Être parent et éducatrice différemment. Bienveillance, école-maison, éducation alternative au quotidien.

Auteur : zoeleblancphotos ( Page 4 de 15)

Le principe des prérequis, une alternative logique aux punitions

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“Ça fait cent fois qu’elle va dans sa chambre pour ça et pourtant, elle semble incapable de réfléchir avant d’agir et recommence chaque fois!!!”

Et si on changeait de vision? Si au lieu de réfléchir à comment “lui faire regretter” un comportement, on réfléchissait plutôt aux avantages que lui apporte le comportement souhaité?

Je vais vous parler de ma façon de voir les conséquences dites logiques comme des prérequis plutôt.

C’est beaucoup plus motivant d’atteindre un but, et ça permets au parent d’avoir un rôle d’accompagnement, d’encouragement, d’aide plutôt que le rôle de punir. Toute sa vie, notre enfant devra faire face à des prérequis. Ceux-ci sont généralement basés sur des faits, et non des jugements. “Pour aller dans le manège, voilà la grandeur minimum. Oups! Peut-être l’an prochain!”

Il y a des prérequis sur lesquels nous n’avons pas de pouvoir ( comme la grandeur, l’âge…) mais pour beaucoup, nous pouvons poser des gestes concrets pour les atteindre (s’entraîner à nager pour réussir le test donnant droit à la nage sans flotter, par exemple.)

Imaginons que notre enfant souhaite vraiment atteindre le droit de nager seul cette année, nous poserons des gestes pour l’accompagner : l’apporter à la piscine, l’encourager en soulignant ses progrès, voir pour des cours privés en cas de difficultés. Notre rôle sera d’accompagner. S’il ne se pratique pas suffisamment nous ne le punirons pas, il aura à vivre avec la conséquence logique : il devra garder son équipement de flottaison. Nous lui donnons le pouvoir. Ce sont ses comportements qui l’apportent ou non vers l’objectif fixé.

Ce principe de prérequis peut s’appliquer à beaucoup de comportements vus comme dérangeants au quotidien. Ça peut-être aussi simple que pour déjeuner tu dois être habillé. Il n’y a pas de jugements, pas de menaces. C’est un fait. La marche à suivre est logique.

Lorsqu’on fonctionne de cette façon, les événements récurrents deviennent des motivations puissantes. Pour aller à la bibliothèque et choisir tes propres livres ou pour aller à l’épicerie, je m’attends à ce que tu démontres que 1) tu comprends le comportement attendu en chemin 2) tu respectes les limites qu’on s’est fixées dans un lieu public.

Si dernièrement, chaque sortie est difficile parce que l’enfant ne respecte pas des attentes claires, adapté à son âge, eh bien, il restera à la maison la fois d’après. Ensuite, on pourrait y aller graduellement. Une sortie agréable au parc du coin pendant 30 minutes peut mener à 1h ensuite à un endroit plus stimulant encore.

Tout est dans la façon donc l’adulte le présente à l’enfant, ce n’est pas un “Si tu n’arrêtes pas, la prochaine fois tu restes à la maison! Allez, arrête! Tu pleures??? Ta chambre!!” Ça ressemble davantage à : “Nous allons à la bibliothèque et tu ne viens pas, tu sais pourquoi.” ” Hmm, tu aimerais vraiment venir ! Tu es fâché! À mon retour, nous discuterons ensemble du comportement attendu en public pour les prochaines fois. ” Et ainsi de suite….

Un enfant qui fait mal à répétition aux autres n’est pas prêt à jouer sans surveillance rapprochée. Ça peut impliquer qu’il devra rester près de maman/papa le temps du souper plutôt qu’aller au salon avec les autres.

Un enfant qui laisse traîner ses traces de bricolages n’est pas prêt à entreprendre de gros bricolages seul. Il se pourrait qu’il doive se contenter de papier et crayons quand maman/papa n’est pas disponible.

Un enfant qui a du mal a complété sa routine du matin parce qu’il a du mal à retourner à ces tâches une fois qu’il joue, pourrait se voir demander de finir toute sa routine avant de jouer. Il aura beaucoup ou peu de temps pour jouer selon sa vitesse.

Évidemment, il reste important que les attentes soient réalistes. Personnellement, j’aime prendre le temps de fouiner dans les livres à la bibliothèque. Certains de mes enfants ne sont tout simplement pas rendus suffisamment matures pour rester tranquille le temps que le fasse, ça dépasse l’attente réaliste. Je trouve une solution alternative pour répondre à mon besoin: j’y vais seule ou avec les grands quand les petits dorment.

Deuxièmement, notre demande doit être claire et facilement “mesurable” . “Je m’attends à ce que tu sois gentille au magasin” , c’est flou, et c’est difficile à juger. Une directive comme ” Je m’attends à ce que tu tiennes le panier “, c’est déjà plus clair, ça appelle à des faits plutôt qu’un jugement.

Troisièmement, il faut passer à l’action. Une conséquence logique ne fonctionne que si on laisse l’enfant la vivre, plutôt que de chercher a lui éviter pour toutes sortes de raisons. Reprenons l’exemple du cours de natation, nous n’irions pas quémander a l’instructeur de faire une exception même si l’enfant n’atteint pas le minimum parce que pauvre petit, c’est triste d’être le seul avec un flotteur ! On peut accepter le sentiment de l’enfant, l’accompagner dans son vécu, mais on doit absolument le laisser vivre cette conséquence. L’enfant pourrait plutôt après avoir raté le test, décidé de s’entraîner davantage et le repasse 1 mois après avec succès. Il se pourrait aussi qu’on se rende compte que cet objectif n’est pas réaliste tout court pour notre enfant, ou qu’il n’a juste pas envie de l’atteindre vraiment.. On pourrait l’aider à s’orienter vers un autre objectif, un compromis acceptable pour tous (Hmm, quand maman ne sera pas la, tu devras effectivement porter l’aide a la flottaison, mais quand maman sera avec toi, tu pourras te pratiquer sous ma surveillance).

Finalement, dans la vie il y a des obligations qu’on ne peut éviter. On ne peut pas ne plus faire l’épicerie parce que notre enfant y fait une crise chaque fois. Par contre, l’expérience peut être complètement différente selon son attitude. Du parent super enthousiasme qui a préparé une chasse aux items dans l’épicerie, au parent beaucoup moins enthousiasme voir un peu “robot” dans ses consignes, on peut adapter notre attitude pour refléter notre émotion. Le parent n’a pas à se mettre un masque constamment, c’est sain de nommer ses émotions et oui, pleurer pour avoir des bonbons pendant 30 minutes peut avoir comme conséquence logique un parent qui a moins envie d’être le fun, d’arrêter au parc ou d’écouter ensuite l’enfant parler de barbies avec enthousiasme. Encore une fois, ça dépend de l’âge du dit-enfant bien sure et de la façon de le nommer. On ne cherche pas a se venger, on respecte notre besoin à nous de se calmer après une période émotive.

Comme il est important de passer à l’action “négativement”, il est également important de passer à l’action positivement. On peut décrire les comportements de l’enfant lorsqu’il est dans la bonne voie. On peut également lui nommer concrètement les avantages qu’il obtient, en plus de lui faire vivre.

Mes livres préférés sur le sujet:

Parler pour que les enfants écoutent, et écouter pour que les enfants parlent
Parents épanouis, enfants épanouis 

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Zoé
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Une histoire de carottes / Le temps de la congélation

Pendant la sieste, j’épluche un premier 3lbs de carottes. Ces carottes seront coupées, blanchies puis congelées pour l’hiver.

Je n’ai pas le temps d’aller plus loin que l’épluchure, alors je les laisse dans le bac que j’avais déjà prévu pour ça, sur la table.

Charlotte (3 ans) remarque tout de suite les carottes, suivis de près par ses deux sœurs (Léa, 6 ans, Alice, 1 an presque 2).

Charlotte – Pourquoi il y a des carotte sur la table?

Moi – Je dois les couper.

Charlotte – Je peut les couper moi ?

Moi – Bien sur. Je te sort ton couteau.

Charlotte s’installe donc, a couper ses carottes.

Ses deux sœurs restent proches.

Comme couper une carotte demande une bonne pression sur le couteau de bois, voila que la rondelle s’envole. Apres 2 ou 3 essais, elles se rendent compte que ca risque d’arriver a chaque fois.

Léa se propose pour attraper les carottes au vol. Sa proposition est acceptée.

Alice se cherche aussi un rôle. Les filles la laissent naturellement prendre un rôle qu’elle a souvent: mettre les choses dedans. Elles s’organisent, sans intervention d’un adulte, une façon de faire qui leur convient.  
Donc. Charlotte coupe. Léa attrape. Alice range dans le plat.
Et elles sont satisfaites, chacune, de leur fonction.
Il me reste plusieurs livres, j’ai hâte de voir, il se pourrait que demain ça intéresse des enfants différents, ou personnes, ou qu’elles changent les rôles. Ça n’as jamais été une activités proposée officiellement d’ailleurs, c’est juste quelque chose auquel elles prennent part naturellement. 

Juste le quotidien sur le coin d’une table de cuisine, un jour d’été.

Du jeu structuré au jeu libre: Accompagner l’enfant vers le jeu sans directives

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Pourquoi mon enfant n’arrive pas à jouer seul ? Et comment y arriver?

Les enfants intègrent leur quotidien comme référence de ce qu’est la normalité. C’est en observant et expérimentant qu’ils forment leurs attentes, qu’ils intègrent des règles non écrites quant à la façon donc les choses sont censées se produire.  Dans un cadre où un enfant a été habitué à suivre des directives sur ces jeux en grandissant (d’un adulte ou d’un plus vieux que lui), lorsqu’on souhaite passer au jeu libre et simplifié il est possible qu’on se retrouve face à un constat: l’enfant semble ne pas avoir cette capacité de jouer des heures durant avec tout et n’importe quoi.

La plupart du temps, le problème n’est pas que l’enfant ne possède pas cette capacité en lui (il suffit d’observer un jeune bébé s’amuser en regardant autour de lui, en découvrant ses mains et pieds pour voir que c’est souvent inné) mais simplement, qu’il a appris une autre façon de fonctionner. Lorsqu’on place ce dit enfant dans un espace consacré au jeu libre, avec des jouets sans fonctions précises, souvent, on va obtenir une de ces réactions:

– Il va tourner en rond, demander de l’assistance a l’adulte (directement ou indirectement par des comportements “dérangeants”.)
– Il va chercher quelqu’un qui peut lui donner des directions et va suivre (un enfant plus vieux, par exemple.)*
– Il va vider les bacs, les remplir, errer, détruire le matériel (d’une façon non constructive pour son âge, motivé par l’ennui et non l’exploration)
– Il va y avoir plus de chicanes, motivées par l’ennui…
– Il va sembler rester dans l’attente, attendre la prochaine activité dirigée pour jouer.

Etc.

Évidemment, la personnalité de chaque enfant aura une grande influence sur sa façon de réagir.

Pourquoi vouloir que l’enfant apprenne à jouer plus librement ?? 

Avant tout, pour lui donner une grande liberté, un pouvoir. Celui d’utiliser les jeux pour apprendre à se connaître, d’approfondir ses intérêts, de tester les habiletés qui a du sens pour lui dans le moment présent. Le pouvoir d’utiliser le jeu pour l’aider à mieux comprendre son quotidien (souvent, librement, les jeux des 3-4 ans par exemple vont tourner autour d’une reproduction, d’une exploration de leur quotidien en jouant aux parents, a faire l’épicerie, etc.. )  Ce genre de jeu peut les aider grandement lorsqu’ils vivent de “petites épreuves”, des frustrations, des défis (C’est presque une thérapie autogérer !) … L’enfant libre, va jouer à ce donc il a besoin. Simplement. Il va développer plusieurs habiletés, plusieurs sphères de développement lorsqu’il est motivé par le plaisir de jouer. Rien ne peut équivaloir à la motivation interne.  

Comment accompagner un enfant vers le jeu sans directives?

Voici quelques pistes.

1) Être occupé, comme adulte, à une tâche que l’enfant peut modeler.
On va racler les feuilles, préparer du pain, couper des légumes, creuser un trou, travailler au jardin, faire du yoga. Les enfants sont évidemment libres de venir aider ou imiter, mais on ne les invitera pas nécessairement avant qu’ils en manifestent le désir. On reste disponible pour gérer les petits conflits du quotidien, mais on ne dirige pas le jeu, on se contente de verbaliser ce que l’on fait si ça suscite de l’intérêt. On modèle simplement un humain concentré sur une occupation.

2) S’assurer que le matériel disponible suscite l’action et l’expérience adaptée à l’âge de l’enfant.
Au début, on peut avoir une plus grande quantité de matériel, le temps d’apprendre à connaître davantage les enfants de notre groupe ou nos enfants. On va observer, beaucoup, et découvrir le profil type de chaque enfant, certains enfants vont préférer les grands éléments moteurs pour grimper, d’autres les jeux de constructions, de rôles, les petites pièces, les bacs sensoriels… Lorsqu’un enfant jouera plus longtemps que d’habitude, on notera les circonstances, le jeu, on recueille des informations bref.

3) Offrir des inspirations
Comme une première étape avant le jeu complètement libre, on peut les aider au début.

-En préparant des invitations à créer sans consignes, juste du matériel rassemblé ensemble, pour les aider à s’inspirer…
-On peut offrir des bacs sensoriels avec une variété de matériel  à proximité (figurines pour jeu de rôles, tasses et cuillères pour manipuler, éléments pour trier et voir, la façon donc l’enfant l’utilise).
-On peut mettre des livres de bricolages dans le coin bricolage, de constructions dans le coin constructions, de yoga ou d’exercices dans le coin moteur…
– On peut donner le début d’une idée de projet ouvert, mais inviter les enfants à choisir les détails.
– On peut modeler, encore une fois, en construisant quelque chose, en bricolant (pour décorer la salle de jeu?), sans rendre “enfantin” nécessairement notre oeuvre. On le fait pour de vraie ! 🙂
– Mettre de la musique douce ou mouvementée pour voir la façon donc ça les influences.
– Lire des histoires variées.
– Choisir des activités “semi-dirigés” que les enfants peuvent facilement refaire eux-mêmes sans interventions de l’adulte.

4) Accepter un peu d’ennui.
C’est en s’ennuyant que le besoin d’apprendre à se divertir seul surgira. On peut évidemment accompagner l’enfant en lui reflétant ses émotions, en l’aidant à trouver des solutions ou des idées (sans les trouver a sa place!), en lui fournissant le matériel qui répondra à ses intérêts… Mais c’est à l’enfant que revient la responsabilité de se mettre en action.

5) L’accompagner à acquérir les habiletés qui l’aideront dans ses explorations
Les grilles d’observation devraient être un complément, un outil mais le plus important : répondez aux besoins et intérêts. Un enfant aime les bricolages, aimerait réaliser ses costumes pour ces jeux de rôles? Ok, alors on va l’aider à découper un peu plus efficacement en lui offrant des occasions. La différence ici, ce n’est pas tant la présence ou l’absence d’activités de tel ou tel type, c’est la motivation derrière.

On observe, on répond aux besoins, on donne du pouvoir aux enfants. 

Simplement.
L’objectif devient de redonner son pouvoir a l’enfant. Une grande liberté. Celle d’être celui qu’il est vraiment.

Celui de passer plus de temps à développer les habiletés qui ont le plus de sens pour lui. Le pouvoir d’explorer aussi longtemps qu’il le souhaite, les concepts qui le fascinent. Celui de croire à ses rêves, et d’avoir l’impression de s’en rapprocher.

N’est-ce pas merveilleux ?

Beaucoup d’adultes n’ont même pas ce pouvoir. Ils ont des rêves, des intérêts, qu’ils négligent parce, que la vie ! Mais l’enfance, l’enfance, devrait être une zone protégée, une période où rien n’est plus important.

Laissons les enfants être des enfants, librement.

Grandir avec les enfants, au fil du quotidien

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Ce matin, j’ai eu envie de sortir ma guitare. Je gratouille. Je me donne comme objectif d’apprendre une panoplie de chansons pour enfants parce que j’adore partager mes passions avec eux : ça rend tout le monde heureux. Entre deux chansons, j’ai levé les yeux, attirée par un bruit continu. Mon grand de trois ans m’a pris mon « pick » pour gratouiller à son tour alors j’en ai profité pour écouter et regarder plus attentivement ce qui avait attiré mon attention. Je me suis rappelé que j’avais accroché le boyau d’arrosage en haut du carré de sable et, maintenant, une grande flaque d’eau s’était formée. L’eau continuait de couler tranquillement et ça nous faisait entendre une jolie musique. Juste à côté, une demoiselle de deux ans en profitait, calme, paisible et heureuse. Elle remplissait son petit contenant pour le vider dans un autre. Lavait de temps à autre ses mains. C’était beau. Elle avait encore sa serviette sur le dos et, chaque fois, qu’elle se penchait, sa serviette trempait dans la flaque de boue. Ça n’avait pas l’air de la contrarier du tout. Elle a laissé sa serviette imprimer les souvenirs d’une journée sereine.

Comme quelques enfants étaient attirés par les belles tomates rougies par la pluie et le soleil du long weekend, j’ai abandonné ma guitare et les y ai rejoints. Wow! On était tous impressionnés par l’abondance dont on pouvait profiter! Des belles tomates! « On ne prend que les rouges, les vertes sont pas encore prêtes! ». Évidemment, y’en aura toujours un avec une tomate verte dans la main et qui demandera, une fois cueillie « Elle, est tu prête?? »…ça fait partie de la game. On s’accroche dans les toiles d’araignées, on essaie de ne pas piétiner les plants de fraises des champs. On salue au passage un verre de terre qui ferait mieux de retourner sous terre : « Pourquoi Marianne? ». « Parce que le ver va sécher au soleil et mourir. Il doit vite retourner faire son travail sous terre, à nourrir les plantes ». Le plus jeune du groupe va croquer dans sa tomate cerise (chose qu’on apprend vite à ne jamais faire…à moins qu’on veuille se retrouver aspergés de pépins de tomate ou qu’on ait découvert une technique antifuite!!). La vue de ces beaux pépins gaspillés me rappelle qu’on est l’automne, et qu’il est grand temps de choisir les plus beaux fruits pour en récolter les graines qu’on sèmera au printemps prochain.

À l’automne dernier, on est allé cueillir des courges avec les parents. Il y en avait de toutes les formes et de toutes les couleurs! On s’est régalé pendant l’hiver avec les potages, les purées, les courges spaghettis et les graines de citrouilles grillées! Devant toute cette beauté, j’ai eu l’idée de conserver quelques graines de nos spécimens préférés. Pas bien, bien compliqué : il suffit de prélever les graines de courges en santé, de les faire sécher, de les identifier dans un petit sac et de conserver dans la noirceur d’un contenant et à l’abri de l’humidité. Cette année, c’est dans notre jardin que les enfants pourront cueillir leur citrouille! Ils ont eu l’occasion de mettre la graine dans la terre, de voir le plant pointer son nez, grandir et produire de superbes fleurs oranges! Maintenant que l’automne approche, on peut admirer nos beaux fruits ronds profiter du soleil et attendre qu’on les ramasse. Ici, les enfants grandissent au fil des récoltes.

La simplicité du quotidien est ce que je cultive de plus en plus.

J’ai semé de la patience, du lâcher prise. Je me suis permis de donner beaucoup de compost à mes passions et les enfants sont devenus mon engrais. Un peu quétaine comme image, non? Hihi, vous pouvez rire, vous avez le droit. Ici, j’apporte des connaissances aux enfants mais ce sont eux qui m’ont permis de comprendre qu’il n’y a rien à acheter pour être heureux. Pas grand-chose à planifier pour apprendre. Il n’y a qu’à ouvrir grands les yeux et attendre. Sortir dehors, ouvrir les yeux et attendre. Sortir dehors, s’ennuyer, ouvrir les yeux et attendre. On s’assoit, on regarde les enfants au travail et on s’en inspire. Le reste va venir tout seul. Et si, un jour, j’entreprends d’apprendre le nom des insectes aux enfants, ce ne sera pas, en tout cas pas en premier lieu, avec une affiche ou un livre des insectes d’Afrique. Ce sera parce que j’aurai pris un enfant en flagrant délit d’arracher les pattes d’une araignée…et j’en profiterai pour lui dire à quel point son travail est important.

Ce récit d’une journée inspirante nous vient de Marianne St-Pierre, qu’on peut suivre sur le groupe: Mon service de garde vert

Routine d’une journée dans un milieu familial non-traditionnel

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Je me définis comme un milieu plus alternatif que traditionnel, ici il n’y a pas de thématique mensuel entres autres.

On me demande souvent: “Ok, mais à quoi ça ressemble la routine d’une journée chez toi ?”  J’ai décidé de faire donc un exemple d’une routine d’un jour.

7h30-9h30: Jeu libre

Les enfants arrivent graduellement. Ils jouent. Je prends le temps d’accueillir chaque enfant personnellement. Ils jouent généralement ensemble ou seuls alors que je m’affaires à cuisiner, nettoyer la cuisine suite au déjeuner tout en les observant. J’ai remarqué que lorsque nous sommes occupés à une tâche facilement imitable, les enfants jouent plus en profondeurs. Ils sont toujours les bienvenues pour aider.

9h30 +-

C’est l’heure de la collation qui est une occasion de se rassembler..  et de lire ensemble. Parfois nous en profiterons pour des jeux comme les flash cards. Parfois les livres nous mèneront à une activité lié naturellement. Récemment en lisant des livres dont les illustrations étaient en pâte à modeler, nous avons ensuite fabriqué de la pâte à modeler.

Souvent le matin juste avant ou après la collation, c’est un moment parfait pour les projets (faire des semis, réaménager la cour (!!), des bacs sensoriels etc.). De temps en temps, je vais préparer un grand bac sensoriel commun (eau + glaçons , eau + fleurs, pailles de pâques, jouets à nettoyer dans de l’eau savonneuse, riz, etc.) sur le plancher de la cuisine, dans lequel ils vont se précipiter pour jouer en arrivant.

D’autres fois, ça va être des carottes sur la table et des couteaux de bois, une réalisation artistique de groupe déjà entamé à faire librement, un parcours moteur, une chasse aux trésors, créer des olympiades ou une cabane sous la table.

Quand il y a des travaux de construction dans le quartier, on va se déplacer pour aller les voir.

Après la collation, nous avons notre petite routine chantée pour prendre le temps de se nettoyer. Ensuite nous allons dehors soit dans la cour, soit en excursion dans le quartier.

Les projets: Parfois ils proposent, parfois je propose; l’objectif d’un projet proposé par l’adulte est toujours de les aider à acquérir de nouvelles habiletés, des outils leur permettant ensuite de créer ensuite leurs propres projets avec ces connaissances. Apprendre à découper, coller, peinturer, régler un conflit, construire, etc., pour que si l’enfant a envie de faire un déguisement de lion, il ait les outils pour y arriver (ou on l’accompagne en lui donnant au besoin, le cas échéant.) Les projets sont aussi guidés par les saisons.

Nous célébrons la nature et ce qu’elle nous apporte. Souvent, à l’automne, on va prendre une longue marche pour ramasser des trésors (cocottes, etc.). Nous allons créer des traces de feuilles avec du pastel. Nous allons chanter bonne fête à l’été et faire un repas de fête pour célébrer son arrivé.

Le rôle de l’adulte, dans le projet, est un rôle de soutien: on aide l’enfant à trouver des solutions, à se servir du matériel, etc. Beaucoup d’observation aide à proposer les bonnes opportunités au bon moment à chaque enfant

Aussi, mes projets sont énoncées au JE.

Je souhaite faire de la sauce à spaghettis, qui aimerais aider? ”

“J’aimerais essayer ce bricolage, qu’en pensez-vous?”

Les projets sont sincères, destinés à un objectif (s’amuser simplement parfois  aussi!)

hiver

Dîner vers 12h

On mange, on discute, on rit. On parle de nos plans pour le reste de la journée. Parfois on écoute un livre audio.

12h30: On ramasse la cuisine

Les enfants vont parfois mettre au lave-vaisselle leur assiette seuls, parfois je vais le faire. Nous favorisons l’autonomie et tout est adapté à leur taille. Une fois la cuisine ramassée, on va souvent lire une autre histoire, puis chacun va s’installer pour la relaxation.

14h-15h: Réveil, jeux

Très très souvent, la relaxation va apporter de nouveaux projets. En jouant seul, les enfants réfléchissent plus qu’on le pense, c’est leur façon à eux d’organiser leurs pensées. Donc on va jouer, dessiner etc, en attendant 15h et le réveil de tous pour manger la collation.

15h: Collation

On mange la collation ensemble. Généralement des fruits, parfois du gruau, des boules d’énergie, etc..

15h30-17h: Un peu de tout

Jeux extérieurs, jeux libres, finition des projets, cahiers d’activités, chansons… C’est une période qui varie énormément en fonction de l’énergie de chacun et de leurs envies. On peut jouer dehors encore, lire de nouvelles histoires, colorier, faire des fiches d’activités, chanter nos chansons préférées (normalement ou en s’amusant à


faire différentes voix). On s’ajuste selon chacun.

Nous avons 5 intentions qui représentent des activités revenant régulièrement soit:

– Aventure (souvent une fois par semaine, nous allons dehors avec un objectif comme voir des canards, des bateaux, amasser des noisettes, faire un pique-nique. Ça peut être aussi à l’intérieur, un projet imaginaire.)

– Prendre soin de soi ( En alternance: Bain de pieds, yoga, prendre le temps de brosser les cheveux, masser les mains, une chandelle qui sent bon etc..) Ces simples activités régulières favorisent le développement de l’estime de soi, du bien-être général.

– Exploration artistique (peinture, pastel gras, etc.) J’aime beaucoup prendre le temps de dessiner avec eux.

– Cuisine (faire le pain et le pétrir ensemble, cuisiner, participer à la coupe des légumes etc.)

– Musique (Danse, jeux de mouvements, cour d’éveil musical, instruments etc.)

Ces intentions sont aussi présentes dans la routine par le choix de repas réconfortant etc. C’est une régularité dans des façons de faire menés par des intentions bref.

Je trouve ça beau et fascinant les observer jouer librement….

Posted by Cinq minutes pour jouer / Zoé L. Sirois on Thursday, March 30, 2017

"Et à ce moment où tu fais suffisamment confiance à ton bébé pour le laisser expérimenter, prendre des risques; tu lui donne le pouvoir de t'émerveiller." Alice – 12 mois – et la planche d'équilibre

Posted by Cinq minutes pour jouer / Zoé L. Sirois on Wednesday, November 8, 2017

Alice, 16 mois. De la terre, des cuillères.On était en train de faire nos semis et Alice voulait participer et essayait de fouiller dans le sac de terre. Papa lui as donné un bol, de la terre, deux cuillères, et la voici partit sur une séquence qu'elle s'est créer. Plusieurs minutes de jeu par elle-même.Je trouve ça particulièrement beau.#slowtoute #minimaliste #simplicityparenting #mamanalamaison #maman #dirtykidsarethehappiest

Posted by Cinq minutes pour jouer / Zoé L. Sirois on Thursday, April 12, 2018

Il fait -35, on ne peut sortir que quelques minutes dehors et ça me rappelle ce vidéo que j'aime beaucoup… J'aime marcher dans la pluie d'automne avec les enfants. J'aime le son des petits pieds dans l'eau, les gouttes qui tombent doucement sur le plastique protégeant la poussette, la curiosité des enfants se penchant au dessus des égouts et les voir chercher à comprendre pourquoi certaines feuilles coulent et d'autres flottent… J'aime ces petits moments magiques gratuits offerts par la nature où on se laisse surprendre par le début de la pluie avant de sortir en profiter.

Posted by Cinq minutes pour jouer / Zoé L. Sirois on Monday, January 1, 2018

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Ce matin, nous avons passé trois heures dehors à travailler fort dans le but de transformer notre espace sous le toit (normalement vide, utilisé surtout l’hiver) en espace “restaurant et terrasse”. Cette idée nous est venue ce matin en jouant dehors. La maisonnette et tout le reste étaient éparpillés partout dans la cour à la base. Les enfants ont proposé des aménagements, par exemple de faire des tables avec les bacs et d’ajouter un stationnement. Ils ont réfléchi à leurs expériences passées, ont ce que signifiait “un restaurant” pour eux, et se sont servis de leurs connaissances pour trouver des idées. Ils ont travaillé en équipe pour transporter des objets lourds ou gros de façon sécuritaire. Ils ont cherché une idée pour écrire le menu, et ont pensé aux craies. Ils ont fait des jeux de rôles en s’attribuant des rôles dans et autour du restaurant. Ils ont décidés de la meilleure façon d’utiliser la boite aux lettres. À la collation, inspirés par nos jeux du matin, nous avons discuté du nom du restaurant et du menu. Ils se sont approprié l’espace, sont allés par eux-mêmes ranger les véhicules dans le “stationnement” lors des jeux extérieurs cette après-midi. Ils ont proposés que je scie de minces rondelles de bois demain pour faire de la nourriture, quelle bonne idée !

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