pour ledit coffre aux trésors?
Si on manque de temps pour préparer des activités, on peut toujours considérer un abonnement (comme cadeau ?) pour recevoir régulièrement des cahiers d’activités, des ensembles de projets ou de bricolages..

6) Et si on utilisait des outils pour renforcer les jeux en chuchotant/silence?
Parfois, le problème c’est qu’on a l’impression qu’il n’existe aucun moyen de garder notre enfant silencieux autre que l’installer devant l’écran parlant. Il existe plusieurs outils (les insectes du silence, les timer, les pictogrammes) permettant de travailler avec ceux-ci l’habileté de jouer en silence quelques ou plusieurs minutes…

7) Et si on utilisait les personnages fétiches de nos enfants pour les aider dans la transition?
Plutôt que d’écouter Pat Patrouille, on propose des coloriages, des figurines ou un livre de celui-ci. On peut créer un tableau illustrant les nouvelles règles utilisant le personnage qui encouragera votre enfant. On peut répondre au besoin de notre enfant de parler de son personnage favori, tout en gardant la télé fermée.

 8) Et si on intégrait des limites extérieures pour mieux gérer le temps d’écran?
Il est souvent plus facile pour un enfant (et même un adulte!) d’accepter des limites fixes, plutôt que celles dictées par une autre personne. En affichant une règle claire à côté de la télé (un épisode par jour), ou en utilisant une minuterie, ça peut aider a ce que la règle devienne quelque chose que nous travaillons a respecté ensemble, plutôt qu’une situation ou une personne a le pouvoir et l’autre obéit. Vous pouvez également choisir la nouvelle limite en discutant avec votre enfant, pour l’impliquer.

9) Et si on réfléchissait en famille aux avantages?
À table avec votre enfant, dressez une liste des activités, jeux, que vous aimez et auquel vous n’avez pas souvent le temps de jouer. Vous pouvez illustrer la liste pour les touts petits. Lorsque l’envie d’écouter la télé se fera sentir, choisissez une activité de votre liste 😉 Les activités peuvent varier d’activités toutes simples (lire un livre, aller se balancer au parc) à d’autres, plus complexes (aller au parc plus loin de la maison, jouer au tennis). Veillez a avoir des activités correspondant aux différents niveaux d’énergies disponibles pour ce soit plus réaliste; vous n’aurez probablement pas envie d’escalader l’Everest un lundi soir à 18h :p.

10) Et si on considérait apprendre à jouer seul / avec les autres, comme un apprentissage important ?
Devant la télé, ils ne se chicanent pas et ça peut être très tentant d’aller vers la facilité d’ouvrir la télé plutôt que de passer 1 heure a répéter: Ta sœur joue avec ce jouet, tu pourras jouer avec quand elle ne l’aura plus. Par contre, votre enfant a besoin d’apprendre à jouer seul, et à jouer avec les autres sans votre supervision constante. Vous pourriez ajouter des périodes de jeux moins supervisés dans la journée, pour les pratiquer hors des périodes de “rush” comme le souper. Encouragez vos enfants à le voir comme une occasion d’apprendre à coopérer ensemble pour réussir. Quand on considère ces moments comme une période d’apprentissage important, c’est plus facile d’accepter le temps que ça demande pour y parvenir.

11) Et si on intégrait davantage nos enfants à notre quotidien?
En les invitant à participer à la préparation du repas avec nous (en leur fournissant des outils adaptés a leur taille) par exemple. Plutôt que de chercher à occuper nos enfants pour faire “nos taches”, on peut essayer de les impliquer. Plier les débarbouillettes, ranger les vêtements, vider le lave-vaisselle, ce sont des moments ou nos enfants peuvent nous aider (et par le fait même, développer leur sentiment d’appartenance entre autres.)

12) Et si on entamait une réflexion honnête?
Sommes-nous à l’aise avec la quantité d’écrans visionnés quotidiennement par nos enfants?
Sinon, quelles sont nos peurs, qu’est-ce qui nous empêche de faire différemment?
Et si on se fixait un petit objectif, un élément que nous aimerions modifier ?

Bonne réflexion !

Repenser la stimulation au quotidien / Slow life et simplicité, une réponse naturelle aux besoins de l’enfant

 

Je lis souvent, les parents, éducatrices, épuisées de leurs journées à force de ne jamais arrêter, et je voulais vous dire qu’il existe une autre façon de faire…

(…)

On a parfois l’impression que pour pouvoir combler tous les besoins des enfants, il faut absolument vivre dans un tourbillon constant, où l’adulte se place en tant qu’animateur de foule toujours prêt à offrir plus.

Plus de choix, plus de jouets, plus d’activités, plus d’animations, puis plus de décorations et ça ne finit plus. Le parent ou l’éducateur est souvent épuisé ou stressé à la fin de sa journée et l’enfant réagit à sa façon (souvent avec des comportements “négatifs”) à ce surplus de stimulis..

Il existe une alternative. Et si intégrer plus de lenteur et de simplicité dans nos journées était la réponse?

-Et si offrir moins avait du sens?-

Les enfants sont facilement émerveillées, et on peut avoir l’impression que c’est un signe qu’on doit constamment offrir de quoi les intéresser. Alors que si les enfants sont facilement émerveillés, intéressés, c’est plutôt le signe clair que peu est suffisant.

En fait, beaucoup de gens vous diraient même que peu, c’est mieux. Quand on offre un peu moins, moins de jouets, moins de “colle ici, dessine par là”, ce qui se produit c’est que l’enfant reprend sa place d’explorateur. Plutôt que de passer d’un jeu à l’autre de façon superficielle, il explore de différentes façons les mêmes blocs; les empiler, les faire tomber dans un bac de métal ou sur le plancher, les cacher, les emballer, les transporter dans ses mains ou un sac, etc…

Lorsqu’on offre moins, ça répond aussi au besoin de sécurité de l’enfant. Il se créer des repères, des habitudes, et ainsi il a l’impression de savoir davantage à quoi s’attendre. Moins de jouets oui, mais ça peut être aussi de varier un peu moins souvent les chansons qu’on chante, et laisser l’enfant se les approprier davantage. Au lieu de chercher sur Pinterest de nouvelles chansons, on peut simplement intégrer une chanson qu’on a entendu X et sa maman chanter lorsqu’on fera la ronde. Quel fierté et bonheur pour lui de reconnaître une partie de ce qui représente son quotidien avec maman, au service de garde…

La répétition est une clé pour l’enfant, c’est ce qui lui permet de vraiment saisir le monde qui l’entoure…

– Le temps n’a pas à passer vite –

Pour pouvoir explorer davantage, l’enfant a besoin de temps et d’un adulte qui ne considère pas qu’il “perd son temps” quand il utilise son énergie à une observation ou un jeu qui peut sembler ‘inutile”. Un adulte prêt à ralentir le rythme plutôt que d’imposer le sien à l’enfant. Prêt à oublier toutes ces croyances adultes sur “l’efficacité” quelques heures par jour…

Le “slow toute”, c’est refuser de se dire ‘je vais le faire ça va être plus rapide” quand l’enfant observe et semble intéressé à essayer. C’est prendre le temps, simplement, et accorder de la valeur aux intérêts de l’enfant. Ça peut être aussi d’attendre le bon moment avant de parler à un bébé concentré sur son jeu. Plutôt que d’interrompre son focus, on attendra une invitation comme un regard vers nous pour commenter ce qu’il fait.

– Offrir la bonne chose au bon moment –

Plutôt que d’être guidé par un thème fixe, je choisis d’être guidée par un intérêt sincère envers les enfants. En observant les enfants, en portant attention à leurs périodes sensibles d’apprentissage et en reconnaissant la valeur de “l’ordinaire”. Passer le balai seul sous sa place après avoir fait une activité salissante est aussi valable que n’importe quelle activité. Jouer dehors, trier les roches, sauter par dessus, passer en dessous, ce n’est pas “que” jouer dehors, et ça ne devrait pas être hiérarchisé moins important que tracer une ligne, au contraire.

L’enfant n’a pas besoin d’un monde de merveilles superficielles, le quotidien et ce qui l’entoure sont déjà merveilleux pour lui. Laissons les enfants s’émerveiller de ce qui est plutôt que de chercher à trouver mieux…

– Intégrer ces principes à la réalité –

Certains liront ceci et imagineront un monde de licornes et papillons où il n’y a pas les stress et contraintes habituels d’un service de garde. C’est faux, ici aussi on gère des pleurs de dents qui percent, des bébés qui s’ennuient de leurs parents et des 3 ans qui apprennent à partager difficilement: la différence c’est qu’on refuse de s’ajouter le stress que ça “brise” notre routine. Quand l’enfant pleure à 10h, c’est quelque chose d’important à gérer, et non un obstacle à faire l’activité à la mode sur Pinterest. Juste ça, ce changement de mindset permets d’être plus en accompagnement plutôt que de voir l’enfant comme un “dérangement” à l’ordre établi.

On prends alors le temps pour vrai, de régler chaque chose de la meilleure façon possible, car ça, c’est notre priorité.

On reconnaît qu’être bien, émotionnellement, physiquement, en sécurité, c’est ça la vraie base d’un développement sain. Ce n’est pas savoir tracer un A à deux ans. C’est plutôt savoir que le monde est bon, que nos besoins sont importants et que ce qui nous intéresse est valable.

De quoi ont besoin les enfants au préscolaire? 

D’avoir acquis des connaissances (sur soi-même, et le monde qui nous entoure) et compétences de base (gérer ses émotions, régler un conflit autant qu’utiliser son corps entier de différentes façons, reconnaître des odeurs, soulever… ). C’est ainsi que l’enfant naturellement va s’ouvrir au monde avec une curiosité, qui deviendra le moteur pour le motiver à apprendre et découvrir le monde qui l’entoure. C’est au travers de grandes périodes de jeu libres que l’enfant acquiert la plupart de ses compétences.

– Offrir moins n’as pas à égaler offrir rien-

Parfois, on a l’impression que choisir la simplicité c’est se contenter de regarder les fourmis 12 heures par jour, mais c’est bien tout le contraire… Si on aime réellement et notre groupe aussi faire de gros bricolages, alors on en fait. Pareille pour toutes les activités, la simplicité n’est pas un jugement sur ce qui est “bon” ou pas.

En fait, offrir moins c’est justement en arriver à avoir plus de temps pour faire plus de ce qu’on aime, de ce qui a du sens.

(……)

(…..)

8h30: mardi matin. Un bébé (plus fatigué ces jours-ci ) s’est endormi en portage dans mon dos, un autre joue par terre à mettre des blocs dans un bol de métal. Toc, Toc, les blocs résonnent au fond du bol, motivant l’enfant à recommencer pendant plusieurs minutes. Je l’observe, attendant une invitation tel un regard vers moi pour commenter ce qu’il fait. En attendant, je prends une note mentale de son intérêt du moment.

11h30: Je prépare le dîner quand une petite fille de 2 ans cherche à attirer mon attention. Je lui détaille ce que je prépare et l’invite à m’aider. Elle grimpe sur une chaise et m’aide à brasser un délicieux curry au lait de coco. Les odeurs sont magnifiques.

(….)

Bref.

Préparer une tourtière de millet et saisir l’occasion de pratiquer le mouvement de “rouler” avec le rouleau à pâte. Simplement.

 

Je lit souvent, les parents, éducatrices, épuisées de leurs journées à force de ne jamais arrêter, et je voulais vous dire qu'il existe une autre façon de faire…(…)Repenser la stimulation au quotidien / Slow life et simplicité, une réponse naturelle aux besoins de l'enfant.On a parfois l'impression que pour pouvoir combler tout les besoins des enfants, il faut absolument vivre dans un tourbillon constant, où l'adulte se place en tant qu'animateur de foule toujours prêt à offrir plus.Plus de choix, plus de jouets, plus d'activités, plus d'animations, puis plus de décorations et ça ne finit plus. Le parent ou l'éducateur est souvent épuisé ou stressé à la fin de sa journée et l'enfant réagit à sa façon (souvent avec des comportements "négatifs") à ce surplus de stimulis.. Il existe une alternative. Et si intégrer plus de lenteur et de simplicité dans nos journées était la réponse? -Et si offrir moins faisait du sens?-Les enfants sont facilement émerveillées, et on peut avoir l'impression que c'est un signe qu'on doit constamment offrir de quoi les intéresser. Alors que si les enfants sont facilement émerveillés, intéressés, c'est plutôt le signe clair que peu est suffisant.En fait, beaucoup de gens vous diraient même que peu, c'est mieux. Quand on offre un peu moins, moins de jouets, moins de "colle ici, dessine par là", ce qui se produit c'est que l'enfant reprends sa place d'explorateurs. Plutôt que de passer d'un jeu à l'autre de façon superficielle, il explore de différentes façons les mêmes blocs; les empiler, les faire tomber dans un bac de métal ou sur le plancher, les cacher, les emballer, les transporter dans ses mains ou un sac, etc… Lorsqu'on offre moins, ça réponds aussi au besoin de sécurité de l'enfant. Il se créer des repères, des habitudes, et ainsi il a l'impression de savoir davantage à quoi s'attendre. Moins de jouets oui, mais ça peut être aussi de varier un peu moins souvent les chansons qu'on chante, et laisser l'enfant se les approprier davantage. Au lieu de chercher sur Pinterest de nouvelles chansons, on peut simplement intégrer une chanson qu'on a entendu X et sa maman chanté lorsqu'on fera la ronde. Quel fierté et bonheur pour lui de reconnaître une partie de ce qui représente son quotidien avec maman, au service de garde…La répétition est une clé pour l'enfant, c'est ce qui lui permets de vraiment saisir le monde qui l'entoure… – Le temps n'as pas à passer vite -Pour pouvoir explorer davantage, l'enfant a besoin de temps et d'un adulte qui ne considère pas qu'il "perds son temps" quand il utilise son énergie à une observation ou un jeu qui peut sembler 'inutile". Un adulte prêt à ralentir le rythme plutôt que d'imposer le sien à l'enfant. À oublier toutes ces croyances adultes sur "l'efficacité" quelques heures par jour…Le "slow toute", c'est refuser de se dire 'je vais le faire ça va être plus rapide" quand l'enfant observe et semble intéressé à essayer. C'est prendre le temps, simplement et accorder de la valeur aux intérêts de l'enfant. Ça peut être aussi d'attendre le bon moment avant de parler à un bébé concentré sur son jeu. Plutôt que d'interrompre son focus, on attendra une invitation comme un regard vers nous pour commenter ce qu'il fait.- Offrir la bonne chose au bon moment -Plutôt que d'être guidé par un thème fixe, je choisit d'être guidée par un intérêt sincère envers les enfants. En observant les enfants, en portant attention à leurs périodes sensibles d'apprentissage et en reconnaissant la valeur de "l'ordinaire". Passer le balais seul sous sa place après avoir fait une activité salissante est aussi valable que n'importe quelle activitée. Jouer dehors, trier les roches, sauter par dessus, passer en dessous, ce n'est pas "que" jouer dehors, et ça ne devrait pas être hiérarchisé moins important que tracer une ligne, au contraire. L'enfant n'as pas besoin d'un monde de merveilles superficielles, le quotidien et ce qui l'entoure est déjà merveilleux pour lui. Laissons les enfants s'émerveiller de ce qui est plutôt que de chercher à trouver mieux…- Intégrer ces principes à la réalité -Certains liront ceci et imagineront un monde de licornes et papillons où il n'y a pas les stress et contraintes habituels d'un service de garde. C'est faux, ici aussi on gère des pleurs de dents qui percent, des bébés qui s'ennuient de leurs parents et des 3 ans qui apprennent à partager difficilement: la différence c'est qu'on refuse de s'ajouter le stress que ça "brise" notre routine. Quand l'enfant pleure à 10h, c'est quelque chose d'important à gérer, et non un obstacle à faire l'activité à la mode sur Pinterest. Juste ça, ce changement de mindset permets d'être plus en accompagnement plutôt que de voir l'enfant comme un "dérangement" à l'ordre établis.On prends alors le temps pour vraie, de régler chaque chose de la meilleure façon possible car ça, c'est notre priorité. On reconnaît qu'être bien, émotionnellement, physiquement, en sécurité, c'est ça la vraie base d'un développement sain. C'est pas savoir tracer un A à deux ans. C'est plutôt savoir que le monde est bon, que nos besoins sont importants et que ce qui nous intéresse est valable. De quoi ont besoins les enfants au préscolaire? D'avoir acquis des connaissances (sur soi-même, et le monde qui nous entoure) et compétences de base (gérer ses émotions, régler un conflit autant qu'utiliser son corps entiers de différentes façons, reconnaître des odeurs, soulever… ). C'est ainsi, que l'enfant naturellement va s'ouvrir au monde avec une curiosité, qui deviendra le moteur pour le motiver à apprendre et découvrir le monde qui l'entoure.- Offrir moins n'as pas à égaler offrir rien-Parfois, on a l'impression que choisir la simplicité c'est d'obliger à se contenter de regarder les fourmis 12 heures par jour mais c'est bien tout le contraire… Si on aime réellement et notre groupe aussi faire de gros bricolages, alors on en fait. Pareille pour toutes les activités, la simplicité n'est pas un jugement sur ce qui est "bon" ou pas. En fait, offrir moins c'est justement en arriver à avoir plus de temps pour faire plus de ce qu'on aime, de ce qui as du sens. (……)(…..)8h30: mardi matin. Un bébé (plus fatigué ces jours-ci ) s'est endormit en portage dans mon dos, un autre joue par terre à mettre des blocs dans un bol de métal. Toc, Toc, les blocs résonnent au fond du bol, motivant l'enfant à recommencer pendant plusieurs minutes. Je l'observe, attendant une invitation tel un regard vers moi pour commenter ce qu'il fait. En attendant, je prends une note mentale de son intérêt du moment. 11h30: Je prépare le dîner quand une petite fille de 2 ans cherche à attirer mon attention. Je lui détaille ce que je prépare et l'invite à m'aider. Elle grimpe sur une chaise et m'aide à brasser un délicieux curry au lait de coco. Les odeurs sont magnifiques.(….)Bref.Préparer une tourtière de millet et saisir l'occasion de pratiquer le mouvement de "rouler" avec le rouleau à pâte. Simplement.

Posted by Cinq minutes pour jouer / Zoé L. Sirois on Sunday, March 11, 2018

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Et si les enfants n’avaient pas besoin d’autant d’activités?

Le courant populaire semble être de remplir le quotidien de nos enfants d’activités, et les parents, les éducatrices sont souvent découragés devant ces standards de plus en plus contraignants. On ressent le besoin d’occuper nos petits à chaque instant.

On s’attends à ce qu’un enfant de 3 ans fasse du yoga, des activités structurés sur les couleurs, les formes, le tour du monde, les chiffres, les lettres, les habiletés sociales, oh et la gestion émotive, puis aussi telle ou telle activité à la mode… tout ça la même journée !

D’un autre côté, de plus en plus de nouvelles pédagogies recommencent à valoriser le jeu libre… Voici mon point de vue.

Je pense qu’il faut prendre conscience qu’on fait parfois des activités pour répondre à notre besoin à nous, pour se sentir bien et avoir l’impression de travailler activement pour le développement de notre enfant. Nous exigeons la même chose des éducatrices en garderie d’ailleurs parce qu’on se sent coupable de les faire garder et l’on réussit à se convaincre que chaque bricolage est une preuve que le développement de notre enfant est important pour celle-ci. Nous faisons erreur si nous pensons que faire une activité dirigée est la seule façon valable d’apprendre.

C’est à nous que ça fait du bien, on se sent bon parent quand notre enfant vit un quotidien remplit d’activités variées et éducatives, touchant tous les sujets possibles.

Nous avons dû mal à faire confiance à l’enfant, à croire que si on est assis à l’observer pendant qu’il joue seul, il est activement en train de se développer aussi…  Le jeu libre est stimulant et éducatif. 

Parce qu’à force de se faire répéter de les stimuler, on en est arrivé à se convaincre du besoin de remplir leurs petites têtes d’informations, d’expériences, parfois sans aucun sens pour eux. Parce qu’on se convainc que si une activité est éducative ou intéressante, ça signifie que notre enfant doit absolument la vivre la tout de suite. On a du mal a attendre que notre enfant nous démontre (par ses jeux, ses intérêts) que c’est le bon moment.  On veut qu’il expérimente tout ce qui se fait  pour ne rien manquer!

Naître et grandir sensibilise les parents à nommer les fruits et légumes devant leurs enfants et les parents Pinterest en concluent qu’ils doivent faire 5 activités par jour pour faire apprendre le nom latin des dits aliments à leurs 2 ans.

(…)

– STOP –

Votre 2 ans n’a probablement pas besoin d’apprendre l’alphabet, et si jamais il fait partie des enfants particulièrement attirés par ce type d’apprentissage (j’en ai eu une comme ça), il vous le fera savoir. Votre enfant de 8 ans devrait avoir du temps pour tenter de prendre sans le briser le plus gros morceau de glace possible dans une flaque d’eau mi-glace mi-eau au printemps.

Parlez-leur de sujets qui ont du sens pour eux, qui leur permettront de faire des rapprochements avec leur quotidien. Permettez-leur d’être libre de suivre leur imagination et soyez les spectateurs fascinés de voir comment chacun utilisera ce temps libre différemment. Laissez-leur de l’espace pour être avec vous en cuisine.

One size fit all ça ne fait aucun sens.

Je ne suis pas contre les thématiques d’activités, les cahiers, les ci et les ça, j’en utilise aussi. Le problème c’est que nous nous sommes tellement convaincue qu’ils ont besoin de variétés, qu’on préfère imposer des thèmes sans se questionner, plutôt que leur faire confiance et répondre à leur curiosité naturelle juste pour être sûre qu’ils soient “assez stimulés”.

….

Je suis la première à dire que stimuler son enfant est vitale. Mais stimuler son enfant, ce n’est pas lui faire réaliser une série d’activités non-significatives pour pouvoir cocher une liste montrant qu’on lui a fait vivre toutes les expériences.

Revenons à la base. Parlez-leur. Jouer aux cartes, aux jeux de mémoires, lisez des livres. Sortez la peinture et peinturez ensemble.

Plutôt que de vous coucher à minuit pour préparer 100 activités, couchez-vous plus tôt pour être émotionnellement disponible. C’est ce dont votre enfant a besoin, surtout en temps de crise.

Faire des activités c’est génial. Surtout pour le parent ou l’éducatrice, avouons-le. Ça fait changement, ça désennuie de manger 50 fois une soupe aux carottes imaginaires en faisant hmmm alors que sans le savoir, on travaille le langage, le cognitif, l’affectif…

Les enfants ont besoin de rituels, de pouvoir de décision, d’expérimenter… Faites des activités oui, mais soyez sûre qu’elles aient un sens pour eux. Faites des activités, mais ne cherchez pas à rendre tout spécial. Faites des activités centrées sur vos enfants, leurs intérêts plutôt que ce qu’il est “bien vue” de dire qu’on a appris à nos enfants.

Le développement de vos enfants, ça se passe en tout temps. C’est du 24/7. Jouer dehors librement. Faire semblant d’aller à l’épicerie 20 fois d’affilée. Passer le balai ou aider à préparer le repas. C’est s’arrêter en plein milieu d’une marche pour vérifier dans notre livre de quel espèce est cet arbre surprenant.

Le problème avec la thématique chaque semaine incluant 50 nouveaux jeux et un bricolage où il ne font que coller sans comprendre le but? Ils font diversion aux réels apprentissages. Ils font parfois peu de sens pour l’enfant; on voit parfois des pouponnière (0-18 mois) devoir suivre une thématique sur des sujets tellement éloignés de la réalité des bébés que ça en est risible…

Les enfants ont besoin de temps, de répétitions pour s’approprier le matériel, les jouets, et en exploiter toutes les possibilités. Quand ils sont constamment dans la nouveauté, ils restent en surface, dans le superficiel… “L’enfance c’est fait pour jouer “

Aussi, du côté de la dimension affective : ces activités créent des attentes, et qui dit attente dit frustrations, déceptions.. Nos enfants moins intéressés peuvent être perçus négativement (j’ai mis 3 heures et 60$ à préparer ce thème et il refuse de le faire!) et d’autres enfants vont se forcer à faire nos activités pour nous faire plaisir (alors qu’on se force à les faire pour la même raison.)

Bref, faites des activités si ça vous apporte du bonheur, car les enfants bénéficient d’être avec des adultes heureux.

Et surtout, ne vous sentez pas coupable les jours sans grandes activités, nos enfants apprennent tout le temps, être présent, disponible et intéressé, c’est tout ce dont vous avez réellement besoin.

Le reste? Vous pouvez probablement le faire vous-même. Papiers, crayons, ciseaux, quelques images, des objets à manipuler, des livres, la nature.

Stimuler c’est important oui, mais stimuler ce n’est pas remplir notre enfant d’informations, de variétés à tout prix… épurer les jouets c’est bien, mais épurer le quotidien est aussi essentiel.

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Le jeu libre est éducatif et stimulant. 

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