C’était un matin de semaine. Seule avec mes deux plus jeunes, j’avais prit le temps de faire des activités de leur choix avec chacune. J’avais lut des livres, peinturée. Maintenant je n’avais qu’un objectif: venir à bout de la pile de vêtements propres sur mon lit.

Je met de la musique et je m’installe.

Je leur propose de m’aider mais clairement, ça ne fonctionne pas ce matin (ça fonctionne souvent pourtant!). Je ne plie pas, je suis en interventions à chaque seconde.

J’écoute ma tête qui crie: oh my god! J’ai l’impression que cet enfant de 2 ans se lève le matin avec l’objectif de me nuire.

Je répète clairement: Je ne te laisserai pas déplier tous les vêtements en prenant sa main.

Je propose: Veux-tu aller porter les débarbouillettes dans le tirroir?

Ma 4 ans se met de la partie et roule dans mon lit.

Ma tête hurle.

Ben oui! Mes enfants sont des enfants ordinaires qui ne collaborent pas toujours pis ma tête aussi se dit parfois : “mais comment plier une brassée (ok, 3), peut devenir si compliqué??”

Stop.

Ça ne fonctionne pas.

Je fait une révision mental du matin, des besoins de chacun.

Je vit une (des!) semaines stressantes. J’ai besoin de retrouver ma chambre en ordre. J’ai donné beaucoup d’attention ce matin. Elles ont fait des choix. Eu du contrôle.

Je pourrais proposer une marche aux enfants et remettre à plus tard mais la vérité c’est que je sait pertinemment que je me sentirais victime. Je ne leur rendrais pas service parce qu’émotionnellenent, je ne serais pas disponible. Tendu probablement.

Jai eu une idée.

J’ai mit la barrière dans la porte de chambre.

J’ai dit: “J’ai besoin de finir cette tâche, on va faire une promenade ensuite?”

Elles ont contestés 10 secondes.

J’était face à la porte, à un mètre d’elles.

J’ai proposé de mettre de la musique de princesses et qu’elles me fassent un spectacle.

Contacts visuels. Je te regarde. Je ne t’abandonne pas même si je met temporairement une limite entre nous.

Elles ont joués devant la porte. Puis m’ont oubliés. Elles sont parties jouer joyeusement.

Voyez-vous, la barrière est une limite claire. Il n’y a pas de peut-être. Rien à négocier. Alors elles n’avaient plus de raisons d’essayer. La limite étais mise: personne ne touchera à ces vêtements. (Ça sonne vraiment intense dit comme ça, tsé une priorité banale. Mais on as le droit comme parent d’avoir des priorités banales. C’est nous qui savons ce donc nous avons besoin.)

C’est rare que j’utilise la barrière. Je l’ai acheté juste l’an passé d’ailleurs haha. On peut se sentir coupable d’en arriver là mais c’est drôlement plus sain que bien des solutions. Plus sain de mettre une limite claire que de faire vivre nos frustrations.

Parfois, j’ai juste besoin de plier une brassé. Je prends les moyens pour y arriver. Et puis ma chambre est en ordre. Je suis de nouveau disponible émotionnellement. On va prendre une marche??

Parce que maintenant que c’est fait, ça me tente pour vraie. Je vais pouvoir en profiter.

Bref je voulait vous dire: oser faire ce qui compte pour vous. Oser imposer des limites. Oser mettre une barrière si c’est ce qu’il faut pour plier votre brassé.

Pour aller plus loin sur ce sujet:

L’art de ne pas être à bout: prendre soin de soi comme parent.

Ma communauté parents en cheminement