Ce matin, je me suis réveillée vers 6h, j’ai allaité le bébé qui s’est endormi de nouveau, satisfait d’avoir but.

J’aurais pu me dépêcher et ne pas le rendormir mais protéger le sommeil de mes enfants c’est une des raisons clés pour lesquelles je reste à la maison.

Puis, les autres petits se sont réveillés.

À 6h30, je suis assise à la table et je supervise la préparation du déjeuner des moyens, tout en préparant celui du bébé.

Sous mon regard, Charlotte prends une tranche de pain, la place méticuleusement dans le grille pain, vérifie le niveau de cuisson désiré. Alice beurre son pain avec un zèle impressionnant, il y en aura sur chaque millimètre.

J’aurais pu me dépêcher et faire le déjeuner à leur place mais j’essaie de favoriser leur autonomie en les laissant prendre des initiatives.

Je bois mon café, on déjeune en discutant. Je fait une démonstration pour leur rappeler le truc pour équeuter les fraises. Les trois petits sont dans le même mètre carré que moi, elles ont rapprochées leurs chaises.

J’aurais pu me dépêcher mais, j’avais des réservoirs d’amour à remplir. Un investissement pour le reste de la journée.

J’ai donné une débarbouillette à Laurent pour l’amuser le temps que je ramasse la table rapidement. J’ai encouragé Alice à ramasser sa place en la prenant dans mes bras et en chantant (elle s’est sauvé à ma première tentative). J’ai sortit des vêtements pour elle, qu’elle a refusé de mettre.

J’aurais pu me dépêcher mais ajouter un facteur stress et pressée à cette situation l’aurait rendu bien anxiogène et pas plus efficace.

Ensuite, j’ai constaté que Laurent était sale, oh tellement sale. Sa couche était imbibée de fraises. Ses pieds et ses cuisses et son torse aussi. J’ai réalisé qu’il serait plus simple de lui donner un bain. Alice m’as entendu l’annoncer et est venu m’aider à mettre le bouchon. Elle a trouvé le savon pour moi, et me l’as donné. Elle était assise sur moi pendant que je nettoyais Laurent. Il gigotait des pieds et des mains, bien heureux. J’ai attendu qu’il démontre qu’il avait finit de jouer dans l’eau pour le sortir.

J’aurais pu me dépêcher mais plutôt que d’interrompre un moment positif pour tous, j’ai arrêté une seconde pour en prendre conscience, j’ai sourit et respirer en regardant mes deux petits comblés.

Laurent a eu une couche propre, je l’ai allaité. Il avait besoin de moi encore alors je l’ai mis en portage pour avancer ma « to-do list ». J’ai vidé le lave-vaisselle avec Alice, une autre chanson pour travailler sur le tri d’ustensiles. « Oh, les papa cuillères vont à droites!! »

Puis, elle est partie jouer.

J’ai balayé et lavé le plancher de la cuisine parce que, c’est impressionnant comment le déjeuner le salit. J’ai plié rapidement une brassée dans ma chambre.

À ce moment-là, j’entendais régulièrement des « et si on… » et des « ok, on va dire que… » venant du jeu des enfants. C’est exactement ce que je veux entendre.

J’aurais pu me dépêcher mais, mes enfants étaient exactement dans le bon « vibe » dans leur jeu libre créatif et je n’aurais pas voulu affecter ça.

De plus, en mettant la maison propre le matin, j’investis dans ma disponibilité émotionnelle. Plus tard aujourd’hui, j’aurai besoin à un moment de temps tranquille dans ma chambre et je ne veux pas y trouver un tas de linge propre.

À ce moment-là, il est 8h50. Je prends le temps de déjeuner. Je commence à avoir hâte de m’asseoir pour lire un livre avec elles. Pour jouer.

Je t’écris pour t’en parler aujourd’hui mon amie car je me rends compte que nos réalités sont bien différentes. Tu es dans une phase de ta vie où le matin est plus rapide, plus facile peut-être. Je dis ça et je suis consciente de ma chance de ne pas être pressée.

J’ai eu à vivre des 6 à 8h dans le passé où j’étais pressée d’arriver à temps à la garderie et au travail, et parfois je finissait en pleurs. Je me disais: » Ben voyons! Comment font les autres pour y arriver?? « 

J’étais face à un enfant qui s’oppose sans choix autre que continuer, continuer, pour essayer d’avoir le moins de retard possible. Cette publication n’est pas un affront, un concours de qui y arrive le mieux.

Ce que je souhaite, c’est te rappeler, chère personne que j’aime et qui l’oublie peut-être, que j’ai trois enfants de quatre ans et moins. Même en congé de maternité, même à la maison, même en mode slow. C’est du temps. C’est ça ma réalité dans cette saison de ma vie.

C’est à la fois simple et complexe. C’est mon ordinaire, qui est invisible peut-être mais est présent. C’est le prérequis à mes enfants propres et heureux avant même que la journée commence « pour de vraie ».

Bien sûr, que je pourrais me dépêcher mais j’ai choisi pour mes enfants une autre façon de faire. J’ai la chance d’avoir cette possibilité pour le moment et je sent que les bénéfices sur mes enfants sont grandioses.