Être parent et éducatrice différemment. Bienveillance, école-maison, éducation alternative au quotidien.

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Résolutions 2021

J’ai vu de belles choses bien inspirantes circuler quant à des souhaits pour 2021, de nouvelles idées quant à comment aborder la rétrospective d’une année particulière comme l’a été 2020.Honnêtement, je n’ai rien de bien grandiose à écrire parce que, je l’ai déjà mentionné, cette année m’as affecté beaucoup au niveau créatif. J’ai du mal à savoir ce que je ferai le 2 janvier alors que tout peut changer subitement selon la situation.

Dans ces moments donc, j’aime me retourner vers les intentions. Ce sont nos alliées les plus précieuses. Je n’imagine pas l’intention comme une règle ou une directive mais plutôt comme une inspiration qui veille sur moi, prête à m’aider, me montrer le chemin.

Ces intentions précises ont été dessinés, griffonnés, sur des papiers affichés au mur depuis longtemps chez moi. Elles sont importantes pour ma famille et mes enfants les récitent même parfois.

J’ai envie de vous les partager, de vous parler d’elles.

« Passons une bonne journée » date de 2014 je crois. C’est un des premiers articles sur le blog. C’est un appel à la réconciliation à la base, une tentative de reconnexion. C’est aussi selon moi un rappel de la responsabilité partagée dans une relation, dans une famille. C’est un « écoute, hier c’était ça, mais aujourd’hui moi je me lève et je repart avec l’envie d’avoir du plaisir avec toi. »C’est aussi une direction à suivre à l’aveugle quand ça va moins bien. On perd le contrôle sur le monde de dehors qui semble exploser? Ok. On redirige notre attention sur ce qu’on peut faire : on essais de rendre notre journée plus douce.

« Chacun a l’occasion de s’améliorer »

C’est un appel à l’acceptation de la vulnérabilité. Avoir l’occasion de s’améliorer c’est accepter de prendre des risques et de vivre des échecs. C’est accepter chez l’autre ses tentatives maladroites, et chez soi aussi. C’est rejoindre l’enfant ou l’humain là où il est et tenter d’en faire le moins possible à sa place, pour lui laisser de l’espace pour évoluer. Parce que ta vision m’intéresse, j’accepte qu’elle soit différente de la mienne et j’accepte que le chemin pour s’y rendre soit parfois plus dérangeant pour moi.

« Joue, danse, chante« 

Ce sont les bases de tout, simplement. Pour notre famille, danser et chanter c’est vraiment libérateur. J’ai déjà mis salit toi aussi, parce que c’était ce qui représentait le mieux l’esprit de cette libération à ce moment-là. Jouer, c’est la réponse à tout pour les enfants. Favoriser ceci, c’est mon travail le plus important. Si les enfants jouent, tout va bien.

« L’entraide et l’amour. « 

Il y a un dessin que je fais souvent, c’est tout simple, ce sont 6 cœurs avec des sourires, un grand et 5 petits. Mes enfants et moi. Celui-là aussi, je le vois souvent reproduit. La base de ma bienveillance c’est cet amour inconditionnel que je tente de faire fructifier dans mes gestes. C’est imparfait, mais c’est là.

L’entraide, j’en ai abondamment parlé je crois aussi. Tsé, je ne peux pas éviter tout à mes enfants. Ils vivent dans une pandémie, ça se peut tu assez pas comme probabilité des choses que j’imaginais pour mes enfants en me flattant la bedaine enceinte d’eux? Par contre, je peux essayer fort de créer une maison pavée si fortement de ses intentions que ça devienne leur refuge, leur absolu. Peu importe ce qui se passe, que ce soit la pandémie ou des conflits, ils savent qu’à la fin de la journée, ça ce sont les intentions qui seront encore là, représentés dans mon accueil. Ou du moins tentez de (parce que, moi aussi, j’ai une place pour m’améliorer et faire des faux pas.)Donc voilà, ce sont les intentions qui continueront de me guider en 2021. Je vous souhaite d’identifier celles qui correspondent à votre famille. Bonne année !

Jouer, prendre soin, en mode économie d’énergie / Miser sur l’ordinaire avec intention.

Aujourd’hui, j’ai une migraine. Depuis ma grossesse de Laurent, j’en ai régulièrement et les conseils sur la noirceur et le repos ne s’appliquent pas vraiment à mon quotidien. 😂

Cette tranche de vie s’applique à toutes les raisons possibles d’avoir moins d’énergie.

Je commence ma matinée tranquillement parce que j’attends l’effet du Tylenol pour être plus fonctionnel.

Et voilà que vers 9 heures, je suis prête à enclencher les routines de préparation, la douche, les dents.

Ça pourrait sembler bien ordinaire comme moment. J’ai choisis d’y mettre de l’intention pour le transformer en moment important, positif, joyeux.

On aurait dit les coulisses d’un événement important dans ma maison alors que chacune prit sa douche l’une après l’autre pour ensuite passer à travers des stations.

J’ai sortit la crème hydrante, le séchoir, la brosse, et même le parfum.

J’ai accueillit les plus jeunes à la sortie de la douche avec un : »Voici votre serviette, mademoiselle. » et j’ai proposé mes services de styliste aux plus grandes pour sélectionner leurs vêtements.

J’ai prit soin de chacune d’elle en peignant, séchant les cheveux tout en leur parlant. Elles ont brossés leurs dents en attendant leur tour.

J’ai regardé dans le mirroir et j’ai sourit. C’était beau. Leurs yeux brillaient.

Ce n’était que la période des douches, vous savez.

Plutôt que de tenter de concilier des tâches en même temps ou de tout faire vite, j’ai choisis de rendre ça important. De voir ce moment comme un espace privilégié dans le quotidien.

Ce n’était que la période des douches, rien d’extraordinaire mais j’en ai profité pour remplir leur réservoir d’attention. J’ai transformé un moment de routine en moment de qualité.

Une clé pour économiser de l’énergie ? Cesser de voir ces deux moments comme nécessairement séparé.
On souhaite évidemment avoir des moments de qualité avec nos enfants, mais on pense que la seule voie possible est le jeu.

Ça fait une grosse charge, cette pression de jouer suffisament tout en ayant cette routine à faire aussi (les nourrir, les laver, etc.) On peut avoir l’impression de ne jamais arrêter.

J’ai envie de vous proposer : Le prendre soin étant nécessaire, et si vous tentiez d’y mettre un peu plus d’intention pour en faire du même coup un moment de « remplissage » de réservoir affectif?

Des bulles dans le bain et des émotions / mère en pandémie

Au dîner, Charlotte a mentionnée qu’elle s’ennuyais de mamie et qu’elle étais tannée de la maladie. Elle veut la voir en vraie sa mamie, pas juste en vidéo. Malheureusement, pour une fois, je suis bien limitée dans mes possibilités pour répondre à ses besoins.

Elle demande si elle peut prendre un bain, parce que ça lui fais du bien. J’accepte, et je suis soulagée de voir qu’elle sait reconnaître ce qui lui fais du bien: je me dis que nos enfants seront résilients après avoir grandis en temps de pandémie.

Je propose du liquide à bulle (fais maison) dans le bain. Les bulles restent à la surface de l’eau ce qui ajoute une dimension sensorielle vraiment agréable. L’eau c’est son monde imaginaire, la chaleur de l’eau, l’odeur des bombes de bains..

Je ne peut lui donner ce qu’elle veut, mais je peut lui apprendre à prendre soin d’elle, à vivre au travers tout ça.

Au même moment.

Alice pleure, couché sur le plancher. Elle veut prendre son bain, elle aussi.

« Tu aimerais prendre ton bain »: je confirme.

Une fois qu’elle est attentive à moi, connectée, je propose: » Et si j’écrivais sur un papier que tu pourras prendre un bain après ta sieste, pour être sure que je n’oublie pas ? »

Ce n’est pas suffisant.
Je décide de tenter l’imaginaire et papa embarque aussi dans le jeu.
« J’aimerais qu’on aille 2 bains! », dis-je.
« 3! » Renchérit papa.

Elle approuve.

« Où est-ce qu’on mettrais le deuxième bain? »
« Dans ton lit???!!! »
Et on rit un peu, s’imaginant dormir dans l’eau…
« Viens, dans mes bras » dis-je en l’apportant dans son lit.
« Alors c’est ici, qu’on prendrais notre bain… » dis-je en me couchant avec elle dans son lit. Sa tête repose sur mon bras, nous sommes collés et je chantonne…

« Si mon lit était un bain, je ferais dodo dans l’eau… »

Je répète la même phrase constamment en chantant, parce que je veut apaiser et non stimule..

Sa respiration est calme, elle baille.

J’appuie un peu sur son dos doucement pour faire une pression, pour favoriser son sommeil. Je fais des caresses sur son visage. Je chante toujours mais je suis passé au berceuse. Elle tiens ma main.

Et ainsi, elle s’endort.

Cette après-midi, je ne me suis pas dépêché à préparer la sieste pour écouter la conférence quotidienne.

J’ai prit mes enfants, je leur ai proposé de tous se réfugier dans mon lit. Doudous et oreillers en prime.

Le bébé en portage.
J’ai allumé une chandelle.
J’ai entrepris de lire à haute voix le livre qui fait le plus l’unanimité ici.
J’ai raconté à la lueur de la cire d’abeille alors que le bébé s’endormait, l’histoire du jeune sorcier bien connu.

Aujourd’hui, j’ai pris le contrôle sur ce qui m’est possible : créer un cocon de douceur sécurisant pour mes enfants.

Tout ferme dehors, mais à l’intérieur des maisons; l’enfance ne s’arrête pas pour autant.

Chers parents, prenez soin de vous pour pouvoir prendre soins de vos enfants.

Je ne parle pas de moucher des nez ou de s’assurer que vos enfants n’oublient pas comment lire et écrire. Je vous parle de quelque chose
d’infiniment plus profond.

Quand l’humain est stressé, se sent en danger, sa disponibilité émotionnelle diminue.

Ce que ça veut dire concrètement c’est que si vous êtes envahis par la peur de manquer d’argent, de gardienne, de ne pas travailler suffisament (et c’est bien naturel), lorsque votre enfant fera une crise, il pourrais être plus difficile de bien réagir. Vous pourriez être plus prompt, moins compréhensif et ça serait bien naturel. Vous pourriez vous éloigner du parent que vous aimeriez être pour vos enfants, alors que nous sommes en période de crise où ils ont besoin de nous comme ancre plus que jamais.

La vérité c’est que même sans le nommer, les enfants sont des thermomètres d’ambiance et ils finiront par réagir aux changements et stress ambiant.

Quand je mets une routine « d’urgence  » en place, plutôt stricte, ce n’est pas par besoin que mes enfants ne perdent pas d’acquis ou un refus de profiter d’eux simplement. Je me protège et eux aussi en m’assurant qu’ils aient des repères sur ce que seront mes attentes (ce qui minimise la gestion), qu’ils soient sécurisés par une routine redondante alors que le reste de la vie sera modifié sans qu’on ait grand contrôle.

Pour l’instant, nous avons des réserves de patience et ça semble amusant comme un congé. Peut-être que ce sera le cas et pour vraie, je vais aussi m’amuser avec mes enfants. Je choisis déjà sur quoi je mets mon énergie, ou pas. Je me rapelle les façons que j’ai de prendre soin de moi, pour m’apaiser, répondre au stress possible, faire le plein d’énergie.

Juste au cas où, je porte une attention plus grande que jamais à protéger mon moi aussi. Mes enfants ont besoin de parents forts. C’est de la façon donc nous réagissons dont dépendront les souvenirs de nos enfants sur cette pandémie.

Ça pourrait devenir très grave, ou pas. Nous verrons, d’ici là, prenez soins de vous et vos enfants.

Zoé,

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