Il y a une chose qui me turlupine et que je vois souvent sur les réseaux sociaux ces temps-ci…

C’est une déclaration qui ressemble à :”quand on est parent, il faut prévoir.” Ça part du fait que les mitaines ne sont pas vendus comme étant prioritaire et ça assume que manquer de mitaines un 8 janvier est un signe de non-compétence parentale. On juge le parent qui n’as pas un stock de mitaines classés par grandeur dans le haut du garde-robe.

Sauf que je trouve qu’on oublie de considérer quelque chose d’important lorsqu’on pose ce jugement.

Nous sommes privilégiées.

Avoir les ressources financières pour acheter six paires de mitaines d’avance à tes six enfants, c’est un privilège.

Avoir les ressources organisationnelles pour prévoir en septembre dans ton budget que tu pourrais perdre l’accès à ton “plan b” d’acheter des mitaines au dollo éventuellement.

Avoir l’espace physique pour entreposer le tout au cas où, privilège.

Avoir suffisamment d’argent pour pouvoir payer les frais de livraisons / atteindre le montant de shipping gratuit si tu les commandes en ligne.

Pouvoir plus facilement t’adapter à une nouvelle façon de vivre causé par les mesures (grâce à ta résilience, tes expériences passés, ta sécurité intérieure etc.).

Ça peut être aussi des ressources autres que l’argent en passant : avoir accès à une maison des familles active et aidante, etc etc.

Pour certains parents, faire de leur mieux, c’est compter sur l’accès aux magasins en tout temps. C’est 2021. Pis aussi, pour d’autres c’est écologique comme pensée : acheter ce qui n’est pas nécessaire c’est contre nos valeurs. Etc. Si tu n’as aucune crainte pour les bases (nourrir, loger, habiller) de ton enfant dans tout ce confinement, tu es, je suis, nous sommes privilégiées. Ça veut pas dire que les parents ne doivent pas faire d’efforts, juste que c’est une situation complètement hors des normes de l’ordinaire et qu’il faut accepter qu’on ne le vive pas tous pareille.

Ne l’oublie juste pas.

Ne te sert pas du jugement comme exutoire pour ton stress.