« La solution est-elle de le punir suffisamment pour qu’il comprenne que c’est inacceptable??? » J’ai souvent entendu ce genre de réflexion: Si un enfant n’écoute pas, c’est que la punition ne fait pas assez « mal » ! J’avais envie de vous partager un cas précis, et de vous proposer une autre perspective, une autre façon de résoudre ce comportement..
(….) J’ai été témoin aujourd’hui d’une scène et je voulais (avec la permission du parent) vous la partager. Je pense qu’avoir une observation neutre de la situation permet souvent de comprendre davantage.
De un, parce que l’observateur neutre n’a pas l’attachement émotionnel et surtout qu’il n’as pas cette pression interne « d’être en train de rater son enfant! ». Parce que oui, cette petite voix paniquée dans notre tête devant chaque mauvais comportement (qui se projette déjà dans le futur et voit chaque comportement problématique comme une preuve d’échec comme parent) est souvent notre pire ennemie pour une intervention efficace.
Donc. Voilà la scène. Les mamans sont assises et discutent. Les enfants se promènent et jouent. Le petit garçon suit les grands, joue assez bien seul. La maman évidemment profite avec plaisir de ce moment de calme où elle n’a pas à être en intervention avec son enfant, il joue si bien aujourd’hui!
Soudainement. Bang. L’enfant vient frapper un autre enfant à côté de sa mère. Celle-ci le prend dans ses bras, et lui explique qu’il ne faut pas frapper en le regardant dans les yeux.
(…)
L’enfant vient d’être « récompensé » pour avoir frappé. Dans ce cas-ci, l’enfant n’était pas fâché, pas en chicane pour un jouet alors qu’est-ce qu’il a obtenu? De l’attention consacrée à lui et à lui seul. L’enfant de cet âge pense en action = réaction. Si je frappe, maman se consacre à moi. Si je ne frappe pas, maman est occupée et je ne reçois pas d’attention. Ce n’est pas de la manipulation, ce n’est qu’une technique simple qui fonctionne que l’enfant à probablement découverte par « hasard » en frappant la première fois.
Est-ce que parler plus fort? Être plus « ferme » marcherait?? On entend souvent ça « faut vraiment qu’il comprenne que ça ne passe pas!! »
Non. Au contraire. Parce qu’en étant « super fâché », tu donnes à ton enfant l’impression qu’en frappant, il peut influencer comment tu es, et il va devoir explorer ça, tester, parce qu’il va probablement essayer de comprendre ce « pouvoir » (parfois insécurisant pour lui) qu’il a sur toi.
Essayons un deuxième scénario.
La mère discute avec ses amies. C’est agréable, car son fils joue bien aujourd’hui! Lorsqu’elle s’en rend, compte, elle se lève, va lui chuchoter à l’oreille un petit mot doux d’encouragement. De temps en temps, elle croise son regard et lève le pouce en l’air pour lui confirmer qu’il fait bien ça.
L’enfant arrive soudainement et frappe. La mère utilise une voix neutre (le vocabulaire exacte variera selon la technique qu’elle utilise habituellement), qui signifie à l’enfant que c’est un comportement inacceptable. Elle prend l’enfant et le déplace dans un coin jeu juste un peu plus loin, sans imposer de temps ou rien, juste le sortir de la situation. Elle revient ensuite rapidement vers l’enfant blessé et s’excuse de la part de son fils, propose de lui apporter une débarbouillette froide.
L’enfant, habitué au scénario 1, essayera peut-être plusieurs fois avant d’en déduire que oups, frapper ne m’apporte pas l’attention attendu. La troisième fois, peut-être qu’il va même avoir envie de participer au rituel d’excuse et débarbouillette, faisant le lien que c’est la façon de faire quand on blesse quelqu’un, ayant vu sa mère le modeler. Peut-être qu’après avoir été retiré, il jouera simplement ailleurs. C’est okay aussi, la conséquence n’a pas pour but de confirmer au parent qu’il a le pouvoir de faire se sentir mal l’enfant qui se comporte mal (comme si, c’était la clé de l’obéissance!).
D’ailleurs, s’il recommence plusieurs fois, la mère choisira probablement de partir, de se retirer avec lui quelques minutes, ou d’utiliser également la technique velcro. On peut pratiquer en premier avec des amies qui nous connaissent bien, plutôt que dans un endroit bondé de mamans inconnues, c’est moins intimidant ;)
On ne force pas l’enfant à réparer, parce qu’il a 20 mois, ça finirait en guerre de pouvoir et ça deviendrait un Sunday d’attention. On modèle par contre, pour qu’il commence à intégrer la façon d’agir pis que de la même façon qu’il a appris à imiter maman dans pleins de gestes du quotidien, il apprenne la bonne façon de faire dans ce contexte-là aussi.
On explique oui, mais plus tard, et surtout plus tôt, quand on arrive a un nouvel endroit on explique le comportement attendu. Ou quand l’enfant revient vers nous. Avec des mots simples. On peut lui montrer aussi, comment avoir notre attention. Si on voit qu’il montre des signes de changement d’attitude ou d’humeur, on peut lui proposer : « A-tu besoin d’un câlin ? » C’est en observant et en accompagnant, qu’on l’aidera davantage.
La clé ici, chez un tout petit très petit encore, c’est l’association d’actions – réactions.
Je joue – j’ai régulièrement des doses d’attention. C’est agréable!
Je frappe – je n’ai pas d’attention, je suis plutôt retiré de la situation temporairement et l’attention va plutôt à la personne blessée. J’apprends aussi inconsciemment comment réparer mon geste en voyant maman faire.
Éventuellement, on peut apprendre à l’enfant différentes façons acceptables de demander de l’attention. Il faut garder conscience qu’il risque de frapper encore dans toutes sortes de situations et chacune demandera une façon différente d’agir.
Parce que tous les coups ne veulent pas dire la même chose, il faut prendre le temps de décortiquer pour pouvoir identifier chaque besoin et créer une façon pour l’enfant de répondre à ces besoins autrement.
Un petit qui frappe exprime quelque chose.
Un bébé qui pleure peut avoir faim, chaud, froid, vouloir être changé de couches.
Un petit qui tape peut vouloir de l’attention, avoir besoin d’aide pour régler un « conflit de partage », être fatigué, se sentir incompris…
On doit accepter finalement que frapper à 20 mois, ce soit « normal ». Ce n’est pas un comportement définitif, ce n’est qu’une étape dans un apprentissage qui n’en est qu’à son commencement.
Bien sûr, quand je dis accepter, je ne dis pas d’encourager ce comportement. Je dis juste, de prendre le temps de remettre en perspective avant d’intervenir que oui, il frappe, mais ce n’est pas un signe d’un « mauvais » enfant.
Changer notre vision, le voir comme un apprentissage plutôt que comme violences, ça aide à avoir une approche plus « aidante » que « punitive ».
De plus en plus d’études démontrent clairement les effets de la télévision sur le développement des enfants, d’ailleurs les recommandations officielles de la société canadienne de pédiatrie illustrent bien ces enjeux: pas d’écran avant 2 ans, 1 heure maximum par jour avant 5 ans. Pour ce qui est des services de garde, la société recommande de : « S’assurer que les périodes de sédentarité devant des écrans ne font pas partie des activités courantes du milieu de garde des enfants de moins de cinq ans. »
Beaucoup de parents ainsi que des éducateurs et éducatrices utilisent la télévision dans la routine parce que c’est la stratégie qu’ils ont trouvée pour répondre a un problème particulier dans leur routine.
J’avais envie de vous partager des stratégies pour remplacer l’utilisation de la télé, dans différents contextes. Pour certains, votre objectif sera de cesser complètement, pour d’autres, de réduire de moitié; peu importe, allez-y a votre rythme…
1. Et si on changeait la télé de place?
Une stratégie toute simple pour commencer: Changer la télévision pour un endroit moins central de la maison. On retire la télé de la salle de jeu donc, et on la met dans la chambre des parents ou au sous-sol. Ce simple petit changement peut grandement aider a réduire l’automatisme salon = télé allumée.
2. Et si on trouvait un autre bruit de fond ? Des livres-CD pour entendre des contes, des CD de musique douces ou rythmés selon le moment de la journée, du bruit blanc pendant la sieste.. Un petit tour à la bibliothèque de quartier peut nous aider à varier l’ambiance sonore chaque semaine sans frais. Tranquillement, on essaie de s’habituer à des périodes sans son d’ambiance, pour favoriser le développement du langage.
3) Et si on modifiait la routine ? Si chaque matin, on se dirige automatiquement au salon avec notre toast pour s’asseoir devant la télé, il se peut qu’on trouve le paysage vide la première journée sans télé. C’est un bon moment pour en profiter pour revoir la routine pour y incorporer différents rituels : repas partagé en famille a table, livres collés dans le lit des parents avant le dodo, promenade dans le quartier après le souper…
4) Et si on se préparait un coffre aux trésors? Que ce soit pour occuper les enfants pendant le souper, ou les grands pendant la sieste des petits, on peut réfléchir a leurs intérêts et préparer des bacs d’activités. Ces bacs seront offerts seulement à certains moments bien précis pour les garder intéressants. Nul besoin d’aller faire les boutiques, pinterest regorge d’idées permettant de réutiliser des objets de la maison ;) On peut faire 100 choses, que ce soit préparer des bricolages prêts a être réalisés, des activités, des fiches de coloriage a numéro, des cherches et trouve, des bacs sensoriels, des livres d’idées de coiffures..
5) Et si on s’abonnait pour recevoir des activités pour ledit coffre aux trésors? Si on manque de temps pour préparer des activités, on peut toujours considérer un abonnement (comme cadeau ?) pour recevoir régulièrement des cahiers d’activités, des ensembles de projets ou de bricolages..
6) Et si on utilisait des outils pour renforcer les jeux en chuchotant/silence? Parfois, le problème c’est qu’on a l’impression qu’il n’existe aucun moyen de garder notre enfant silencieux autre que l’installer devant l’écran parlant. Il existe plusieurs outils (les insectes du silence, les timer, les pictogrammes) permettant de travailler avec ceux-ci l’habileté de jouer en silence quelques ou plusieurs minutes…
7) Et si on utilisait les personnages fétiches de nos enfants pour les aider dans la transition? Plutôt que d’écouter Pat Patrouille, on propose des coloriages, des figurines ou un livre de celui-ci. On peut créer un tableau illustrant les nouvelles règles utilisant le personnage qui encouragera votre enfant. On peut répondre au besoin de notre enfant de parler de son personnage favori, tout en gardant la télé fermée.
8) Et si on intégrait des limites extérieures pour mieux gérer le temps d’écran? Il est souvent plus facile pour un enfant (et même un adulte!) d’accepter des limites fixes, plutôt que celles dictées par une autre personne. En affichant une règle claire à côté de la télé (un épisode par jour), ou en utilisant une minuterie, ça peut aider a ce que la règle devienne quelque chose que nous travaillons a respecté ensemble, plutôt qu’une situation ou une personne a le pouvoir et l’autre obéit. Vous pouvez également choisir la nouvelle limite en discutant avec votre enfant, pour l’impliquer.
9) Et si on réfléchissait en famille aux avantages? À table avec votre enfant, dressez une liste des activités, jeux, que vous aimez et auquel vous n’avez pas souvent le temps de jouer. Vous pouvez illustrer la liste pour les touts petits. Lorsque l’envie d’écouter la télé se fera sentir, choisissez une activité de votre liste ;) Les activités peuvent varier d’activités toutes simples (lire un livre, aller se balancer au parc) à d’autres, plus complexes (aller au parc plus loin de la maison, jouer au tennis). Veillez a avoir des activités correspondant aux différents niveaux d’énergies disponibles pour ce soit plus réaliste; vous n’aurez probablement pas envie d’escalader l’Everest un lundi soir à 18h :p.
10) Et si on considérait apprendre à jouer seul / avec les autres, comme un apprentissage important ? Devant la télé, ils ne se chicanent pas et ça peut être très tentant d’aller vers la facilité d’ouvrir la télé plutôt que de passer 1 heure a répéter: Ta sœur joue avec ce jouet, tu pourras jouer avec quand elle ne l’aura plus. Par contre, votre enfant a besoin d’apprendre à jouer seul, et à jouer avec les autres sans votre supervision constante. Vous pourriez ajouter des périodes de jeux moins supervisés dans la journée, pour les pratiquer hors des périodes de « rush » comme le souper. Encouragez vos enfants à le voir comme une occasion d’apprendre à coopérer ensemble pour réussir. Quand on considère ces moments comme une période d’apprentissage important, c’est plus facile d’accepter le temps que ça demande pour y parvenir.
11) Et si on intégrait davantage nos enfants à notre quotidien? En les invitant à participer à la préparation du repas avec nous (en leur fournissant des outils adaptés a leur taille) par exemple. Plutôt que de chercher à occuper nos enfants pour faire « nos taches », on peut essayer de les impliquer. Plier les débarbouillettes, ranger les vêtements, vider le lave-vaisselle, ce sont des moments ou nos enfants peuvent nous aider (et par le fait même, développer leur sentiment d’appartenance entre autres.)
12) Et si on entamait une réflexion honnête? Sommes-nous à l’aise avec la quantité d’écrans visionnés quotidiennement par nos enfants? Sinon, quelles sont nos peurs, qu’est-ce qui nous empêche de faire différemment? Et si on se fixait un petit objectif, un élément que nous aimerions modifier ?
Je lis souvent, les parents, éducatrices, épuisées de leurs journées à force de ne jamais arrêter, et je voulais vous dire qu’il existe une autre façon de faire…
(…)
On a parfois l’impression que pour pouvoir combler tous les besoins des enfants, il faut absolument vivre dans un tourbillon constant, où l’adulte se place en tant qu’animateur de foule toujours prêt à offrir plus.
Plus de choix, plus de jouets, plus d’activités, plus d’animations, puis plus de décorations et ça ne finit plus. Le parent ou l’éducateur est souvent épuisé ou stressé à la fin de sa journée et l’enfant réagit à sa façon (souvent avec des comportements « négatifs ») à ce surplus de stimulis..
Il existe une alternative. Et si intégrer plus de lenteur et de simplicité dans nos journées était la réponse?
-Et si offrir moins avait du sens?-
Les enfants sont facilement émerveillées, et on peut avoir l’impression que c’est un signe qu’on doit constamment offrir de quoi les intéresser. Alors que si les enfants sont facilement émerveillés, intéressés, c’est plutôt le signe clair que peu est suffisant.
En fait, beaucoup de gens vous diraient même que peu, c’est mieux. Quand on offre un peu moins, moins de jouets, moins de « colle ici, dessine par là », ce qui se produit c’est que l’enfant reprend sa place d’explorateur. Plutôt que de passer d’un jeu à l’autre de façon superficielle, il explore de différentes façons les mêmes blocs; les empiler, les faire tomber dans un bac de métal ou sur le plancher, les cacher, les emballer, les transporter dans ses mains ou un sac, etc…
Lorsqu’on offre moins, ça répond aussi au besoin de sécurité de l’enfant. Il se créer des repères, des habitudes, et ainsi il a l’impression de savoir davantage à quoi s’attendre. Moins de jouets oui, mais ça peut être aussi de varier un peu moins souvent les chansons qu’on chante, et laisser l’enfant se les approprier davantage. Au lieu de chercher sur Pinterest de nouvelles chansons, on peut simplement intégrer une chanson qu’on a entendu X et sa maman chanter lorsqu’on fera la ronde. Quel fierté et bonheur pour lui de reconnaître une partie de ce qui représente son quotidien avec maman, au service de garde…
La répétition est une clé pour l’enfant, c’est ce qui lui permet de vraiment saisir le monde qui l’entoure…
– Le temps n’a pas à passer vite –
Pour pouvoir explorer davantage, l’enfant a besoin de temps et d’un adulte qui ne considère pas qu’il « perd son temps » quand il utilise son énergie à une observation ou un jeu qui peut sembler ‘inutile ». Un adulte prêt à ralentir le rythme plutôt que d’imposer le sien à l’enfant. Prêt à oublier toutes ces croyances adultes sur « l’efficacité » quelques heures par jour…
Le « slow toute », c’est refuser de se dire ‘je vais le faire ça va être plus rapide » quand l’enfant observe et semble intéressé à essayer. C’est prendre le temps, simplement, et accorder de la valeur aux intérêts de l’enfant. Ça peut être aussi d’attendre le bon moment avant de parler à un bébé concentré sur son jeu. Plutôt que d’interrompre son focus, on attendra une invitation comme un regard vers nous pour commenter ce qu’il fait.
– Offrir la bonne chose au bon moment –
Plutôt que d’être guidé par un thème fixe, je choisis d’être guidée par un intérêt sincère envers les enfants. En observant les enfants, en portant attention à leurs périodes sensibles d’apprentissage et en reconnaissant la valeur de « l’ordinaire ». Passer le balai seul sous sa place après avoir fait une activité salissante est aussi valable que n’importe quelle activité. Jouer dehors, trier les roches, sauter par dessus, passer en dessous, ce n’est pas « que » jouer dehors, et ça ne devrait pas être hiérarchisé moins important que tracer une ligne, au contraire.
L’enfant n’a pas besoin d’un monde de merveilles superficielles, le quotidien et ce qui l’entoure sont déjà merveilleux pour lui. Laissons les enfants s’émerveiller de ce qui est plutôt que de chercher à trouver mieux…
– Intégrer ces principes à la réalité –
Certains liront ceci et imagineront un monde de licornes et papillons où il n’y a pas les stress et contraintes habituels d’un service de garde. C’est faux, ici aussi on gère des pleurs de dents qui percent, des bébés qui s’ennuient de leurs parents et des 3 ans qui apprennent à partager difficilement: la différence c’est qu’on refuse de s’ajouter le stress que ça « brise » notre routine. Quand l’enfant pleure à 10h, c’est quelque chose d’important à gérer, et non un obstacle à faire l’activité à la mode sur Pinterest. Juste ça, ce changement de mindset permets d’être plus en accompagnement plutôt que de voir l’enfant comme un « dérangement » à l’ordre établi.
On prends alors le temps pour vrai, de régler chaque chose de la meilleure façon possible, car ça, c’est notre priorité.
On reconnaît qu’être bien, émotionnellement, physiquement, en sécurité, c’est ça la vraie base d’un développement sain. Ce n’est pas savoir tracer un A à deux ans. C’est plutôt savoir que le monde est bon, que nos besoins sont importants et que ce qui nous intéresse est valable.
De quoi ont besoin les enfants au préscolaire?
D’avoir acquis des connaissances (sur soi-même, et le monde qui nous entoure) et compétences de base (gérer ses émotions, régler un conflit autant qu’utiliser son corps entier de différentes façons, reconnaître des odeurs, soulever… ). C’est ainsi que l’enfant naturellement va s’ouvrir au monde avec une curiosité, qui deviendra le moteur pour le motiver à apprendre et découvrir le monde qui l’entoure. C’est au travers de grandes périodes de jeu libres que l’enfant acquiert la plupart de ses compétences.
– Offrir moins n’as pas à égaler offrir rien-
Parfois, on a l’impression que choisir la simplicité c’est se contenter de regarder les fourmis 12 heures par jour, mais c’est bien tout le contraire… Si on aime réellement et notre groupe aussi faire de gros bricolages, alors on en fait. Pareille pour toutes les activités, la simplicité n’est pas un jugement sur ce qui est « bon » ou pas.
En fait, offrir moins c’est justement en arriver à avoir plus de temps pour faire plus de ce qu’on aime, de ce qui a du sens.
(……)
(…..)
8h30: mardi matin. Un bébé (plus fatigué ces jours-ci ) s’est endormi en portage dans mon dos, un autre joue par terre à mettre des blocs dans un bol de métal. Toc, Toc, les blocs résonnent au fond du bol, motivant l’enfant à recommencer pendant plusieurs minutes. Je l’observe, attendant une invitation tel un regard vers moi pour commenter ce qu’il fait. En attendant, je prends une note mentale de son intérêt du moment.
11h30: Je prépare le dîner quand une petite fille de 2 ans cherche à attirer mon attention. Je lui détaille ce que je prépare et l’invite à m’aider. Elle grimpe sur une chaise et m’aide à brasser un délicieux curry au lait de coco. Les odeurs sont magnifiques.
(….)
Bref.
Préparer une tourtière de millet et saisir l’occasion de pratiquer le mouvement de « rouler » avec le rouleau à pâte. Simplement.
Je lit souvent, les parents, éducatrices, épuisées de leurs journées à force de ne jamais arrêter, et je voulais vous dire qu'il existe une autre façon de faire…(…)Repenser la stimulation au quotidien / Slow life et simplicité, une réponse naturelle aux besoins de l'enfant.On a parfois l'impression que pour pouvoir combler tout les besoins des enfants, il faut absolument vivre dans un tourbillon constant, où l'adulte se place en tant qu'animateur de foule toujours prêt à offrir plus.Plus de choix, plus de jouets, plus d'activités, plus d'animations, puis plus de décorations et ça ne finit plus. Le parent ou l'éducateur est souvent épuisé ou stressé à la fin de sa journée et l'enfant réagit à sa façon (souvent avec des comportements "négatifs") à ce surplus de stimulis.. Il existe une alternative. Et si intégrer plus de lenteur et de simplicité dans nos journées était la réponse? -Et si offrir moins faisait du sens?-Les enfants sont facilement émerveillées, et on peut avoir l'impression que c'est un signe qu'on doit constamment offrir de quoi les intéresser. Alors que si les enfants sont facilement émerveillés, intéressés, c'est plutôt le signe clair que peu est suffisant.En fait, beaucoup de gens vous diraient même que peu, c'est mieux. Quand on offre un peu moins, moins de jouets, moins de "colle ici, dessine par là", ce qui se produit c'est que l'enfant reprends sa place d'explorateurs. Plutôt que de passer d'un jeu à l'autre de façon superficielle, il explore de différentes façons les mêmes blocs; les empiler, les faire tomber dans un bac de métal ou sur le plancher, les cacher, les emballer, les transporter dans ses mains ou un sac, etc… Lorsqu'on offre moins, ça réponds aussi au besoin de sécurité de l'enfant. Il se créer des repères, des habitudes, et ainsi il a l'impression de savoir davantage à quoi s'attendre. Moins de jouets oui, mais ça peut être aussi de varier un peu moins souvent les chansons qu'on chante, et laisser l'enfant se les approprier davantage. Au lieu de chercher sur Pinterest de nouvelles chansons, on peut simplement intégrer une chanson qu'on a entendu X et sa maman chanté lorsqu'on fera la ronde. Quel fierté et bonheur pour lui de reconnaître une partie de ce qui représente son quotidien avec maman, au service de garde…La répétition est une clé pour l'enfant, c'est ce qui lui permets de vraiment saisir le monde qui l'entoure… – Le temps n'as pas à passer vite -Pour pouvoir explorer davantage, l'enfant a besoin de temps et d'un adulte qui ne considère pas qu'il "perds son temps" quand il utilise son énergie à une observation ou un jeu qui peut sembler 'inutile". Un adulte prêt à ralentir le rythme plutôt que d'imposer le sien à l'enfant. À oublier toutes ces croyances adultes sur "l'efficacité" quelques heures par jour…Le "slow toute", c'est refuser de se dire 'je vais le faire ça va être plus rapide" quand l'enfant observe et semble intéressé à essayer. C'est prendre le temps, simplement et accorder de la valeur aux intérêts de l'enfant. Ça peut être aussi d'attendre le bon moment avant de parler à un bébé concentré sur son jeu. Plutôt que d'interrompre son focus, on attendra une invitation comme un regard vers nous pour commenter ce qu'il fait.- Offrir la bonne chose au bon moment -Plutôt que d'être guidé par un thème fixe, je choisit d'être guidée par un intérêt sincère envers les enfants. En observant les enfants, en portant attention à leurs périodes sensibles d'apprentissage et en reconnaissant la valeur de "l'ordinaire". Passer le balais seul sous sa place après avoir fait une activité salissante est aussi valable que n'importe quelle activitée. Jouer dehors, trier les roches, sauter par dessus, passer en dessous, ce n'est pas "que" jouer dehors, et ça ne devrait pas être hiérarchisé moins important que tracer une ligne, au contraire. L'enfant n'as pas besoin d'un monde de merveilles superficielles, le quotidien et ce qui l'entoure est déjà merveilleux pour lui. Laissons les enfants s'émerveiller de ce qui est plutôt que de chercher à trouver mieux…- Intégrer ces principes à la réalité -Certains liront ceci et imagineront un monde de licornes et papillons où il n'y a pas les stress et contraintes habituels d'un service de garde. C'est faux, ici aussi on gère des pleurs de dents qui percent, des bébés qui s'ennuient de leurs parents et des 3 ans qui apprennent à partager difficilement: la différence c'est qu'on refuse de s'ajouter le stress que ça "brise" notre routine. Quand l'enfant pleure à 10h, c'est quelque chose d'important à gérer, et non un obstacle à faire l'activité à la mode sur Pinterest. Juste ça, ce changement de mindset permets d'être plus en accompagnement plutôt que de voir l'enfant comme un "dérangement" à l'ordre établis.On prends alors le temps pour vraie, de régler chaque chose de la meilleure façon possible car ça, c'est notre priorité. On reconnaît qu'être bien, émotionnellement, physiquement, en sécurité, c'est ça la vraie base d'un développement sain. C'est pas savoir tracer un A à deux ans. C'est plutôt savoir que le monde est bon, que nos besoins sont importants et que ce qui nous intéresse est valable. De quoi ont besoins les enfants au préscolaire? D'avoir acquis des connaissances (sur soi-même, et le monde qui nous entoure) et compétences de base (gérer ses émotions, régler un conflit autant qu'utiliser son corps entiers de différentes façons, reconnaître des odeurs, soulever… ). C'est ainsi, que l'enfant naturellement va s'ouvrir au monde avec une curiosité, qui deviendra le moteur pour le motiver à apprendre et découvrir le monde qui l'entoure.- Offrir moins n'as pas à égaler offrir rien-Parfois, on a l'impression que choisir la simplicité c'est d'obliger à se contenter de regarder les fourmis 12 heures par jour mais c'est bien tout le contraire… Si on aime réellement et notre groupe aussi faire de gros bricolages, alors on en fait. Pareille pour toutes les activités, la simplicité n'est pas un jugement sur ce qui est "bon" ou pas. En fait, offrir moins c'est justement en arriver à avoir plus de temps pour faire plus de ce qu'on aime, de ce qui as du sens. (……)(…..)8h30: mardi matin. Un bébé (plus fatigué ces jours-ci ) s'est endormit en portage dans mon dos, un autre joue par terre à mettre des blocs dans un bol de métal. Toc, Toc, les blocs résonnent au fond du bol, motivant l'enfant à recommencer pendant plusieurs minutes. Je l'observe, attendant une invitation tel un regard vers moi pour commenter ce qu'il fait. En attendant, je prends une note mentale de son intérêt du moment. 11h30: Je prépare le dîner quand une petite fille de 2 ans cherche à attirer mon attention. Je lui détaille ce que je prépare et l'invite à m'aider. Elle grimpe sur une chaise et m'aide à brasser un délicieux curry au lait de coco. Les odeurs sont magnifiques.(….)Bref.Préparer une tourtière de millet et saisir l'occasion de pratiquer le mouvement de "rouler" avec le rouleau à pâte. Simplement.
Chez nous, la lecture c’est quelque chose de très présent au quotidien.
Quand Bayard Jeunesse Canada m’a proposé de me faire découvrir l’étendue de leur collection, couvrant maintenant tous les âges de 1 à 18 ans, j’étais vraiment très enthousiaste! Enfant, j’ai de bons souvenirs d’après-midi passés à lire, mes « J’aime lire », donc j’étais confiante d’aimer ce qu’ils me proposeraient.
Un midi donc, le facteur arrive chez nous alors que les filles dînent et je leur annonce que c’est une surprise pour elles. Juste le fait de recevoir une enveloppe leur étant destiné dans la poste, c’était déjà un grand bonheur :P
Charlotte est la première ravie, lorsqu’elle découvre une histoire incluant son personnage préféré Petit Ours Brun (elle a fait un câlin a la revue Pomme d’api, rien de moins). Ce magasine vise les 3-7 ans, on y retrouve du contenu adapté pour éveiller l’intérêt des petits tout en les instruisant dans chaque page du magazine. J’aime particulièrement les histoires simples, avec des personnages dont on suit les aventures au fil des mois.
Alice aime les livres, mais aussi les détruire (!!). Bref j’étais bien contente que Popi soit offert en version cartonnée. Je dois admettre que cette revue est celle qui a attiré tous les enfants parce qu’elle contenait une histoire à animer en déplaçant un élément de page en page et ils étaient tous bien impressionnés ! Ensuite, chacun son tour s’est amusé a lire les histoires a Alice qui ne se tanne pas d’écouter, bref un beau moment de lecture en famille.
Mes grandes ont pris plaisir à découvrir mes premiers j’aime lire, les explorateurs et les débrouillards. Bref, elles ont lu beaucoup durant les jours suivants la réception. Elles ont appris de nouvelles informations qu’elles étaient heureuses de nous partager. C’est toujours une fierté pour elles, de pouvoir nous « apprendre » quelque chose et de nous parler de leurs découvertes.
J’ai eu un coup de cœur pour la revue pour adolescents Curium, parce que sérieusement, je trouvais moi-même les sujets intéressants. Une revue pour ado qui ose aller dans des vrais sujets les motive à développer leur sens critique, j’ai trouvé ça génial (et je ne savais pas que ça existait!)
(Pour voir l’éventail complet des revues offertes, je t’invite à visiter leur site: https://www.bayardjeunesse.ca/)
Pour moi, l’abonnement à un magazine, c’est une très bonne idée de cadeau de fête, de Noël, ou pour souligner la rentrée. C’est une bonne alternative aux jouets à proposer aux grands-parents, ou même à utiliser nous-mêmes comme parents.
Lire, c’est tellement important selon moi. Permettre à son enfant de s’éveiller au plaisir de lire ensemble, d’avoir accès à du matériel stimulant chaque mois, d’éprouver la fierté d’avoir « son courrier », c’est vraiment un cadeau à offrir.
Bref, je vous en parle, et je vous conseille de surveiller ma page attentivement pour ne pas manquer un concours bien intéressant prochainement. :P
Mise en garde: Cette article ne se veut pas un moteur de culpabilité pour des mamans qui se sentent dépassées. Des ressources sont disponibles via cette article: Au parent qui n’en peut plus.
Sur mon mur Facebook, défilent des textes contre les « mères de caillou », où on glorifie le parent comme étant constamment « à bout » et ayant besoin de vin pour arriver à « endurer » cette chose qu’est la vie avec les enfants….
Je vous dis ça, en sachant bien que clamer haut et fort qu’on ne trouve pas ça horrible nous, c’est vu comme du jugement. Mais honnêtement, je trouve ça surtout triste.
Ok, je vais le dire. Voilà mon coming-out: J’aime profondément être avec des enfants.
Chaque fois que je prends un bébé dans mes bras, je prends 3 secondes pour sentir la douceur de sa peau pis je suis émerveillée. C’est vrai pour vraie, pas romancé là. Quand le poupon se colle dans mon cou, j’absorbe le bien-être que ça apporte, je souris pis j’oublie que j’ai passé la sieste à bercer les uns les autres. Je tripe pour vraie quand un enfant fait quelque chose de nouveau, s’absorbe dans une tâche.
(…)
Vous savez, le problème, ce n’est pas les enfants. C’est tout le reste. C’est la vie trop vite, la pression, le stress de partout. C’est vos enfants qui arrivent le soir de l’école déjà à bout d’une journée remplie de petits stress, qui se mélange à votre propre stress et ça explose. C’est le qu’en-dira-t-on qui fait que vous cherchez à ce que votre vie soit « picture perfect » tout le temps.
C’est lourd être dans un monde où tout doit être esthétique, bien réfléchi pis répondre à une tonne de critères selon la mode actuelle. Et ça en prend, pas mal de temps!
(…)
Beaucoup des réponses aux comportements des enfants résidents dans prendre le temps. De jouer. De gérer. D’accompagner. D’enseigner. Être avec eux, et avoir envie de.
Faudrait se rendre compte qu’on ne peut pas s’attendre à ce que nos enfants grandissent plus vite parce qu’on n’a pas le temps de vivre avec les besoins de leur âge.
Je dis ça et je ne suis pas parfaite non plus, j’oublie aussi parfois. Ma meilleure solution c’est l’instant présent : quand tu t’arrêtes, tu regardes autour de toi, tu ne peux pas ne pas voir comment c’est beau, un enfant.
On voudrait que nos enfants soient plus faciles pour avoir plus de temps pour… quoi? Il faut se le demander. Pourquoi nos enfants sont devenus la « corvée plate » qui nous prive de la « partie le fun » de la vie ?
C’est peut-être ça aussi une partie du problème… Les adultes ont oublié (ou pas appris) comment prendre soin d’eux pour vraie, pour ensuite avoir la disponibilité émotionnelle pour leurs enfants.
Le temps pour soi, oui bien sûr, sortez, prenez du temps pour vous, allez en couple un soir. Ce n’est pas d’être absent parfois le problème. C’est d’être absent (mentalement) tout le temps même quand on est présents.
C’est de ressentir le besoin de fuire constamment vers un monde virtuel, ou à l’aide d’une bouteille de vin qu’on entame du vinlundi au vindredi.
Ce que votre enfant est présentement, avec ses hauts et des bas, ce n’est pas parce que c’est temporaire que ça n’a pas de valeur. Et il mérite d’être apprécié, et non ‘enduré ». Même quand c’est difficile. Vous n’avez pas a faire semblant que c’est facile, faites juste être la, présent, et disponible pour l’accompagner dans cette phase, en pleine conscience que ce n’est qu’une phase, et que ça fait partie de ce qui va l’aider à devenir l’adulte qu’il sera un jour.
Accepteriez-vous ça de votre conjoint? Qu’il détaille constamment à quel point c’est difficile être avec vous, pis comment il endure ça en buvant du vin. Qu’il rende vos défauts si importants, plus même que vos qualités ?
Je ne dis pas que c’est facile être parent. Je dis juste qu’il n’y a rien de plus triste que de donner l’impression qu’on subit l’enfance de notre enfant comme un condamné subit sa peine.
À quel moment dans l’humanité, c’est devenu plus important de faire une belle chambre parfaitement décorée ou un gigantesque party de fête à son enfant que de prendre le temps de jouer cinq minutes avec lui??
Je ne dit pas qu’il est impossible de faire les deux, bien sur que c’est possible. Sauf que quand on est « à bout », souvent c’est un signe qu’il faut revoir nos priorités. La relation avec notre enfant devrait être la priorité plutôt que de voir en notre enfant une nuisance à arriver à bien-paraître.
Il faut assumer que nos désirs, nos aspirations nous appartiennent. Que l’enfant vit avec ses propres besoins pis que ça se peut que ça clash ensemble.
Le pouvoir qu’on a vraiment, c’est de mettre fin à tout ça en simplifiant notre vie, en faisant des choix. En se rendant disponible pour être pro-actif dans la parentalité plutôt que de subir notre enfant. Bref. Se donner du temps, de l’espace pour arriver à profiter de l’enfance.
Parce que l’enfance, c’est beau. C’est magique. Et parfois il me semble qu’on l’oublie.
———‐—— Pour des publications exclusives chaque mois et un accès privilégié à mon univers : patreon.com/zoelsirois