De plus en plus d’études démontrent clairement les effets de la télévision sur le développement des enfants, d’ailleurs les recommandations officielles de la société canadienne de pédiatrie illustrent bien ces enjeux: pas d’écran avant 2 ans, 1 heure maximum par jour avant 5 ans. Pour ce qui est des services de garde, la société recommande de : “S’assurer que les périodes de sédentarité devant des écrans ne font pas partie des activités courantes du milieu de garde des enfants de moins de cinq ans.”

Beaucoup de parents ainsi que des éducateurs et éducatrices utilisent la télévision dans la routine parce que c’est la stratégie qu’ils ont trouvée pour répondre a un problème particulier dans leur routine.

J’avais envie de vous partager des stratégies pour remplacer l’utilisation de la télé, dans différents contextes. Pour certains, votre objectif sera de cesser complètement, pour d’autres, de réduire de moitié; peu importe, allez-y a votre rythme…

1. Et si on changeait la télé de place?

Une stratégie toute simple pour commencer: Changer la télévision pour un endroit moins central de la maison. On retire la télé de la salle de jeu donc, et on la met dans la chambre des parents ou au sous-sol. Ce simple petit changement peut grandement aider a réduire l’automatisme salon = télé allumée.

2. Et si on trouvait un autre bruit de fond ?
Des livres-CD pour entendre des contes, des CD de musique douces ou rythmés selon le moment de la journée, du bruit blanc pendant la sieste.. Un petit tour à la bibliothèque de quartier peut nous aider à varier l’ambiance sonore chaque semaine sans frais.
Tranquillement, on essaie de s’habituer à des périodes sans son d’ambiance, pour favoriser le développement du langage.

3) Et si on modifiait la routine ?
Si chaque matin, on se dirige automatiquement au salon avec notre toast pour s’asseoir devant la télé, il se peut qu’on trouve le paysage vide la première journée sans télé. C’est un bon moment pour en profiter pour revoir la routine pour y incorporer différents rituels : repas partagé en famille a table, livres collés dans le lit des parents avant le dodo, promenade dans le quartier après le souper…

4) Et si on se préparait un coffre aux trésors?
Que ce soit pour occuper les enfants pendant le souper, ou les grands pendant la sieste des petits, on peut réfléchir a leurs intérêts et préparer des bacs d’activités. Ces bacs seront offerts seulement à certains moments bien précis pour les garder intéressants. Nul besoin d’aller faire les boutiques, pinterest regorge d’idées permettant de réutiliser des objets de la maison 😉 On peut faire 100 choses, que ce soit préparer des bricolages prêts a être réalisés, des activités, des fiches de coloriage a numéro, des cherches et trouve, des bacs sensoriels, des livres d’idées de coiffures..

5) Et si on s’abonnait pour recevoir des activités pour ledit coffre aux trésors?
Si on manque de temps pour préparer des activités, on peut toujours considérer un abonnement (comme cadeau ?) pour recevoir régulièrement des cahiers d’activités, des ensembles de projets ou de bricolages..

6) Et si on utilisait des outils pour renforcer les jeux en chuchotant/silence?
Parfois, le problème c’est qu’on a l’impression qu’il n’existe aucun moyen de garder notre enfant silencieux autre que l’installer devant l’écran parlant. Il existe plusieurs outils (les insectes du silence, les timer, les pictogrammes) permettant de travailler avec ceux-ci l’habileté de jouer en silence quelques ou plusieurs minutes…

7) Et si on utilisait les personnages fétiches de nos enfants pour les aider dans la transition?
Plutôt que d’écouter Pat Patrouille, on propose des coloriages, des figurines ou un livre de celui-ci. On peut créer un tableau illustrant les nouvelles règles utilisant le personnage qui encouragera votre enfant. On peut répondre au besoin de notre enfant de parler de son personnage favori, tout en gardant la télé fermée.

 8) Et si on intégrait des limites extérieures pour mieux gérer le temps d’écran?
Il est souvent plus facile pour un enfant (et même un adulte!) d’accepter des limites fixes, plutôt que celles dictées par une autre personne. En affichant une règle claire à côté de la télé (un épisode par jour), ou en utilisant une minuterie, ça peut aider a ce que la règle devienne quelque chose que nous travaillons a respecté ensemble, plutôt qu’une situation ou une personne a le pouvoir et l’autre obéit. Vous pouvez également choisir la nouvelle limite en discutant avec votre enfant, pour l’impliquer.

9) Et si on réfléchissait en famille aux avantages?
À table avec votre enfant, dressez une liste des activités, jeux, que vous aimez et auquel vous n’avez pas souvent le temps de jouer. Vous pouvez illustrer la liste pour les touts petits. Lorsque l’envie d’écouter la télé se fera sentir, choisissez une activité de votre liste 😉 Les activités peuvent varier d’activités toutes simples (lire un livre, aller se balancer au parc) à d’autres, plus complexes (aller au parc plus loin de la maison, jouer au tennis). Veillez a avoir des activités correspondant aux différents niveaux d’énergies disponibles pour ce soit plus réaliste; vous n’aurez probablement pas envie d’escalader l’Everest un lundi soir à 18h :p.

10) Et si on considérait apprendre à jouer seul / avec les autres, comme un apprentissage important ?
Devant la télé, ils ne se chicanent pas et ça peut être très tentant d’aller vers la facilité d’ouvrir la télé plutôt que de passer 1 heure a répéter: Ta sœur joue avec ce jouet, tu pourras jouer avec quand elle ne l’aura plus. Par contre, votre enfant a besoin d’apprendre à jouer seul, et à jouer avec les autres sans votre supervision constante. Vous pourriez ajouter des périodes de jeux moins supervisés dans la journée, pour les pratiquer hors des périodes de “rush” comme le souper. Encouragez vos enfants à le voir comme une occasion d’apprendre à coopérer ensemble pour réussir. Quand on considère ces moments comme une période d’apprentissage important, c’est plus facile d’accepter le temps que ça demande pour y parvenir.

11) Et si on intégrait davantage nos enfants à notre quotidien?
En les invitant à participer à la préparation du repas avec nous (en leur fournissant des outils adaptés a leur taille) par exemple. Plutôt que de chercher à occuper nos enfants pour faire “nos taches”, on peut essayer de les impliquer. Plier les débarbouillettes, ranger les vêtements, vider le lave-vaisselle, ce sont des moments ou nos enfants peuvent nous aider (et par le fait même, développer leur sentiment d’appartenance entre autres.)

12) Et si on entamait une réflexion honnête?
Sommes-nous à l’aise avec la quantité d’écrans visionnés quotidiennement par nos enfants?
Sinon, quelles sont nos peurs, qu’est-ce qui nous empêche de faire différemment?
Et si on se fixait un petit objectif, un élément que nous aimerions modifier ?

Bonne réflexion !