C’était un jour bien ordinaire d’une semaine plus occupée, certains diront “agitée” ou “difficile”. Laurent avait été malade les jours auparavant, et on s’en remettait tranquillement.

Ce matin-là, j’avais pris une résolution simple: les aimer et connecter. Baser mes interventions et mes actions sur la volonté du “être” ensemble.

Le matin se déroule plutôt comme d’habitude. On range ensemble la salle de jeu. J’allume une chandelle. On regarde un livre de recettes ensemble. Je lit une histoire. On migre vers la cuisine. Je propose des cartes de chansons pendant que je prépare le repas. Elles mangent.

À un moment, vient une situation qui est redondante dernièrement. Alice, 2 ans, a envie mais ne souhaite pas aller seule aux toilettes. Il y a pleins de causes mélangés mais celle qui ressort aujourd’hui c’est qu’elle as peur des mouches. Ce n’est pas une peur immense qui la terrorise, je tiens à le préciser puisque ça affecte ma façon de le gérer. C’est davantage du registre de l’inconfort, le doute.

Au fil des semaines, différentes approches ont été tentés. Le petit pot plutôt que la toilette, le renforcement. Mais ce qu’il lui manque pour y arriver, ce n’est pas matériel. C’est une question de confiance. Elle a besoin d’une assurance qu’il n’y a pas de risque, pas de danger.

Étant dans l’impossibilité de l’accompagner pour une question de sécurité (Laurent mangeait), j’ai décidé d’essayer une nouvelle approche toute simple.

J’ai placé mes doigts comme si je tenais quelque chose et je lui ai dit:” oh, si tu veux, je te prête ceci. Ça te protégera.”

Curieuse, elle saisit l’invisible. Et ça fonctionne. Elle revient ensuite, me le redonne. C’est de la sécurité, de la confiance-à-emporter. La garantie dont elle avait besoin (que je donnes avec confiance qu’il y a peu de risque qu’une mouche lui fasse mal 😉 )

(….)

Puis c’est le bain de Laurent. Je tamise la lumière, mets de la musique relaxante. Alice lave ses pieds (c’est son rôle, je dois ajouter que dernièrement elle le trouve grouillant pas mal 😂). Charlotte apporte un pyjama qu’elle as choisit. La routine de la sieste, bercer, aimer, chanter…

Et pendant la sieste, Charlotte vient dans ma chambre. Elle se place à côté de mon lit où je suis avec bébé qui dort. Je lit un livre. Il reste quelques vêtements à plier sur le lit, de la brassée de ce matin que je n’ai pas terminée.

Elle plie les morceaux, avec délicatesse. Elle les place en pile méthodiquement comme je le fait. Puis elle me déclare :” voilà! Tu auras plus d’espace maintenant ça va être plus confortable.”

Et dans sa voix, j’ai crut entendre l’écho de la mienne. Le souci de prendre soins des siens. Ça m’as aussi beaucoup fait réfléchir sur les langages de l’amour, et de la façon dont ça s’applique aux enfants et leurs parents.

Oh, et Alice n’as plus eu peur une seule fois depuis. Elle vient me demander chaque fois l’invisible, l’oeil brillant et souriante, complice.