Nous sommes dehors depuis un petit bout de temps quand les enfants en viennent à s’éloigner davantage de moi, plutôt que de rester dans mon projet (pelter!), elles partent dans la cour.
Charlotte demande à Alice: “veux-tu aller dans le traîneau?! Je vais te promener. ” Alice, encore malhabile avec l’ensemble d’hiver s’y rends doucement. Elle décide de se coucher dans le traîneau parce que c’est plus simple que s’asseoir. 

Charlotte donc, tire sur la corde.

Le traîneau n’avance pas vraiment. Elle essais différente techniques et y parvient. Un centimètre à la fois. Alice rit à chaque mouvement un peu désordonnée du traîneau.

C’est qu’elle a prit le plus grand traîneau, beaucoup plus difficile a manoeuvrer que le petit. Le poids est mal répartit quand un seul enfant y est installé.

Elle tire donc. Se satisfait de chaque centimètre parcourue.

Voilà qu’elle as un plan précis en tête: faire descendre le traîneau sur un petit tas de neige qu’elle a fait, ce qu’elle nomme une glissade. Avant tout, le traîneau doit monter sur cette montagne miniature. Elle tire, le traîneau menace de basculer. Alice continue à se satisfaire de son expérience. Plusieurs minutes s’écoulent. Elle tire tellement fort qu’elle tombe sur les fesses. Grand rire partagée entre les deux soeurs. Elle y est parvenue.
Dans les minutes suivantes donc, elle complète un tour de la cour non sans difficultés avant de ramener Alice au point de départ. Oh mais j’ai aussi découvert a son retour que depuis le début j’avais mal compris un aspect de la situation: elle n’est plus Charlotte, elle est une mamie qui promène son bébé. Elle en est bien fière, déclarant : avec mon traîneau, je peut traîner mon bébé partout!!
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Le jour de la première neige, notre projet préféré a reprit vie: la volonté de créer une glissade gigantesque. C’est devenu un élément central du temps passé dehors depuis 2 hivers. Les enfants vont chercher de la neige dans toute la cour, la charge dans un traîneau et la dépose sur notre petite toute petite butte. On tappe avec nos mains pour la solidifier. On y travaille 15 ou 30 minutes. Puis on l’essaie. On commente sur l’avancement du projet. Le premier jour, elle devait faire 30 centimètre de haut. La satisfaction est aussi entière que si elle en faisait 300, c’est le résultat projeté, le rêve, qui les fait carburer. On est allée y travailler deux fois aujourd’hui. Elle doit atteindre le 80 cm ! 

Les

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La valeur de l’observation

Fin de l’après-midi, les petites jouent sur le balcon avec des figurines d’animaux et des pelles. Puis elles s’arrêtent. Elle se figent. Des voisins peltent à plusieurs. Deux petites têtes curieuses les observent. Plusieurs minutes. Je ne sait pas pourquoi, j’ai encore un vieux réflexe qui y voit du négatif. Une peur du jugement. C’est absurde, personne ne trouverait bizarre que mes enfants regardent la télé, mais qu’elles observent la vraie vie en directe me donne l’impression qu’on pourrait penser qu’elles s’ennuient (et ont besoin d’un adulte pour les amuser, alors que ce qu’elles font les rends bien satisfaites!), etc…

Observer c’est pourtant plein de valeur. C’est aussi valide que tout le reste comme occupation. Pourtant j’ai l’impression que c’est quelque chose de moins répandue qu’avant. C’est rare qu’on voit des enfants aux fenetres, ou assis dehors, juste observant la vie quotidienne, non ? Je ne sait trop pourquoi…