Si j’avais à écrire un livre sur comment vivre la parentalité connectée depuis la naissance, ou la commencer plus tard, je mettrais ceci comme première étape. (On vit la parentalité connectée, c’est une relation, ce n’est pas quelque chose qu’on applique, parce que sinon ça devient une volonté d’imposer, de faire faire et ça nous déconnecte de la relation.)

Regarder son nouveau-né, je crois que c’est assez naturel. On le trouve beau et il nous fascine. On l’observe bailler et on apprend à connaître ses signaux (voir ici). Quand l’enfant grandit, un phénomène apparaît, symptôme d’un problème chronique de « manque de temps » ou du moins d’un besoin de ne pas s’ennuyer et combler chaque seconde.

Si l’enfant ne dérange pas, l’on en profite pour détourner le regard. C’est naturel, hey, de profiter du moment où il ne se chicane pas avec sa sœur pour avancer le dîner. Je fais la même chose.

Sauf que, voilà l’effet. Nous ne voyons vraiment notre enfant que quand il crie, se manifeste bruyamment, exige notre attention de façon appropriée ou non. Et on se demande pourquoi il en vient à ces méthodes et comportements « négatif »?Aussi, ça a comme effet que nous avons une image de notre enfant axé sur ces moments plutôt que sur ce qu’il est vraiment.

Bien sûr nous l’observons vite vite aux legos de temps en temps, mais nous manquons tellement. Nous manquons le moment où il découvre qu’il peut faire une tour aussi haute, où il comprends ceci ou cela.

Nous nous privons de ceci, alors que ça pourrait tellement nous aider. Il est plus facile de balancer le négatif quand il provient d’une personne donc nous connaissons bien aussi les petits exploits ordinaires, le côté fascinant.

Nous nous privons du plus beau de l’enfance.

On part d’un meilleur endroit, c’est difficile à décrire mais même dans les crises, notre point de départ change tout. Ça balance. Ça remets en perspective. Ça donne des indices.

Donc, je ne dis pas qu’il faille passer la journée à ne rien faire d’autre que de regarder son enfant découvrir ses mains ou à faire un replay de la reine des neiges. Ce serait trop, ça pourrait avoir l’effet inverse. Et quand je dis regarder. Je veux dire regarder. Sans intervenir constamment ou tenter de transformer, d’améliorer avec notre vision d’adulte. Juste voir.

Mais si on prenait 5 minutes pour arrêter ce qu’on fait de temps en temps et qu’on était complètement attentif à ce que notre enfant fait. Ça pourrait changer bien des choses.

Zoé