Pendant le repas du soir, les enfants se sont mis à parler de manèges. Ils racontaient leurs expériences passés, et tentait d’imager verbalement un de ces manèges qu’ils avaient déjà vu. “Ça serait plus facile si je pouvais te le dessiner.”
Après le souper, j’ai imprimé quelques photos de manèges avec l’intention de les mettre dans les coins blocs et dessins. Nous avons ramassé la cuisine et j’ai mis crayons, cartons, ciseaux, colle sur la table. J’ai proposé aux enfants de construire des manèges (et j’avais prévu plus tard leur proposer de raconter une aventure sur le sujet. À suivre). Ce n’était pas une proposition très complexe et c’était le but, je sentais que ça répondrais parfaitement à un mercredi soir ordinaire.
Ce qui est le plus intéressant par contre, c’est ce qui s’est passé ensuite.
Charlotte a dessiné un manège puis a rapidement bifurqué vers l’écriture des lettres de l’alphabet. Elle en as écris plusieurs de mémoire puis est allée voir l’affiche pour se remémorer les autres.
Alice a découpé du papier avec passion pendant que les autres créaient leurs projets.
Je trouve ça renversant, beau, fort, riche. C’est absolument tout ce pourquoi je fais ce que je fais.
Peu importe le “projet”, elles retournent naturellement vers là où leur développement les amène. On appelera ça des périodes sensibles, des expériences clés selon la pédagogie.
Ça va sembler très simple mais créer un environnement où elles ont (1) la liberté de suivre leurs pulsions créatrices (2) suffisament confiance pour essayer, prendre des risques (3) suffisament de simulation pour développer ces périodes et les explorer. (4) le bon matériel disponible au bon moment.
Ça là, ce n’est pas rien.
C’est tout là le travail invisible qui se cache derrière le “jeu libre.”
Ps: Charlotte as commencé enquête au village des sons, elle est prête, c’est vraiment excitant !