Cinq minutes pour jouer - Zoé L-Sirois

Être parent et éducatrice différemment. Bienveillance, école-maison, éducation alternative au quotidien.

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Bercer est un acte éducatif et logique en service de garde (et le portage aussi).

Certaines personnes ont parfois l’impression qu’il n’est pas professionnel d’avoir une telle proximité avec le bébé.

Bercer, c’est le travail des parents, pas de l’éducatrice diront-ils.

Et le portage?

“Il doit apprendre à être hors des bras!”

L’affaire c’est que le petit bébé en garderie, ses besoins ne changent pas parce qu’il est en garderie.

Pour soutenir son développement à son plein potentiel, il a d’abord besoin d’un milieu avec un adulte prêt à lui offrir un lien d’attachement sécurisant. (Et ça, ça n’enlève rien à l’importance du parent hein 😉.)

(…)

Ce que certains ne voient pas, c’est que l’éducatrice ne berce pas dans le but de “se faire plaisir”, mais dans le but de commencer à tisser une toile invisible entre le bébé et elle.

La proximité c’est je te garde près de moi jusqu’à ce que la toile de la confiance tapisse suffisamment notre relation pour que tu saches, même sans me voir, que tu es entièrement en sécurité.

Le nom de cette toile: le lien d’attachement.

(…)

C’est ainsi que la proximité offerte par le fait de bercer ou porter fait du sens.

Cette proximité c’est une réponse claire à

“Suis-je en sécurité ? Mes besoins seront-ils entendus?”

C’est aussi, particulièrement pour le portage, un point de base d’où observer tout ce qui se passe autour en étant légèrement en retrait.

Et surtout.

C’est un oui je suis là ferme et stable.

Et, avec la sécurité de cette base, le bébé prends confiance, ose prendre des risques (par exemple: se sentir assez en confiance pour s’éloigner suffisament de l’éducatrice pour suivre ses intérêts même si c’est à l’autre bout de la pièce.)

(…)

La différence selon moi entre bercer avec une intention éducative professionnelle et bercer comme le ferait un parent par exemple, c’est le regard sur l’évolution qui sera teinté de son rôle professionnelle.

Mon rôle d’éducatrice reste d’accompagner ce bébé vers un sommeil plus autonome, parce que c’est ce dont il a besoin en tant que “petit en milieu de garde”. C’est sain, d’avoir ce but-là, quand on accepte par contre de partir d’où est actuellement le bébé comme point de départ.

Alors je le berce et je chante, et un jour je le dépose et je chante seulement et ainsi va l’évolution.

Ou je le flatte en racontant une histoire, et un jour ma main s’immobilise et doucement je suis un peu plus loin et ainsi va l’évolution.

Ou je le mets dans mon dos pendant des semaines, parce qu’il est plus logique pour nous deux de l’installer de façon sécuritaire dans un porte-bébé et me libérer les mains que de me fatiguer les bras. Et un jour, il court partout en confiance.

Je vais vous dire un autre secret d’éducatrices.

Vous savez, les petits bébés que j’ai portés, bercés, dont j’ai laissé les besoins être des priorités de 8h à 4h pendant quelques semaines ou mois?

La base d’attachement, de confiance, qu’ils ont en moi c’est un “investissement” pour plus tard.

Dans le livre joyful toddler, ils appellent ça être “mutually responsive”. Ils sont habitués à ce que la norme dans notre relation soit que les besoins de chacun soient répondus (répondus n’égale pas être d’accord), que ça facilite beaucoup l’encadrement rendu à 2 ou 3 ans.

Mais ce n’est même pas pour ça que je le fais.

Je le fais parce que si mon rôle d’éducatrice c’est de soutenir le développement de l’enfant, ça inclus assurément lui permettre de se sentir sécurisé. Et pour faire cela, des solutions existent.

Acceptons comme éducatrices de les utiliser. Normalisons ces solutions dans notre société comme alliés du bien-être des poupons.

Zoé

*(Je parle beaucoup de pleurs ici. Ce n’est pas le cas de tous les bébés, bien sûr. Agir avec intention éducative c’est s’adapter. Le lien d’attachement sera priorisé, mais ça se traduira autrement.

Aussi, éviter les pleurs complètement n’est pas une meilleure stratégie que d’ignorer les pleurs complètement. Parce que les pleurs sont normaux, et sains. Des pleurs de protestations peuvent avoir lieu dans un contexte sécurisant mais c’est un tout autre sujet. Je pourrais en parler pendant des heures.)

Le conseil de famille

Depuis plusieurs années, nous utilisons le conseil de famille comme espace de réflexion et de résolutions de problèmes. C’est Jane Nelsen et son livre la discipline positive qui m’a fait découvrir cette idée. Avec le temps, je l’ai adapté à ma famille.

Je l’utilise aussi avec des groupes d’enfants parfois, c’est un procédé tellement bénéfique dans beaucoup de situations !

Par exemple :

Un problème à l’école

– Un conflit persistant dans la fratrie

– Un moment qui ne se passe pas bien / Une petite frustration

– Une demande

(Et ici, les situations peuvent être apportées autant par les enfants que par les adultes.)

J’ai eu envie de vous partager comment ça se passe pour vous donner le goût d’essayer.

Trouvaille: Un livre à colorier avec des messages positifs à partager

J’ai découvert récemment cette tablette de dessins à colorier avec une intention unique : chaque coloriage est associé à un message positif dans le but d’être ensuite donné à un ami. J’ai trouvé que c’était une belle façon de soutenir le développement d’habiletés sociales positives pour des enfants pour qui l’art est leur moyen d’expression préféré. Vu la variété de messages disponibles, ils peuvent sélectionner celui qui convient, le personnaliser en coloriant pour ensuite l’envoyer.

Les dessins sont drôles et mignons et les messages sont très diversifiés. Bien que l’idée première soit de les envoyer à un autre enfant, je me suis dit qu’ils conviendrait bien aussi comme petit message d’amour surprise pour notre enfant dans sa boîte à lunch au dîner.


Transparence: J’ai reçu gratuitement cette tablette en échange de mon opinion honnête.

L’importance du roi de la montagne / Le jeu physique

La neige est tombée dans la plupart des régions du Québec dernièrement, et pour notre famille c’était l’occasion de renouer avec un de nos jeux favoris : le roi de la montagne. Vous connaissez probablement ce classique : quelqu’un grimpe au sommet et les autres le poussent pour prendre sa place.

C’est en lisant l’excellent livre “Qui veux jouer avec moi?” de lawrence cohen, un psychologue par le jeu, il y a plusieurs années que j’ai découvert sous un nouvel angle, puis intégré à notre famille les jeux physiques et de poursuite.

L’essence de ces jeux peut sembler “violent” au premier abord, mais ces jeux sont une chance inouïe de, premièrement, être près physiquement de nos enfants plus vieux qui sont peut-être moins portés vers les câlins.

Deuxièmement, avoir la chance de se mesurer à son parent, le défier, c’est en apprendre sur soi. L’enfant se découvre fort, rusé, et nourrit son estime de soi. C’est un cadre idéal pour jouer à expérimenter avec le pouvoir, la force..

Ensuite, ce type de jeux exécuté dans un cadre sécuritaire permets d’apprendre à maîtriser ses impulsions et se pratiquer à être attentif à l’autre. Parce que, évidemment, bien que ce soit un brûleur d’énergie (et permette de mobiliser l’énergie de notre stress), ça ne doit jamais être un défouloir.

C’est la clé : s’assurer que tous les enfants sont disponibles à respecter l’autre (et l’adulte aussi qui ici agit comme modèle.)

Finalement, jouer c’est cultiver le plaisir… rouler au sol, voir son parent dans des postures inhabituelles, c’est simplement amusant et ça aussi c’est important.

Zoé

Manger la collation dehors, en hiver, c’est chouette!

Faire la période de collation dehors c’est

1. Vraiment agréable

2. Une façon facile d’augmenter le temps dehors en sortant avant la collation plutôt qu’après.

3. Ça ajoute une petite motivation à l’habillage: ensuite ce sera la collation.

4. Ça aide à avoir des première minutes positives dehors pour les petits moins fans de la neige 🎄. Comme c’est une routine connue, qu’on apporte dans un contexte nouveau (la neige!), ça peut vraiment aider!

Ma façon de fonctionner : dans un sac je mets les mitaines avec un sac magique ou une gourde remplis d’eau chaude pour qu’elles ne soient pas froides ensuite quand je leurs mets. Je ferme le sac et je mets le tout avec le reste. J’ai un gros bac de plastique que je remplis du nécessaire. 🙂

Selon la température, les enfants mangent mains nues ou avec des petits gants de printemps. Évidemment, en grand froid, on mange à l’intérieur 😉. Je choisis des collations faciles à prendre comme des galettes ou muffins, surtout, rien d’humide.

L’endroit où manger variera aussi: aujourd’hui les enfants étaient dans des boîtes parce qu’on en manipule beaucoup ces temps-ci à 1 semaine de Noël.

S’il pleut ou c’est venteux, nous choisissons d’aller sous un toît. Parfois, on en profite pour observer quelque chose comme un des endroits où les oiseaux, écureuils et autres animaux du quartier s’animent.

Bref, je pense que c’est quelque chose de vraiment le fun à ajouter à son horaire 😉.

Zoé

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