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J’ai laissé mes enfants choisir les règles

Un des problèmes avec les règles c’est qu’elles ne sont pas toujours significatives pour l’enfant. Elles viennent de l’adulte à l’enfant de façon unidirectionnelle, plutôt que d’être ressentis comme appartenant à tous les membres de la famille.

Depuis plusieurs mois déjà, nous utilisons le concept des conseils de familles. Cette idée vient d’un livre de Jane Nelsen. En lisant ce dernier, j’ai d’ailleurs découvert qu’enfant j’ai été dans une classe testant son approche ;).

Le coeur des conseils de familles c’est que chacun puisse apporter son éclairage sur les situations vécus dans la famille, sans propos de jugements ou d’accusations. L’objectif c’est de nommer les besoins et trouver des solutions pour tous.

C’est avec cette vision en tête que j’ai eu envie d’aborder notre liste de règles. Inspiré par celle de @Teacher Tom (un de mes blogueurs anglais préféré), j’ai décidé d’adapter sa technique à ma famille.

C’est quoi dont une règle au juste?

À la base, c’est un choix commun avec un objectif en tête. On se rends compte que personne n’aime être tapé, on décide d’un commun accord de ne plus se taper les uns les autres. De la même façon que si personne n’aime manger tel plat, on risque de ne plus en faire. On bâtit l’identité de notre famille, une micro-société.

Mon objectif avec cette liste dont, c’est de les placer en position de pouvoir. Elles ont le pouvoir de déterminer ce qu’elles aiment, ce qui est dérangeant ou pas, et de donner leur opinion qui sera écouté.
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Le principe est simple: j’ai placé une feuille sur le tableau magnétique pour y inscrire nos règles. J’ai préparé des papiers permettant aux enfants de proposer des règles (avec aide pour les petits) et on s’est placé en position d’observation.

Quels comportements ne sont pas appréciés? Plutôt que de juste voir les cris et les colères, nous essayons d’identifier les sources.

Un des premiers éléments qui est ressorti: le respect de la bulle. À l’heure du dîner, j’ai sondé les enfants : “Tel règle as été proposé, comment vous sentez-vous par rapport à cette situation?”

Nous avons rapidement constaté que tous les enfants avaient ce besoin de sentir que les autres respectaient leur bulle. Il est intéressant de noter que chacun a sa propre perception de sa bulle. C’est d’un commun accord que la règle a été accepté et noté.

Une autre règle proposé : fermer la porte de dehors pour éviter les mouches. Deux de nos enfants ont peurs de ces insectes volants et ont demandé cet ajout. La fois suivante, quand la porte est resté ouverte, j’ai nommé à Charlotte : ” Oh, tu te rappelles de la règle que nous avons décidé à propos de la porte?” Elle est revenue en courant, souriante pour la fermer.

Nos enfants sont en train de bâtir leur propre code de vie, d’apprendre à vivre ensemble et c’est vraiment intéressant à voir. Nous avons choisis de mettre les règles au fur et à mesures des incidents, la liste reste toujours ouverte. Ainsi, ça devient vraiment significatif parce que chaque règle a une histoire, des émotions exprimés expliquant son choix.

C’est un nous qui parle plutôt qu’un “je”, et l’enfant sent que la règle lui appartient tout autant qu’aux autres membres de la famille.

Bref, ça redonne du pouvoir à l’enfant. Ça redonne du sens aux règles. Gagnant-Gagnant.

🌞 Le truc du décompte (10 secondes)

Pour répéter moins et avoir plus de collaboration au quotidien. Très utile avec les 2-5 ans.

L’idée est simple : après une demande, je compte dans ma tête. Je lui laisse 10 secondes pour intégrer ce que je lui ai dit et y répondre/prendre action (ce qui ne signifie pas obéir, la nuance est importante).

Ça m’arrive régulièrement d’avoir l’impression que mon enfant “n’écoute pas”, mais c’est simplement qu’il met un peu plus de temps à se décider. Plus d’une fois, elle restait immobile et à la seconde 5 ou 7, elle était bien joyeuse de répondre à ma demande…

Choisir un chiffre fixe possède plusieurs avantages :

🌞 j’évite d’être dans l’attente négative, plutôt que la pression monte, je compte en respirant calmement. Compter me garde en action et ça évite une escalade.

🌞 j’évite de répéter et répéter ou dire quelque chose sans le mener au bout. Je ne donne pas une consigne pour ensuite partir faire autre chose, je demeure disponible pour accompagner.

🌞 du même coup elle prends l’habitude d’être réactive à ce que je dit (et vice-versa). Elle sait qu’il y a toujours une suite.

🌞 Et à long terme, ça m’amène à réfléchir davantage avant de poser une demande. Pas de demande en l’air, je les garde pour ce qui compte vraiment (et que je vais avoir l’énergie de gérer jusqu’à la fin)

Il n’y a pas de menace, le 10 secondes c’est un outil que j’utilise pour moi, pour me rappeler de lui laisser le temps de procéder l’information. Je compte dans ma tête, pas à voix haute. Pour me donner le temps aussi de ne pas être dans la réaction. Pour réfléchir à ce que je ferai ensuite.

🌞 Qu’est-ce qui se passe à 10?

Je fait un suivi, j’aide, je propose une autre approche, je réponds au besoin qui fait obstacle à sa disponibilité, j’enchaîne avec la conséquence logique (qui n’est pas une punition, la nuance est importante!).. il n’y a pas qu’une réponse parce que ça dépend de la situation.

L’important c’est qu’il se passe quelque chose, que l’échange se fasse plutôt que de lancer des lignes constamment sans suivi. C’est dans ce 10 secondes qu’on peut réellement changer la dynamique avec nos enfants.

3 raisons de ne pas féliciter ses enfants (et quoi faire plutôt)

La semaine dernière, j’ai partagé une tranche de vie sur ma page facebook dans laquelle j’ai précisé que j’avais fait le choix réfléchis de ne pas féliciter ma fille. Ce passage as soulevé beaucoup de questions, et j’ai eu envie de vous en parler plus longuement. Voici dont le post en question, et ensuite je vous explique pourquoi féliciter n’est pas toujours le bon choix, et par quoi remplacer les “bravo!”

“Mais le problème, c’est que… “

C’est un jour d’été, le début des vacances et deux enfants ont joués tout le matin aux legos. En voyant l’heure du repos approché, une enfant commence à s’agiter: Elle veut continuer à jouer encore et encore. Pour pleins de raisons et la logistique, je sais que maintenir la routine est le meilleur choix. Ce qui signifie qu’elle ne pourra pas jouer aux legos pendant 1 heure ou deux, le temps que sa sœur dorme (parce que leurs legos y sont installés).

Je propose des alternatives, j’écoute, je reformule., tentant de comprendre ce qui pourrait rendre la situation acceptable pour tous:

Je valide ses émotions et ce qu’elle souhaite: 
– Hmm… Tu te sent comme ça, tu voudrais cela, et voilà pourquoi…
Je propose d’écrire:
– Et si je notais vos idées de jeux pour que vous puissiez continuer après le repos ?
Je propose un repère visuel: 
– Dès que le minuteur (time timer) sonne, tu peux rejoindre ta sœur.

Elle me regarde et me déclare alors: “ Mais le problème c’est que, j’ai très envie de jouer tout de suite. “ Je réponds : “ Oh, je vois c’est un réel problème.”

Sauf que malgré l’importance que ça as pour elle, et que je comprends tout à fait, ce n’est pas possible. Pour pleins de raisons, c’est le bon choix dans cette situation.

Alors je maintient la consigne, pleine d’empathie mais ferme.

Et alors que mentalement je me questionne sur la tournure que ça prendra. Elle se lève, fâchée… et elle court vers sa chambre. Elle prends sa poupée et la serre dans ses bras.

Je vérifie: “ Si tu le souhaites, tu peux rester dans la chambre pendant que j’endors les petits et je te berce aussi ? “

Elle hoche la tête que non, alors je pars préparer sa sœur pour la routine de la sieste, la laissant un peu seule dans sa chambre.

Et c’est alors que je la voit. Elle traverse le corridor avec sa doudou, son toutou, sa poupée et va s’installer dans le salon pour le repos.

Je danse(et ce n’est pas une expression) dans le corridor de voir que la situation s’est résolu rapidement, facilement. Tout ce qu’on fait, ça porte fruit !!

Sur le coup, j’ai envie d’aller la voir et de la féliciter, mais je sais que ça n’aurait pas le bon effet. Alors je vais dans ma chambre, je prends ma doudou, je vais la voir et j’exagère mes gestes en disant: “Voilà pleins de bisous pour toi dans ma doudou, smack smack smack smack parce que je t’aime. Si tu as besoin de bisous, cette doudou en est pleine !”

Je souris, elle sourit, la connexion est belle et bien rétablis.

cinq minutes pour jouer

3 raisons de ne pas abuser des félicitations comme encouragement

1. Une question de respect / éviter de provoquer une réponse négative

Dans le contexte ci-haut, un “bravo” n’aurait probablement pas reçu l’accueil souhaité. Féliciter quelqu’un qui se montre vulnérable, qui vient en quelque sorte d’accepter notre limite (même sans être d’accord), ça peut être vu comme un manque de respect, comme une moquerie. Selon la personnalité de l’enfant, il est possible que ça lui donne même envie d’agir de façon négative pour venir “prouver” qu’elle n’a pas “céder”.

On peut facilement imaginer qu’après une discussion corsée sur un sujet avec notre conjoint, qu’il nous félicite ensuite de suivre sa ligne de pensée soit mal reçue… Vraiment, pour moi, c’est une position qui demande beaucoup de respect.

Voici la première raison pour laquelle j’ai choisi de valider notre connexion, d’envoyer de l’amour plutôt que d’utiliser les félicitations.

2. L’importance de la motivation intrinsèque

C’est sa fierté, elle lui appartient. Elle est en train d’apprendre que cette façon d’agir est gagnante: elle avait recommencé à jouer joyeusement. Mon objectif comme mère c’est que ses actions soient motivées par ce que ça lui apporte à elle, plutôt que “pour me faire plaisir”. Elle s’est calmée, et l’issu c’est qu’ensuite elle joue, c’est une conséquence logique positive. En félicitant, je porte un jugement. J’ajoute mon opinion sur ces sentiments, je qualifie si c’est bien ou mal.

La motivation intrinsèque, c’est ce qui fait qu’on se comporte bien en tout temps parce qu’on y croit, plutôt que de se comporter bien que pour bien paraître. C’est quelque chose d’important, qui nous sert toute notre vie.

3. La perte de signification des mots surutilisée

En félicitant très fréquemment, le bravo perd de la valeur et de la sincérité. Si nos “wow!” sont la réponse standard a chacun des dessins, le jour ou notre enfant montrera un dessin remarquable, nous n’aurons rien pour le signifier. Rien pour le différencier du lot. Habituer notre enfant a ce que chacun de ses gestes, chacune de ses créations reçoivent des félicitations, c’est diminuer l’impact de ce mot, son poids. C’est pourquoi on doit garder ces mots pour les occasions qui le méritent réellement, pour que ça reste spécial. Je ne crois pas qu’il ne faille jamais féliciter notre enfant, il y a des moments ou il nous éblouira réellement et c’est parfait de le signifier.

Une alternative aux félicitations: Voir et connecter plutôt que qualifier

Notre enfant veut être vu. S’il nous montre tous ces dessins, ses prouesses, c’est souvent qu’il souhaite que nous lui confirmions ce que nous voyons en lui. C’est ainsi qu’il bâtit son image de ce qu’il est, son estime de soi. Aussi, ma façon de féliciter est généralement de souligner ce qu’elle fait pour qu’elle sache que j’en ai conscience, ou de lui exprimer l’effet de ses actions.

Devant un dessin ou un oeuvre d’art:

– Je vais décrire ce que je vois que ce soit les procédés (oh, tu as utilisé beaucoup d’orange, ta couleur préférée!), les progrès ( j’ai l’impression que tes points de couture se sont améliorés, ils sont bien droits !), l’avancée : (“Tu as déjà fait la moitié des étapes de ce bricolage.”) etc. Je vais évidemment lancer des wow pour ceux qui se démarquent réellement, mais je les garde précieusement pour mes vrais préférés.

Devant un comportement :

– Je vais décrire ce que je vois (oh, tu aides ta sœur, c’est attentionné de… ” ce que ça me fait ( j’aime être aidée, je me sens… “), décrire les habiletés, caractéristique que ça démontre (tu t’es montrée débrouillarde, il est arrivé x et tu…)

Avec ces remarques, on laisse à l’enfant la responsabilité d’y apposer un jugement, de faire le lien entre ce qu’il fait et la fierté qui en découle. Plutôt que de donner uniquement le résultat à l’enfant (notre appréciation), on lui donne le chemin qui y mène pour qu’il apprenne à voir ce qu’on voit en lui. Souvent, sans s’en rendre compte, notre bravo empêche notre enfant de voir tout l’éventail des qualités qu’il a. Bravo pour ci, bravo pour ça plutôt que de souligner tantôt sa sensibilité, et plus tard sa curiosité..

Finalement, parfois quand c’est une situation plus délicate, rétablir la connexion simplement suffit. Un geste d’amour, un regard, un toucher, tout simplement.

Plus d’articles sur la “discipline”:
La technique du 10 secondes
Sortir de la dynamique du faire faire / La poussette parapluie
La grande conversation sur les petites soeurs / Faire fâcher les grands
Et si punir davantage n’était pas la solution? / Un enfant de 20 mois qui frappe “sans raison”!!
Un quotidien plus facile : 3 trucs pour le quotidien avec un 18-24mois
Le principe des prérequis comme alternative aux punitions

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Et si punir davantage n’était pas la solution? / Un enfant de 20 mois qui frappe “sans raison”!!

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“La solution est-elle de le punir suffisamment pour qu’il comprenne que c’est inacceptable???” J’ai souvent entendu ce genre de réflexion: Si un enfant n’écoute pas, c’est que la punition ne fait pas assez “mal” ! J’avais envie de vous partager un cas précis, et de vous proposer une autre perspective, une autre façon de résoudre ce comportement..

(….)
J’ai été témoin aujourd’hui d’une scène et je voulais (avec la permission du parent) vous la partager. Je pense qu’avoir une observation neutre de la situation permet souvent de comprendre davantage.

De un, parce que l’observateur neutre n’a pas l’attachement émotionnel et surtout qu’il n’as pas cette pression interne “d’être en train de rater son enfant!”. Parce que oui, cette petite voix paniquée dans notre tête devant chaque mauvais comportement (qui se projette déjà dans le futur et voit chaque comportement problématique comme une preuve d’échec comme parent) est souvent notre pire ennemie pour une intervention efficace.

Donc. Voilà la scène. Les mamans sont assises et discutent. Les enfants se promènent et jouent. Le petit garçon suit les grands, joue assez bien seul. La maman évidemment profite avec plaisir de ce moment de calme où elle n’a pas à être en intervention avec son enfant, il joue si bien aujourd’hui!

Soudainement. Bang. L’enfant vient frapper un autre enfant à côté de sa mère. Celle-ci le prend dans ses bras, et lui explique qu’il ne faut pas frapper en le regardant dans les yeux.

(…)

L’enfant vient d’être “récompensé” pour avoir frappé. Dans ce cas-ci, l’enfant n’était pas fâché, pas en chicane pour un jouet alors qu’est-ce qu’il a obtenu? De l’attention consacrée à lui et à lui seul. L’enfant de cet âge pense en action = réaction. Si je frappe, maman se consacre à moi. Si je ne frappe pas, maman est occupée et je ne reçois pas d’attention. Ce n’est pas de la manipulation, ce n’est qu’une technique simple qui fonctionne que l’enfant à probablement découverte par “hasard” en frappant la première fois.

Est-ce que parler plus fort? Être plus “ferme” marcherait?? On entend souvent ça “faut vraiment qu’il comprenne que ça ne passe pas!!”

Non. Au contraire. Parce qu’en étant “super fâché”, tu donnes à ton enfant l’impression qu’en frappant, il peut influencer comment tu es, et il va devoir explorer ça, tester, parce qu’il va probablement essayer de comprendre ce “pouvoir” (parfois insécurisant pour lui) qu’il a sur toi.

Essayons un deuxième scénario.

La mère discute avec ses amies. C’est agréable, car son fils joue bien aujourd’hui! Lorsqu’elle s’en rend, compte, elle se lève, va lui chuchoter à l’oreille un petit mot doux d’encouragement. De temps en temps, elle croise son regard et lève le pouce en l’air pour lui confirmer qu’il fait bien ça.

L’enfant arrive soudainement et frappe. La mère utilise une voix neutre (le vocabulaire exacte variera selon la technique qu’elle utilise habituellement), qui signifie à l’enfant que c’est un comportement inacceptable. Elle prend l’enfant et le déplace dans un coin jeu juste un peu plus loin, sans imposer de temps ou rien, juste le sortir de la situation. Elle revient ensuite rapidement vers l’enfant blessé et s’excuse de la part de son fils, propose de lui apporter une débarbouillette froide.

L’enfant, habitué au scénario 1, essayera peut-être plusieurs fois avant d’en déduire que oups, frapper ne m’apporte pas l’attention attendu. La troisième fois, peut-être qu’il va même avoir envie de participer au rituel d’excuse et débarbouillette, faisant le lien que c’est la façon de faire quand on blesse quelqu’un, ayant vu sa mère le modeler. Peut-être qu’après avoir été retiré, il jouera simplement ailleurs. C’est okay aussi, la conséquence n’a pas pour but de confirmer au parent qu’il a le pouvoir de faire se sentir mal l’enfant qui se comporte mal (comme si, c’était la clé de l’obéissance!).

D’ailleurs, s’il recommence plusieurs fois, la mère choisira probablement de partir, de se retirer avec lui quelques minutes, ou d’utiliser également la technique velcro. On peut pratiquer en premier avec des amies qui nous connaissent bien, plutôt que dans un endroit bondé de mamans inconnues, c’est moins intimidant 😉

On ne force pas l’enfant à réparer, parce qu’il a 20 mois, ça finirait en guerre de pouvoir et ça deviendrait un Sunday d’attention. On modèle par contre, pour qu’il commence à intégrer la façon d’agir pis que de la même façon qu’il a appris à imiter maman dans pleins de gestes du quotidien, il apprenne la bonne façon de faire dans ce contexte-là aussi.

On explique oui, mais plus tard, et surtout plus tôt, quand on arrive a un nouvel endroit on explique le comportement attendu. Ou quand l’enfant revient vers nous. Avec des mots simples. On peut lui montrer aussi, comment avoir notre attention. Si on voit qu’il montre des signes de changement d’attitude ou d’humeur, on peut lui proposer : “A-tu besoin d’un câlin ? ”  C’est en observant et en accompagnant, qu’on l’aidera davantage.

La clé ici, chez un tout petit très petit encore, c’est l’association d’actions – réactions.

Je joue – j’ai régulièrement des doses d’attention. C’est agréable!

Je frappe – je n’ai pas d’attention, je suis plutôt retiré de la situation temporairement et l’attention va plutôt à la personne blessée. J’apprends aussi inconsciemment comment réparer mon geste en voyant maman faire.

Éventuellement, on peut apprendre à l’enfant différentes façons acceptables de demander de l’attention. Il faut garder conscience qu’il risque de frapper encore dans toutes sortes de situations et chacune demandera une façon différente d’agir.

Parce que tous les coups ne veulent pas dire la même chose, il faut prendre le temps de décortiquer pour pouvoir identifier chaque besoin et créer une façon pour l’enfant de répondre à ces besoins autrement.

Un petit qui frappe exprime quelque chose.

Un bébé qui pleure peut avoir faim, chaud, froid, vouloir être changé de couches.

Un petit qui tape peut vouloir de l’attention, avoir besoin d’aide pour régler un “conflit de partage”, être fatigué, se sentir incompris…

On doit accepter finalement que frapper à 20 mois, ce soit “normal”.
Ce n’est pas un comportement définitif, ce n’est qu’une étape dans un apprentissage qui n’en est qu’à son commencement.

Bien sûr, quand je dis accepter, je ne dis pas d’encourager ce comportement. Je dis juste, de prendre le temps de remettre en perspective avant d’intervenir que oui, il frappe, mais ce n’est pas un signe d’un “mauvais” enfant.

Changer notre vision, le voir comme un apprentissage plutôt que comme violences, ça aide à avoir une approche plus “aidante” que “punitive”.

 

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