Être parent et éducatrice différemment. Bienveillance, école-maison, éducation alternative au quotidien.

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La grande conversation sur les petites soeurs / Faire fâcher les grands

Dernièrement, j’étais avec les enfants quand une situation survient: rien d’exceptionnelle, ma fille de 3 ans expérimente comment provoquer des réactions dans sa fratrie. Ça m’as rappelé qu’il était temps que ma 5 ans rejoigne le club des grands qui savent.

Je l’interpelle : « Charlotte, j’aimerais t’expliquer les règles du jeu je vais faire fâcher ma soeur….:

Je n’ai pas finis ma phrase que j’entends ma 10 ans s’exclamer à sa soeur de 8 ans : » oh!!! Ce jeu-là, tu l’as utilisé souvent à 3 ans, je m’en souviens ! »

Il semble qu’il y a des choses qui ne changent pas, comme le plaisir de faire fâcher sa soeur :p.

Ce que j’explique à mes enfants, c’est que certains comportements légèrement dérangeants de leur petite soeur ont pour objectif de provoquer une réaction. Qu’on peut les désamorcer en restant de bonne humeur, que nous faire fâcher c’est un peu sa façon de « gagner » son jeu. Après tout, nous avons le pouvoir de choisir nos réactions et de laisser l’autre les influencer ou pas.

Parfois, je vais le nommer à l’enfant en situation: « oh, (clin d’oeil), on dirait que… « 

Ça n’enlève pas le fait qu’ils peuvent mettre leur limites, que je vais les aider, que je vais continuer à travailler les habiletés sociales avec la 3 ans. Le seul objectif c’est qu’ils ne tombent pas dans les cris/lirage etc.

Parce que, si l’enfant de trois ans découvre que, sur commande, elle peut faire crier sa soeur; elle va le faire. Elle va le tester à fond avec toutes les variables possibles. Oh.

Si on parvient à outiller les plus grands pour qu’ils ne soient pas étonnés, et soient même fiers de ne pas réagir (parce que hey, ils voient le jeu venir), on réduit de beaucoup le renforcement, la motivation du plus petit. Ça devient plus facile à gérer.

C’est également une façon d’introduire le concept du pouvoir qu’on as toujours, comme humain, sur notre façon de réagir.

Donner la main / le jeu du robot

Je ne suis pas une grande convaincue du besoin que mes enfants me tiennent la main en tout temps. Je préfère plutôt les habituer avec des consignes de sécurité et globalement ça suffit la majorité du temps.

Je leur ai appris en jouant des mots qui signifient d’arrêter de marcher ou le contraire, et régulièrement je vérifie qu’elles s’en souviennent. Ça me permets de m’assurer à distance qu’en une syllabe, je peux les faire s’immobiliser si c’est nécessaire. Ça leur donne la liberté de marcher, courrir parfois sur le trottoir en toute sécurité. Je les incite aussi à être attentives aux stationnements et autres dangers possibles.

Elles donnent la main dans deux occasions précises :
– traverser la rue
– dans un endroit public bondé

Avec le temps, nous avons créer un petit jeu qui reprends le principe des pré-requis. Je suis un robot activé uniquement lorsqu’on tiens mes mains. Si on lâche ma main, j’arrête de marcher.

Charlotte et Alice aiment beaucoup ce jeu, où elles ont la responsabilité de me tenir la main pour que je puisse marcher. Je vais faire des bruits de robots parfois pour ajouter au contexte. C’est agréable !

Ça fonctionne aussi parce que dans notre famille, la conséquence prévu lorsqu’on ne tiens pas la main est qu’on ne traverse pas la rue. C’est relié et logique.

L’autre chose que j’ai implanté, et j’en avais déjà parlé, c’est que j’ai une petite chanson associé à la traverse de la rue. Je chante dès que mes pieds touchent la rue et mes enfants ont associé cette air à tenir la main et traverser. Ça devient automatique : je chante et ils prennent ma main.

Ce moment où personne ne souhaitait ranger les jouets

C’était une après-midi d’automne, la veille d’une tempête à en croire les prévisions.

Ce fut le moment de ranger les jouets. L’annonce fut accueilli avec une vive opposition, en fait pour tout dire, la réaction des enfants était presque démesuré. Un  » oui mais ma soeur ne range pas!  » fusa, suivi d’un acte de colère.

Ma première réaction ne rentre dans aucun guide du parfait parent bienveillant, disons que mon ton était un peu sec (et ça n’aida en rien ma cause.)

Alors j’ai prit une respiration. J’ai réfléchit en accéléré à pleins d’idées : la gratitude, l’importance accordée à l’ordre dans le rangement et les croyances attachés, le prendre soin, le modèle etc etc.

J’ai d’abord proposé à l’enfant fâché d’utiliser une des méthodes de retour au calme.

Ensuite, j’ai entrepris de ranger les jouets et je me suis mise à chanter… :  » Merci le ballon, de nous permettre de jouer à te faire rouler. Oh merci la mitaine pour Laurent qui aimes te mordre… « 

Charlotte, Alice, et Laurent me regardaient.

Je me suis concentrée à ressentir la gratitude pour chaque objet plutôt que la frustration de devoir serrer. Et je souriait en regardant chaque objet dans mes mains. C’est quelque chose que j’essaie de faire régulièrement dernièrement: cultiver la gratitude.

Je n’avais aucune attente envers les enfants. Ranger à ce moment précis était mon besoin et les circonstances ne valaient pas une lutte. D’ailleurs, quand j’y pense de façon neutre, sans le filtre du tout ou rien, elles rangent volontairement 90% du temps.

À un moment, j’ai eu un blanc et j’ai demandé de l’aide pour attribuer une fonction à un jouet. Puis, elles se sont senties interpellées, et j’ai rapidement put voir une des filles m’aider en chantant elle aussi. C’était celle qui s’était d’abord opposé le plus vivement. L’autre observait.

5 minutes dans notre journée.
Que j’avais envie de partager.

Et juste après, j’ai sentit un regain d’énergie, de positivité… C’est l’effet d’aller vers le positif plutôt que le négatif.

(Ma salle de jeu est épuré, ce qui fait que ça ne prends jamais des heures, ça aide à rester zen, aussi.)

Découvre ma communauté parent en cheminement

L’histoire du moment où elles ont basculés en mode collaboration / Ces journées de conflits

Chaque matin, elles se lèvent et alors il se produit l’une de ces deux choses :
– soit elles partent jouer ensemble dans leur monde imaginaire et alors je peux en conclure que c’est un départ pour une « bonne » journée
– soit elles cherchent à s’opposer, se chamailler et je peux déjà en conclure que ce sera une journée plus animé avec plus de gestion.

Oui, généralement à 7h10 je peux prédire ma journée (et je m’en sert pour ajuster ma façon d’être). Le problème avec cette donnée c’est qu’on obtient généralement ce à quoi on s’attends. Inconsciemment, on modifie notre comportement, on repère les indices qui vont de paire avec nos attentes.

(…)

C’est qu’en ayant 2 ans de différence, elles se retrouvent à franchir des étapes de développement qui les opposent. Les voilà à 2 ans et 4 ans. Toutes deux vivent un besoin de s’affirmer (à des niveaux différents) en simultané. Elles se font échos dans leur recherche de la position de meneur entres autres et certains jours c’est une lutte du lever au coucher.

Dernièrement, j’essaie de modifier ma perception. Plutôt que de n’en voir que la lutte, j’identifie le besoin de jouer seul, sans personne pour interrompre, modifier, imposer le cour du jeu. J’essaie de sortir de mes perceptions d’adulte, du bon et du mauvais. Je me donne la permission d’aller simplement vers ce qui fonctionne aujourd’hui.

Ce matin donc, le pattern qui se présente n’as rien d’exceptionnel dans une maison avec de jeunes enfants: l’une poursuit l’autre, celle-ci réagit de façon sonore et la roue tourne.

Je mets fin au cercle vicieux en proposant une activité en hauteur à la plus vieille. La petite, voyant l’absence de possibilité de continuer le jeu de comment-faire-crier-ma-soeur, part jouer. À un moment, la grande descends et la petite exige de prendre sa place parce que « je suis grande! »

Et puis, un moment banal. Un crayon tombe entre le congélateur et le mûr. Je ne réagit pas et j’observe, leur laissant l’initiative de régler le problème. Et c’est à ce moment qu’elles basculent vers le mode collaboratif. Une est couché sur le congélateur, guidant verbalement l’autre qui utilise le balais pour rapatrier le crayon.

Une bulle de coopération. J’essaie de rebondir sur celle-ci, en leur demandant de sortir le recyclage ce qui demande encore une fois de la coopération. En plus de répondre à leur besoin de se sentir utile dans la famille, d’utiliser leurs muscles.

Ensuite, retour vers les conflits. Je propose de nouveau des activités séparés.

Et puis, à 11h, ce que j’aurais souhaité entendre dès 7h10 se produit. Alice regarde Charlotte et lui propose : « Charlotte, on joue? ».

Et c’est le départ vers la bonne entente. Il semble que le reste de la journée ira mieux. 🌞

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