Ce matin, nous étions autour de la table et j’essayais d’expliquer une notion à Alice (6 ans) en jouant avec du matériel de manipulation. Soudain, je me suis rappelée que je pouvais combiner cette notion avec un jeu de mouvements plutôt que de rester assise à la table. J’ai pris le matériel (et mes mains) et j’ai invité les enfants à aller plutôt dehors. Nous avons commencé à jouer à une version de Quel heure est-il Monsieur le loup? dans laquelle le loup ne parle pas: il montre différentes représentations du nombre choisis comme heure plutôt. Après quelques parties, je les surprends en m’avançant sur le trottoir afin d’agrandir la zone de jeu…
Nous partons ainsi en promenade numérique, et jamais Alice n’aurait autant pratiqué la numération sur la table…. Ça m’as rappelé cet article commencé et jamais terminé et j’ai eu le goût de le publier.
Pour ancrer les apprentissage dans le quotidien, hors des cahiers, voici quelques idées tirés de notre quotidien. Ce n’est pas exhaustif, je vous invite à oser prendre un angle différent pour trouver ce qui marchera chez vous.
Correspondance un à un
– Lors de la collation, donnez deux aliments en quantité égales (fromage et craquelins par exemple) et demandez aux enfants d’associer un craquelin pour chaque fromage.
– Lors de la collation, les enfants peuvent prévoir le bon nombres d’assiettes par eux-mêmes pour les enfants présents, et plus tard on peut jouer à se demander comment ce nombre changerait si leur oncle, ou mamie et papi, ou 5 amis étaient là.
Reconnaissance des chiffres
– Afficher les nombres voulus sur le mur et lancer un ballon sur ceux-ci en les nommant. Pour varier: l’adulte le nomme et l’enfant doit atteindre le bon nombre (ou le contraire.) On peut y jouer aussi avec des devinettes plus tard: Le nombre paire ayant 5 unités ou 4 dizaines.
– Écrire les nombres par terre (à la craie, ou sur du papier collant) et sauter sur ceux nommés. Faire un jeu de marelle. Jouer à éviter certains nombres lors de la traversée suivante.
– Utiliser des nombres en 3d (en bois, magasin du dollar) pour créer des jeux. Soyez original. Construisez des tours avec les nombres, tentez de retirez des nombres sans que tout tombe dans un jenga réinventé.
– Écrire des nombres sur un tableau blanc et demander à l’enfant d’effacer ceux que vous nommez. Vous pouvez ajouter une minuterie d’une minute pour plus de challenge.
– Créez votre propre affichage des nombres, au rythme de votre enfant. Attendez qu’il soit prêt, fabriquez-le avec lui. Ajoutez-y des liens, des comptines pour créer une relation plus forte avec les nombres.
– Nommez les nombres pour que l’enfant compose un numéro de téléphone lui-même en appuyant sur les bonnes touches. Aidez-le davantage au début puis de moins en moins.
– Les jeux de société sont évidemment une bonne façon de reconnaître le nom du nombre et ce qu’il représente : en avançant d’abord de 1,2,3 puis éventuellement 0-6 voir plus. Il est absolument possible de remplacer le dé par des cartes montrant différentes représentations du nombre, les dés à points par des dés avec les nombres plutôt… :) Modifiez pour faire correspondre le tout à la prochaine étape que vous visez.
– Mettez des nombres là où ça compte. Pour indiquer l’ordre des étapes d’une activité, ou les objets nécessaires à préparer pour une randonnée. Transformer un repas en buffet et indiquez sur chaque contenant combien du dit aliment ils peuvent prendre.
– Avoir une murale de nombres sur le mûr pour vous y référez et, ou, une version miniature (qui se déplie comme un accordéon, peut-être?) afin de lui donner un outil pour s’y référer lorsque vous jouez à des jeux de société demandant de connaitre les nombres ou leur ordre croissant.
– En balade: Faites une tournée avant Halloween pour noter les maisons décorés du quartier qui offriront des bonbons. Essayez de prédire le nombre suivant (bonds de 2, dans un quartier où ils se suivent simplement) en lisant les adresses des maisons.
– Les jeux classiques comme Quelle heure est-il monsieur le loup? ou la marelle. Osez les modifier pour qu’ils répondent à vos besoins.
Compter oralement
– Intégrer un jeu de main, par exemple: chacun met sa main sur le dessus des mains de façon alterné en nommant un nombre. Celui nommant le nombre cible gagne. Allez-y graduellement. Ce jeu marche +++ avec ma fille.
– Compter le plus souvent possible dans le quotidien pour donner le modèle, avant de partir l’auto, en traversant la rue pour savoir le nombre de pas entre 2 intersections, lors de l’épicerie..
– Intégrez des comptines avec des nombres dans vos moments de chansons: 123 nous irons au bois par exemple, 1234567 violette etc.
– Choisissez un élément et comptez-le en promenade. Combien y-a-t-il de maisons décorés sur notre rue ? Combien de pas doit-on faire pour traverser la rue ?
– Inventez des histoires, des chansons, donnez une personnalité aux nombres.
– Lisez des livres qui intègrent les nombres. Mes trois préférés: Livre à compter de Balthazar (Le) À la poursuite du lapin brun et Les chiffres à toucher de Balthazar
Le grand livre à compter de 1 à 100 qui inclus beaucoup de vocabulaire et concepts mathématiques autour du nombre.
Ordre croissant et décroissant
– Faire un décompte avant de partir l’auto… 10,9,8,7,6,5,4,3,2,1 et c’est un départ !
– Compter en ordre croissant lorsqu’on monte une montagne/colline (à pied, dans l’auto etc.) et le contraire lorsqu’on en descends.
– Faire à haute voix le décompte des secondes affichés lorsqu’on traverse une traverse de piétons. On peut varier notre vitesse de marche pour en voir l’effet sur le temps restant à la fin.
– Sauter en bas de quelque chose, faire un lancement de fusée improvisée lors du décompte.
– Faire le mouvement montant et descendant sur son propre corps, sur son bras ou avec le corps entier en se pliant et dépliant en comptant de façon croissante puis décroissante.
– Ajouter une échelle pour se mesurer sur un mur et remarquez que les nombres vont en augmentant au fil du temps.
Paire et impaire
– Une façon très simple d’intégrer ce concept ici est de revenir vers quelque chose de très maîtrisée : les paires de bas ou de mitaines. Au tout début, nous dessinons des monstres avec différents nombres de bras/jambe et l’on se demande : Peut-il porter des bas en paires ? Ça peut être une activité extérieure : avec de la craie nous essayons de lui dessiner des paires (2 de la même couleur) et si il reste un bras seul à la fin, nous savons que c’est impaire.
– Lorsque vous jouez aux devinettes, utilisez les termes paire et impaires dans vos indices (puis ajoutez des indices plus facile ensuite pour aider au début au besoin). Par exemple: Je vois quelque chose de rouge, nous en avons un nombre impaire dans le bol présentement… :)
– Créer le plan d’une ville ou d’une rue (pour intégrer aux jeux symboliques, ou faire la planche de base d’un jeu de société?) et intégrez-y les adresses des maisons en ayant un coté paire et l’autre impaire…
1 de plus, 1 de moins (et au-delà)
– Imaginez des situations loufoques à l’oral en faisant l’épicerie: Si vous achetiez 4 pot de beurres d’arachide mais qu’un ninja venait en voler un, combien en resterait-il ? Si mamie était ici et qu’elle disait: « Oh, j’aime ca, prenons en un de plus, combien en aurions-nous ? »
– Utilisez des livres tel que La moufle – Math première année
– Sortez volontairement le mauvais nombre d’un objet (comme des assiettes) et tentez de trouvez combien il en manque…
J’aurais pu continuer longtemps… mais je voulais vraiment le publier parce que je crois qu’il ne sera jamais complet. :) Le message à retenir est celui-ci: les apprentissages par le jeu ne s’arrêtent pas à la petite enfance.
Voici d’autres articles pouvant vous inspirer :
Les lignes de Grognonstein – Math première année
Du matériel pour apprendre à compter, reconnaître les chiffres dehors et en action.
Apprendre à lire et compter par le jeu – Matériel pour la maternelle / première année
Notre panier du matin (septembre)
Zoé