La réponse courte : pour les enfants. Que ce soit les miens, les tiens, les nôtres…

Je sais que c’est une discussion délicate à avoir en 2019, que c’est dans l’ère du temps et que je ne suis pas parfaite non plus. Qu’il semble que les limites soient encore à définir alors que les possibilités sont de plus en plus nombreuses à partir d’un écran tenant dans notre main.

S’il te plaît, lis moi jusqu’au bout. Je veux te témoigner ce que je vois, ce qui m’inquiète, ce que je vit.

J’ai envie de te parler des fois où tu commences un moment de la routine, qu’il s’éternise et que tu décroches ton téléphone parce que c’est long, longtemps. Pendant qu’ils brossent leurs dents ou finissent leur repas. Tu veux simplement te distraire.

Surtout, de ce qui arrive ensuite : ils partent de la table sans que tu ait remarqué qu’ils n’ont pas mené la routine jusqu’au bout et laissé traîner leur bol. Tu interviens mais déjà un peu trop tard, en réaction plutôt qu’en pro-action. Des reproches plutôt qu’un accompagnement.

Distrait.

J’ai envie de te parler des fois où les enfants jouent calmement et tes yeux suivent le fil d’actualité. Soudainement, une chicane éclate, au moment où tu lève ton regard il est déjà trop tard. Bien sûr, tu peux chicaner mais difficile de trouver des solutions quand tu n’as pas suivi le fil de la situation. Qui a commencé? Quels étaient les signe avant-coureurs?

Absorbé.

J’ai envie de te parler des fois où tu regarde Pinterest en t’abreuvant des réussites des autres jusqu’à ce que tes enfants agissent de façon dérangeante pour t’en tirer. De la conclusion trop rapide que ton cerveau tire alors: leur éducation c’est un échec. Faisant fit du bon, que tu n’as pas vu aveuglé par celui des autres. Parce qu’après tout, c’est parce qu’ils jouaient tranquillement que tu as eu l’occasion d’étancher ta soif de l’Internet.

Envieuse.

Oh, et je veux te parler de quelque chose que tu as probablement déjà remarqué. Tes enfants cherchent ton attention. Quand ils ne la trouvent pas dans le format désiré, ils se comportement mal. Et quand ils se comportent mal, je te voit plonger à la recherche de la solution. Sur cette écran des possibilités.

Cercle vicieux.

Tu doutes. C’est ce qui m’inquiète le plus. À force de t’abreuver de tout ce qui se fait, tu oublies ce que tu es. Bien sûr, il y a des idées mais n’oublie pas ton instinct. Quand tu es dans l’agitation, passant de la technique d’une blogueuse à une autre, tes enfants perdent leur repères et s’agitent. Concluant que tu n’as pas trouvé la bonne, tu change encore, ébranlant de nouveau leurs bases.

Trop d’informations.

(….)

Oh, je ne te fait pas la morale. Je voit le bon aussi, la possibilité d’avoir du support 24/24, de t’ouvrir à d’autres personnes comme toi, de découvrir des techniques qui vont réellement aider. Le problème n’est pas la technologie, ce téléphone est merveilleux. C’est l’abondance, le wifi, les données 24/24.

Tout ce que je veux t’expliquer c’est que, mon amie, mon conjoint, ma soeur, je pense que tu devrais lâcher un peu ton cell.

Fais-le pour les enfants.
et pour toi, aussi.

❤️

D’ailleurs, depuis juin, j’offre la formule parents en cheminement via courriel afin d’être accessible à ceux qui choisissent de fermer leurs comptes sur les réseaux sociaux. J’envoie même une copie de ce qui as été publié sur les réseaux sociaux pour rendre plus facile leur choix de ne pas y être. Beaucoup me confiaient alors que ma page était la seule raison qu’ils restaient sur celui-ci.