Alors qu’on est de sortie avec notre bébé, la question vient rapidement, redondante: “Est-ce qu’il fait ses nuits?” La question se veut intéressée, prévenante, mais la réalité c’est que la réponse pousse parfois notre bébé dans une de ces deux catégories définis par la société:

– le bon bébé
– le bébé difficile ou gâté par ses parents (qui fait des caprices)

Ma réponse personnellement est toujours la même: “Je ne sais pas. Ce n’est pas quelque chose à laquelle j’accorde de l’importance.”

Il y a des bébés qui font rapidement leur nuits, presque par magie, pis il y en a d’autres qui se réveillent pour boire aux demi-heures. Ce n’est pas qu’ils sont défectueux; il y a beaucoup de facteurs qui peuvent l’expliquer (pic de croissance, wonder weeks, surcharge) mais ce qu’il faut retenir c’est que c’est normal. On a l’impression qu’ils dorment tous douze heures en sortant de l’hôpital mais des statistiques montrent que les enfants se réveillent en général quelques fois par nuits jusqu’à 3 ans !

En fait, se réveiller la nuit, c’est même un facteur de protection contre la mort subite du nourrisson.

Le problème avec la notion de caprice, ou de bébé “difficile” c’est que ca sous-entends qu’il faut y remédier. On veut modifier quelque chose de complètement normal pour que ca réponde davantage à notre rythme de vie d’adulte. Laisser pleurer son bébé simplement parce qu’à partir de 4 mois, on décide qu’on souhaite répondre à ses besoins uniquement de 7h à 19h, c’est un caprice d’adulte*.

C’est pas facile avoir un bébé. Il faut accepter de revoir nos attentes, nos priorités pour parvenir à concilier nos besoins aux siens. Le problème d’ailleurs c’est surtout ça : une incompatibilité entre leurs besoins et les nôtres. Quand on change notre façon de penser, qu’on se met en mode solutions en acceptant que c’est la normalité de cette phase de notre vie, ça va déjà un peu mieux. Et les phases finissent toujours par passer.

Je veux vous rappeler que ça vaut la peine ses nuits blanches. Quand on le berce la nuit, on pose les bases de son estime de soi (ce qui est la base de pas mal tout.) Quand on l’allaite trois fois en trois heures, on lui apprends qu’il peut avoir confiance. Il a besoin de lait, il reçoit du lait. Il a besoin de réconfort, il reçoit du réconfort. Son cerveau est libre de stress inutiles, lui laissant la possibilité de se développer pleinement.

Alors oui, j’ai encore mon bébé dans mes bras jour, soir, nuit. Non, il n’est jamais à plus d’un ou deux mètres de ses parents. Un très bon bébé oui, qu’il se réveille aux demi-heures ou pas du tout.

*Laisser pleurer son bébé quand on est épuisé, à bout, incertain de nos réactions ça reste la solution la plus sécuritaire et c’est tout à fait différent. Demandez de l’aide. ♥️