Être parent et éducatrice différemment. Bienveillance, école-maison, éducation alternative au quotidien.

Catégorie : contesduquotidien ( Page 3 de 8)

La grande conversation sur les petites soeurs / Faire fâcher les grands

Dernièrement, j’étais avec les enfants quand une situation survient: rien d’exceptionnelle, ma fille de 3 ans expérimente comment provoquer des réactions dans sa fratrie. Ça m’as rappelé qu’il était temps que ma 5 ans rejoigne le club des grands qui savent.

Je l’interpelle : “Charlotte, j’aimerais t’expliquer les règles du jeu je vais faire fâcher ma soeur….:

Je n’ai pas finis ma phrase que j’entends ma 10 ans s’exclamer à sa soeur de 8 ans :” oh!!! Ce jeu-là, tu l’as utilisé souvent à 3 ans, je m’en souviens !”

Il semble qu’il y a des choses qui ne changent pas, comme le plaisir de faire fâcher sa soeur :p.

Ce que j’explique à mes enfants, c’est que certains comportements légèrement dérangeants de leur petite soeur ont pour objectif de provoquer une réaction. Qu’on peut les désamorcer en restant de bonne humeur, que nous faire fâcher c’est un peu sa façon de “gagner” son jeu. Après tout, nous avons le pouvoir de choisir nos réactions et de laisser l’autre les influencer ou pas.

Parfois, je vais le nommer à l’enfant en situation: “oh, (clin d’oeil), on dirait que… “

Ça n’enlève pas le fait qu’ils peuvent mettre leur limites, que je vais les aider, que je vais continuer à travailler les habiletés sociales avec la 3 ans. Le seul objectif c’est qu’ils ne tombent pas dans les cris/lirage etc.

Parce que, si l’enfant de trois ans découvre que, sur commande, elle peut faire crier sa soeur; elle va le faire. Elle va le tester à fond avec toutes les variables possibles. Oh.

Si on parvient à outiller les plus grands pour qu’ils ne soient pas étonnés, et soient même fiers de ne pas réagir (parce que hey, ils voient le jeu venir), on réduit de beaucoup le renforcement, la motivation du plus petit. Ça devient plus facile à gérer.

C’est également une façon d’introduire le concept du pouvoir qu’on as toujours, comme humain, sur notre façon de réagir.

Une fenêtre d’opportunités / la force de l’intrinsèque

Pendant le repas du soir, les enfants se sont mis à parler de manèges. Ils racontaient leurs expériences passés, et tentait d’imager verbalement un de ces manèges qu’ils avaient déjà vu. “Ça serait plus facile si je pouvais te le dessiner.”

Après le souper, j’ai imprimé quelques photos de manèges avec l’intention de les mettre dans les coins blocs et dessins. Nous avons ramassé la cuisine et j’ai mis crayons, cartons, ciseaux, colle sur la table. J’ai proposé aux enfants de construire des manèges (et j’avais prévu plus tard leur proposer de raconter une aventure sur le sujet. À suivre). Ce n’était pas une proposition très complexe et c’était le but, je sentais que ça répondrais parfaitement à un mercredi soir ordinaire.

Ce qui est le plus intéressant par contre, c’est ce qui s’est passé ensuite.

Charlotte a dessiné un manège puis a rapidement bifurqué vers l’écriture des lettres de l’alphabet. Elle en as écris plusieurs de mémoire puis est allée voir l’affiche pour se remémorer les autres.

Alice a découpé du papier avec passion pendant que les autres créaient leurs projets.

Je trouve ça renversant, beau, fort, riche. C’est absolument tout ce pourquoi je fais ce que je fais.

Peu importe le “projet”, elles retournent naturellement vers là où leur développement les amène. On appelera ça des périodes sensibles, des expériences clés selon la pédagogie.

Ça va sembler très simple mais créer un environnement où elles ont (1) la liberté de suivre leurs pulsions créatrices (2) suffisament confiance pour essayer, prendre des risques (3) suffisament de simulation pour développer ces périodes et les explorer. (4) le bon matériel disponible au bon moment.

Ça là, ce n’est pas rien.
C’est tout là le travail invisible qui se cache derrière le “jeu libre.”

Ps: Charlotte as commencé enquête au village des sons, elle est prête, c’est vraiment excitant !

Donner la main / le jeu du robot

Je ne suis pas une grande convaincue du besoin que mes enfants me tiennent la main en tout temps. Je préfère plutôt les habituer avec des consignes de sécurité et globalement ça suffit la majorité du temps.

Je leur ai appris en jouant des mots qui signifient d’arrêter de marcher ou le contraire, et régulièrement je vérifie qu’elles s’en souviennent. Ça me permets de m’assurer à distance qu’en une syllabe, je peux les faire s’immobiliser si c’est nécessaire. Ça leur donne la liberté de marcher, courrir parfois sur le trottoir en toute sécurité. Je les incite aussi à être attentives aux stationnements et autres dangers possibles.

Elles donnent la main dans deux occasions précises :
– traverser la rue
– dans un endroit public bondé

Avec le temps, nous avons créer un petit jeu qui reprends le principe des pré-requis. Je suis un robot activé uniquement lorsqu’on tiens mes mains. Si on lâche ma main, j’arrête de marcher.

Charlotte et Alice aiment beaucoup ce jeu, où elles ont la responsabilité de me tenir la main pour que je puisse marcher. Je vais faire des bruits de robots parfois pour ajouter au contexte. C’est agréable !

Ça fonctionne aussi parce que dans notre famille, la conséquence prévu lorsqu’on ne tiens pas la main est qu’on ne traverse pas la rue. C’est relié et logique.

L’autre chose que j’ai implanté, et j’en avais déjà parlé, c’est que j’ai une petite chanson associé à la traverse de la rue. Je chante dès que mes pieds touchent la rue et mes enfants ont associé cette air à tenir la main et traverser. Ça devient automatique : je chante et ils prennent ma main.

J’ai activé le mode économie d’énergie / malades à relais

Depuis le jour où on célèbre l’amour; je suis en fonction mère soignante. Nuit et jour. Mes petits ont attrapés un virus. Vitesse de contagion: De 1 à 5 contaminés en 48 heures.

Ça fait donc 6 jours que je ne dort pas vraiment. Que je prends la température de l’un et de l’autre. Que je note. Que fais du peau à peau, flatte des cheveux. Accompagne des enfanfs alors que leur disponibilité émotionnelle est à – 200.

J’ai moi-même attrapé le virus d’ailleurs (well, quand les malades te toussent au visage 24/24 c’est un peu prévisible .)

Là où je veut en venir, c’est qu’aujourd’hui j’ai sentit arriver la limite de ma batterie. Vous allez peut-être avoir tendance à penser par réflexe que ce n’est que 6 jours, qu’il y a pire.

C’est vraie et moi aussi, j’ai ce réflexe. Cependant, j’avais envie de rappeler que le fait qu’il y ait pire n’annule pas la validité de ce qu’on ressent.

J’ai appris à mes enfants à respecter quand un autre humain leur dit ” stop”. Et de même, je choisi de me respecter quand mon corps me dit stop.

Bon, je ne peut pas guérir miraculeusement, mais j’ai fait de petits choix concrets pour alléger ma journée. Un repas plus simple, un film, du laisser-aller sur ben des affaires.

Je dis ça et je suis consciente que de pouvoir ralentir un peu est un privilège. Avoir quelqu’un pour surveiller les enfants pendant qu’on dort une petite sieste. Pouvoir s’offrir des aliments qui se préparent facilement ou déjà préparés.

Bref, il ne reste plus qu’un enfant malade, demain devrait aller mieux. Je teste présentement tous les trucs maisons contre la toux sur moi-même 😂.

Vous comprendrez que c’est la raison pour laquelle je suis au ralentis sur le blog aussi.

Sortir de la dynamique du faire faire / La poussette parapluie

“Maman, détache-moi!”
C’est une phrase que j’entends souvent ces temps-ci. Mes enfants jouent avec une vraie poussette parapluie (tellement plus solide !) et certains aiment bien s’y attacher pour plus de réalisme dans leur rôle du bébé. Le problème (qui n’en est pas vraiment un), c’est qu’ils trouvent difficiles de se détacher. Ce qui peut devenir dérangeant quand tu essais de mener à point une tâche et qu’ils tombent dans un jeu de je m’attache, détache-moi.

Ce jeu n’as rien de mal, mais c’est un bel exemple de la nécessité de faire respecter ses besoins dans une optique de discipline positive. Ça m’as fait pensé à comment je tentais beaucoup dernièrement de travailler sur mes actions plutôt que de chercher à faire faire dans ce genre de situations.

Réagir dans l’optique de faire faire, c’est tenter de faire modifier à l’autre une situation qui nous rends inconfortable. Dans ce cas-ci, ça serait probablement du genre de :” mais arrête de t’attacher!!! Sinon je vais serrer la poussette/te laisser attaché dedans jusqu’au souper !”

Ça pourrait aussi être plus subtile, se passer à l’intérieur de l’adulte. Un parent ayant la croyance qu’il doit répondre à toutes les demandes rapidement pourrait le faire malgré qu’à l’intérieur de lui, une escalade se fasse. L’enfant ne le saurait pas, mais chaque demande “superflu” augmenterait la frustration du parent jusqu’à ce qu’il se fâche et tombe dans le faire faire.

Oh, et certains adultes pourraient apprécier jouer à détacher l’enfant 500 fois dans la journée et se sentir bien dans ça. C’est parfaitement valide.

Pour ma part, c’est tout simple (mais ça demande un cheminement); je fais un triage sur les demandes de mes enfants. Mes enfants expérimentent rapidement qu’une blessure me fait interrompre une tâche mais que le “détache-moi!” attends la fin de celle-ci.

Pendant qu’ils attendent, ils apprennent que mes besoins sont valides aussi et ça inclus de prendre le temps de me brosser les dents ou de finir de laver la table. Il se peut que ça influence leur choix de se rattacher immédiatement ou pas, plus qu’une menace lancé en l’air. À long terme, ils apprennent à prendre position pour leurs besoins plutôt que de subir les actions des autres .

J’ai choisis cette situation bien banale mais ça s’applique à plusieurs autres aspects du quotidien avec les enfants.

Bon lundi matin! 

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