Je lis souvent, les parents, éducatrices, épuisées de leurs journées à force de ne jamais arrêter, et je voulais vous dire qu’il existe une autre façon de faire…
(…)
On a parfois l’impression que pour pouvoir combler tous les besoins des enfants, il faut absolument vivre dans un tourbillon constant, où l’adulte se place en tant qu’animateur de foule toujours prêt à offrir plus.
Plus de choix, plus de jouets, plus d’activités, plus d’animations, puis plus de décorations et ça ne finit plus. Le parent ou l’éducateur est souvent épuisé ou stressé à la fin de sa journée et l’enfant réagit à sa façon (souvent avec des comportements « négatifs ») à ce surplus de stimulis..
Il existe une alternative. Et si intégrer plus de lenteur et de simplicité dans nos journées était la réponse?
-Et si offrir moins avait du sens?-
Les enfants sont facilement émerveillées, et on peut avoir l’impression que c’est un signe qu’on doit constamment offrir de quoi les intéresser. Alors que si les enfants sont facilement émerveillés, intéressés, c’est plutôt le signe clair que peu est suffisant.
En fait, beaucoup de gens vous diraient même que peu, c’est mieux. Quand on offre un peu moins, moins de jouets, moins de « colle ici, dessine par là », ce qui se produit c’est que l’enfant reprend sa place d’explorateur. Plutôt que de passer d’un jeu à l’autre de façon superficielle, il explore de différentes façons les mêmes blocs; les empiler, les faire tomber dans un bac de métal ou sur le plancher, les cacher, les emballer, les transporter dans ses mains ou un sac, etc…
Lorsqu’on offre moins, ça répond aussi au besoin de sécurité de l’enfant. Il se créer des repères, des habitudes, et ainsi il a l’impression de savoir davantage à quoi s’attendre. Moins de jouets oui, mais ça peut être aussi de varier un peu moins souvent les chansons qu’on chante, et laisser l’enfant se les approprier davantage. Au lieu de chercher sur Pinterest de nouvelles chansons, on peut simplement intégrer une chanson qu’on a entendu X et sa maman chanter lorsqu’on fera la ronde. Quel fierté et bonheur pour lui de reconnaître une partie de ce qui représente son quotidien avec maman, au service de garde…
La répétition est une clé pour l’enfant, c’est ce qui lui permet de vraiment saisir le monde qui l’entoure…
– Le temps n’a pas à passer vite –
Pour pouvoir explorer davantage, l’enfant a besoin de temps et d’un adulte qui ne considère pas qu’il « perd son temps » quand il utilise son énergie à une observation ou un jeu qui peut sembler ‘inutile ». Un adulte prêt à ralentir le rythme plutôt que d’imposer le sien à l’enfant. Prêt à oublier toutes ces croyances adultes sur « l’efficacité » quelques heures par jour…
Le « slow toute », c’est refuser de se dire ‘je vais le faire ça va être plus rapide » quand l’enfant observe et semble intéressé à essayer. C’est prendre le temps, simplement, et accorder de la valeur aux intérêts de l’enfant. Ça peut être aussi d’attendre le bon moment avant de parler à un bébé concentré sur son jeu. Plutôt que d’interrompre son focus, on attendra une invitation comme un regard vers nous pour commenter ce qu’il fait.
– Offrir la bonne chose au bon moment –
Plutôt que d’être guidé par un thème fixe, je choisis d’être guidée par un intérêt sincère envers les enfants. En observant les enfants, en portant attention à leurs périodes sensibles d’apprentissage et en reconnaissant la valeur de « l’ordinaire ». Passer le balai seul sous sa place après avoir fait une activité salissante est aussi valable que n’importe quelle activité. Jouer dehors, trier les roches, sauter par dessus, passer en dessous, ce n’est pas « que » jouer dehors, et ça ne devrait pas être hiérarchisé moins important que tracer une ligne, au contraire.
L’enfant n’a pas besoin d’un monde de merveilles superficielles, le quotidien et ce qui l’entoure sont déjà merveilleux pour lui. Laissons les enfants s’émerveiller de ce qui est plutôt que de chercher à trouver mieux…
– Intégrer ces principes à la réalité –
Certains liront ceci et imagineront un monde de licornes et papillons où il n’y a pas les stress et contraintes habituels d’un service de garde. C’est faux, ici aussi on gère des pleurs de dents qui percent, des bébés qui s’ennuient de leurs parents et des 3 ans qui apprennent à partager difficilement: la différence c’est qu’on refuse de s’ajouter le stress que ça « brise » notre routine. Quand l’enfant pleure à 10h, c’est quelque chose d’important à gérer, et non un obstacle à faire l’activité à la mode sur Pinterest. Juste ça, ce changement de mindset permets d’être plus en accompagnement plutôt que de voir l’enfant comme un « dérangement » à l’ordre établi.
On prends alors le temps pour vrai, de régler chaque chose de la meilleure façon possible, car ça, c’est notre priorité.
On reconnaît qu’être bien, émotionnellement, physiquement, en sécurité, c’est ça la vraie base d’un développement sain. Ce n’est pas savoir tracer un A à deux ans. C’est plutôt savoir que le monde est bon, que nos besoins sont importants et que ce qui nous intéresse est valable.
De quoi ont besoin les enfants au préscolaire?
D’avoir acquis des connaissances (sur soi-même, et le monde qui nous entoure) et compétences de base (gérer ses émotions, régler un conflit autant qu’utiliser son corps entier de différentes façons, reconnaître des odeurs, soulever… ). C’est ainsi que l’enfant naturellement va s’ouvrir au monde avec une curiosité, qui deviendra le moteur pour le motiver à apprendre et découvrir le monde qui l’entoure. C’est au travers de grandes périodes de jeu libres que l’enfant acquiert la plupart de ses compétences.
– Offrir moins n’as pas à égaler offrir rien-
Parfois, on a l’impression que choisir la simplicité c’est se contenter de regarder les fourmis 12 heures par jour, mais c’est bien tout le contraire… Si on aime réellement et notre groupe aussi faire de gros bricolages, alors on en fait. Pareille pour toutes les activités, la simplicité n’est pas un jugement sur ce qui est « bon » ou pas.
En fait, offrir moins c’est justement en arriver à avoir plus de temps pour faire plus de ce qu’on aime, de ce qui a du sens.
(……)
(…..)
8h30: mardi matin. Un bébé (plus fatigué ces jours-ci ) s’est endormi en portage dans mon dos, un autre joue par terre à mettre des blocs dans un bol de métal. Toc, Toc, les blocs résonnent au fond du bol, motivant l’enfant à recommencer pendant plusieurs minutes. Je l’observe, attendant une invitation tel un regard vers moi pour commenter ce qu’il fait. En attendant, je prends une note mentale de son intérêt du moment.
11h30: Je prépare le dîner quand une petite fille de 2 ans cherche à attirer mon attention. Je lui détaille ce que je prépare et l’invite à m’aider. Elle grimpe sur une chaise et m’aide à brasser un délicieux curry au lait de coco. Les odeurs sont magnifiques.
(….)
Bref.
Préparer une tourtière de millet et saisir l’occasion de pratiquer le mouvement de « rouler » avec le rouleau à pâte. Simplement.
Je lit souvent, les parents, éducatrices, épuisées de leurs journées à force de ne jamais arrêter, et je voulais vous dire qu'il existe une autre façon de faire…(…)Repenser la stimulation au quotidien / Slow life et simplicité, une réponse naturelle aux besoins de l'enfant.On a parfois l'impression que pour pouvoir combler tout les besoins des enfants, il faut absolument vivre dans un tourbillon constant, où l'adulte se place en tant qu'animateur de foule toujours prêt à offrir plus.Plus de choix, plus de jouets, plus d'activités, plus d'animations, puis plus de décorations et ça ne finit plus. Le parent ou l'éducateur est souvent épuisé ou stressé à la fin de sa journée et l'enfant réagit à sa façon (souvent avec des comportements "négatifs") à ce surplus de stimulis.. Il existe une alternative. Et si intégrer plus de lenteur et de simplicité dans nos journées était la réponse? -Et si offrir moins faisait du sens?-Les enfants sont facilement émerveillées, et on peut avoir l'impression que c'est un signe qu'on doit constamment offrir de quoi les intéresser. Alors que si les enfants sont facilement émerveillés, intéressés, c'est plutôt le signe clair que peu est suffisant.En fait, beaucoup de gens vous diraient même que peu, c'est mieux. Quand on offre un peu moins, moins de jouets, moins de "colle ici, dessine par là", ce qui se produit c'est que l'enfant reprends sa place d'explorateurs. Plutôt que de passer d'un jeu à l'autre de façon superficielle, il explore de différentes façons les mêmes blocs; les empiler, les faire tomber dans un bac de métal ou sur le plancher, les cacher, les emballer, les transporter dans ses mains ou un sac, etc… Lorsqu'on offre moins, ça réponds aussi au besoin de sécurité de l'enfant. Il se créer des repères, des habitudes, et ainsi il a l'impression de savoir davantage à quoi s'attendre. Moins de jouets oui, mais ça peut être aussi de varier un peu moins souvent les chansons qu'on chante, et laisser l'enfant se les approprier davantage. Au lieu de chercher sur Pinterest de nouvelles chansons, on peut simplement intégrer une chanson qu'on a entendu X et sa maman chanté lorsqu'on fera la ronde. Quel fierté et bonheur pour lui de reconnaître une partie de ce qui représente son quotidien avec maman, au service de garde…La répétition est une clé pour l'enfant, c'est ce qui lui permets de vraiment saisir le monde qui l'entoure… – Le temps n'as pas à passer vite -Pour pouvoir explorer davantage, l'enfant a besoin de temps et d'un adulte qui ne considère pas qu'il "perds son temps" quand il utilise son énergie à une observation ou un jeu qui peut sembler 'inutile". Un adulte prêt à ralentir le rythme plutôt que d'imposer le sien à l'enfant. À oublier toutes ces croyances adultes sur "l'efficacité" quelques heures par jour…Le "slow toute", c'est refuser de se dire 'je vais le faire ça va être plus rapide" quand l'enfant observe et semble intéressé à essayer. C'est prendre le temps, simplement et accorder de la valeur aux intérêts de l'enfant. Ça peut être aussi d'attendre le bon moment avant de parler à un bébé concentré sur son jeu. Plutôt que d'interrompre son focus, on attendra une invitation comme un regard vers nous pour commenter ce qu'il fait.- Offrir la bonne chose au bon moment -Plutôt que d'être guidé par un thème fixe, je choisit d'être guidée par un intérêt sincère envers les enfants. En observant les enfants, en portant attention à leurs périodes sensibles d'apprentissage et en reconnaissant la valeur de "l'ordinaire". Passer le balais seul sous sa place après avoir fait une activité salissante est aussi valable que n'importe quelle activitée. Jouer dehors, trier les roches, sauter par dessus, passer en dessous, ce n'est pas "que" jouer dehors, et ça ne devrait pas être hiérarchisé moins important que tracer une ligne, au contraire. L'enfant n'as pas besoin d'un monde de merveilles superficielles, le quotidien et ce qui l'entoure est déjà merveilleux pour lui. Laissons les enfants s'émerveiller de ce qui est plutôt que de chercher à trouver mieux…- Intégrer ces principes à la réalité -Certains liront ceci et imagineront un monde de licornes et papillons où il n'y a pas les stress et contraintes habituels d'un service de garde. C'est faux, ici aussi on gère des pleurs de dents qui percent, des bébés qui s'ennuient de leurs parents et des 3 ans qui apprennent à partager difficilement: la différence c'est qu'on refuse de s'ajouter le stress que ça "brise" notre routine. Quand l'enfant pleure à 10h, c'est quelque chose d'important à gérer, et non un obstacle à faire l'activité à la mode sur Pinterest. Juste ça, ce changement de mindset permets d'être plus en accompagnement plutôt que de voir l'enfant comme un "dérangement" à l'ordre établis.On prends alors le temps pour vraie, de régler chaque chose de la meilleure façon possible car ça, c'est notre priorité. On reconnaît qu'être bien, émotionnellement, physiquement, en sécurité, c'est ça la vraie base d'un développement sain. C'est pas savoir tracer un A à deux ans. C'est plutôt savoir que le monde est bon, que nos besoins sont importants et que ce qui nous intéresse est valable. De quoi ont besoins les enfants au préscolaire? D'avoir acquis des connaissances (sur soi-même, et le monde qui nous entoure) et compétences de base (gérer ses émotions, régler un conflit autant qu'utiliser son corps entiers de différentes façons, reconnaître des odeurs, soulever… ). C'est ainsi, que l'enfant naturellement va s'ouvrir au monde avec une curiosité, qui deviendra le moteur pour le motiver à apprendre et découvrir le monde qui l'entoure.- Offrir moins n'as pas à égaler offrir rien-Parfois, on a l'impression que choisir la simplicité c'est d'obliger à se contenter de regarder les fourmis 12 heures par jour mais c'est bien tout le contraire… Si on aime réellement et notre groupe aussi faire de gros bricolages, alors on en fait. Pareille pour toutes les activités, la simplicité n'est pas un jugement sur ce qui est "bon" ou pas. En fait, offrir moins c'est justement en arriver à avoir plus de temps pour faire plus de ce qu'on aime, de ce qui as du sens. (……)(…..)8h30: mardi matin. Un bébé (plus fatigué ces jours-ci ) s'est endormit en portage dans mon dos, un autre joue par terre à mettre des blocs dans un bol de métal. Toc, Toc, les blocs résonnent au fond du bol, motivant l'enfant à recommencer pendant plusieurs minutes. Je l'observe, attendant une invitation tel un regard vers moi pour commenter ce qu'il fait. En attendant, je prends une note mentale de son intérêt du moment. 11h30: Je prépare le dîner quand une petite fille de 2 ans cherche à attirer mon attention. Je lui détaille ce que je prépare et l'invite à m'aider. Elle grimpe sur une chaise et m'aide à brasser un délicieux curry au lait de coco. Les odeurs sont magnifiques.(….)Bref.Préparer une tourtière de millet et saisir l'occasion de pratiquer le mouvement de "rouler" avec le rouleau à pâte. Simplement.
Posted by Cinq minutes pour jouer / Zoé L. Sirois on Sunday, March 11, 2018
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Très bien pensé … a méditer …
En tant qu’une étudiante en troisième année EJE au CERPE (93). Je passe mon stage long DF2 dans une halte garderie . Je trouve que le thème est tombé au bon moment . J’ai pris un plaisir fou pour la lecture . Bravo .