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Mois : mars 2020 ( Page 3 de 3)

Materner et dormir : 5 conseils concrets pour le sommeil de bébé (et maman!)

Je m’identifie comme maternante alias convaincu des bienfaits de l’accompagnement au sommeil. Materner pour moi c’est un ensemble de choix, donc celui de ne pas laisser pleurer mes bébés. Je considère normal que mes petits aient besoin de moi pour s’endormir (d’ailleurs, connaissez-vous les principes du quatrième trimestre ?). Je suis absolument opposé aux techniques de laisser-pleurer.

Materner signifie que notre rôle n’a pas d’heure de fin: 3h de l’après-midi ou du matin, si bébé pleure = je suis disponible. Par contre, il est absolument possible de conjuguer materner et dormir.

C’est pourquoi j’ai décidé de mettre en commun mon expérience et celle de Kathy Dubé, Accompagnante à la naissance-doula et propriétaire de Cigogne et baluchon pour vous proposer cet article. Ce qu’elle as écrit est en italique.

Conseil numéro 1: On fait le meilleur dans les circonstances. Point.

Certains bébés vont vous faire vous questionner parce que rien ne fonctionnera. Pour toutes sortes de raisons qui n’ont probablement rien à voir avec vos habiletés. Parfois, bébé aura un inconfort (voir un chiropraticien ?), une poussée de croissance, etc.

« Quelque soit le type de naissance, tous les bébés devraient voir rapidement après la naissance, un ostéopathe ou un chiropraticien. Les bébés ont souvent des tensions reliés à leur position dans l’utérus et durant leur descente dans le bassin à l’accouchement lorsque leur position n’est pas optimale. L’utilisation d’instruments pour la naissance (forceps, ventouse, césarienne d’urgence) influence aussi l’état physique, voire même psychologique du bébé. »

Conseil no 2: Des cycles plutôt qu’une routine

Dans les premiers mois, une erreur commune est d’essayer de mettre bébé dans une routine à heure fixe. Il est beaucoup plus facile d’y aller en termes de cycle: en apprenant à connaître la période d’éveil optimale selon son âge. Les premiers jours, bébé dort beaucoup, boit et reste peu éveillé. Au fil du temps, sa capacité d’éveil augmente. Quand coucher bébé? Au début, après 30 ou 40 minutes, puis ça étira à 1h, puis 1h30 et 2 heures..

En portant attention au temps d’éveils, on évite d’avoir un bébé trop fatigué (voir en dette de sommeil) qui lutte pour ne pas dormir ou un bébé sur stimulé qui aura +++ de pleurs de décharges en soirée. Lorsqu’on voit l’heure de la fin d’un cycle d’éveil arrivé, on porte davantage attention aux signes de fatigue de notre bébé.

On finit par connaître notre bébé et pouvoir plus efficacement prévoir la journée.

« Avant 4 mois, la plupart des bébés n’ont pas de routine fixe, c’est plutôt aux parents à s’adapter au bébé. Des rituels courts peuvent quand-même être mis en place. »

Conseil no 3: Endormir bébé, de façons variées

Si vous avez lu le livre d’un sommeil paisible et sans pleurs, vous connaissez probablement déjà ce truc. Le principe étant qu’en endormant bébé de 1001 façons, il sera plus facile ensuite de l’amener à se rendormir seul la nuit à la fin d’un cycle de sommeil. (lors d’un micro-réveil)  Parallèlement on peut aussi créer une mini routine, utiliser x ou y façon à x moments donnés… Le principe de la routine est qu’à la longue bébé va pouvoir s’attendre à ce qui arrive, ce qui est sécurisant. Par exemple, j’ai pris l’habitude d’endormir Laurent le matin en mouvement (poussette, portage), l’après-midi en le berçant et le soir en portage / directement dans le lit.

Quelles sont les façons d’endormir bébé ?

– la poussette (à plat et non dans la coquille pour éviter l’asphyxie positionnelle)

– le porte-bébé (certains vont avoir besoin de sentir nos mains sur leur corps ou d’une doudou de mousseline près du visage.)

– en le promenant (position latérale contre nous, soit la tête sur notre bras ou collé comme en allaitement, mais un peu plus haut ou position verticale avec doudou pour imiter l’effet porte-bébé)

– les premiers jours : dans le creux de nos jambes assis en indien.

– en l’emmaillotant, pour ensuite soit le déposer comme ça avec ou sans bruit blanc, ou le promener/bercer.

– La peau à peau ou contact avec nos mains, le creux du cou, etc. peuvent aider.

– en allaitant. Allaiter aussi souvent que nécessaire sans regarder l’heure. Allaiter nourrit, mais réconforte aussi. Bébé boit constamment pendant des heures? Probablement normal. En cas de doute sur la quantité de lait absorbé, demandez l’aide d’une professionnelle.

L’emmaillotement est vraiment efficace, mais prend de la pratique. Beaucoup vont arrêter en pensant que bébé n’aime pas. Le nouveau-né vient de passer 9 mois confiné dans un petit espace, ça vaut la peine de réessayer plusieurs fois et se pratiquer à bien emmailloter.

Pour un bébé avec un sommeil agité, parfois ce qui peut aider c’est le promener (mouvement plus “intense”) et une fois endormie on pourra le bercer (au début plus rapidement puis tranquillement de moins en moins jusqu’à être immobile pour ensuite le déposer.)

« Déposez bébé dans son lit ressemble parfois à une opération de déminage! Voici un petit truc pour réussir à déposer bébé sans que celui-ci se réveille. Premièrement j’aime bien l’idée de réchauffer la literie à l’aide d’un sac magique quelques minutes avant d’y déposer l’enfant. N’oubliez pas qu’il quitte la chaleur de votre corps pour une literie froide, cela crée un gros contraste! De plus, lorsque vous déposez bébé, déposez ses fesses en premier dans le lit, puis son dos et sa tête. Sans le savoir, de nombreux parents déposent la tête en premier, ce qui a pour effet de déclencher le réflexe de Moro et donc de réveiller bébé. »

S’il est en porte-bébé, on peut utiliser un ballon d’exercice pour s’asseoir pendant qu’il dort sur nous.

Autant pour le mouvement que pour le volume du bruit, on suit la règle plus bébé est agité = plus le mouvement est rapide (tout en demeurant sécuritaire et aimant) et le son élevé (comme repère : le son d’une balayeuse allumée). Si on sent que notre fatigue prend le dessus, n’hésitez pas à déposer bébé. In utéro le nombre de décibels entendus par le bébé est l’équivalent du son d’une balayeuse. 

La nuit surtout, certains bébés sont déjà capables de se rendormir seuls. Essayez de temps en temps, on change la couche, emmaillote puis dépose bébé à côté de soi ( dans son lit collé à votre lit par exemple.) Fermer les yeux, s’il a besoin de plus il s’agitera et vous le saurez.

Conseil no 4

Accepter les heures d’éveil la nuit

Dans les premières semaines puis vers la régression de 4 mois, bébé peut être agité et avoir besoin d’être bercé constamment ou refuser de dormir la nuit.

Je fais partie des gens qui pensent que lutter contre ce qui est normal ne sert à rien. Profitez-en pour boire un thé et lire un livre pendant ces périodes. Si bébé est complètement réveillé, jaser doucement avec lui, récolter ses sourires puis réessayer de le coucher au cycle suivant (30-45 minutes).

Conseil no 5 Le sommeil de maman

Les premières semaines, j’essaie de faire 2 siestes puis 1 par jour. Surtout avec les éveils de nuit, ça aide beaucoup. Je dors avec bébé, en allaitant couché au besoin.

Pour faciliter le sommeil, vous pouvez l’emmailloter puis laisser aller du bruit blanc pendant les périodes de dodo de bébé. Quand il se réveille la nuit, la plupart du temps boire collé suffira à le rendormir.

En ayant bébé très près de moi, je me réveille avant qu’il pleure, s’il tousse, etc. et un coup d’œil me permet de savoir si je dois me réveiller ou non.

Demander de l’aide pour dormir est aussi très bénéfique. Papa ou une autre personne qui bercera portera…

Aller se coucher au bon moment peut beaucoup aider, plusieurs bébés ont une période où ils dorment plus longtemps après les tétées groupées, c’est le moment d’aller se coucher dès que bébé semble parti pour quelques heures.

« Je dis souvent que ce sont les parents qui devraient s’entrainer au sommeil ! Dans mes rencontres en prénatal je donne toujours aux parents l’idée de se pratiquer à faire des siestes de jour. Pour récupérer vous aurez besoin d’une sieste équivalent à un cycle complet de sommeil chez l’adulte soit 90 min. Je suggère aussi de se pratiquer à faire des micro-siestes de 20 min maximum pour les moments où le temps manque. La micro-sieste est très efficace pour regagner de l’énergie sans tomber dans un sommeil profond. Et meme si vous ne dormez pas, dites-vous que vous économiserez au moins 50% de votre énergie à être allongé! »

Dernier conseil : réconforter, bercer tant que bébé en as besoin.

Un besoin doit être comblé, simplement. Lutter à essayer de modifier bébé par une technique risque de créer plus de frustration que d’autres choses.

Les premiers mois, on doit surtout se concentrer sur apprendre à connaître notre bébé et les façons, ces rituels à lui qui le réconforte.

Découvrez mon article sur le sommeil et le transition vers le milieu de garde: https://cinqminutespourjouer.com/2017/11/07/endormir-sans-laisser-pleurer-cest-possible-en-garderie-aussi/

Le jeu, un pont entre les générations

Les tortues agiles

Pomango m’a proposé de découvrir la gamme de jeu italienne Milaniwood et ça m’a inspiré sur un sujet bien précis: le jeu comme moyen de rapprocher les grands-parents et leurs petits-enfants. En fait, je dis grands-parents, mais je parle de tous les adultes significatifs qui gravitent autour de nos enfants. C’est que la première chose que j’ai remarquée au niveau des trois jeux que j’ai choisis, c’est qu’ils sont absolument parfaits pour rallier des humains avec différentes capacités. Les règles sont simples et flexibles, et le style des trois jeux peut rappeler les jeux d’adresse classiques.

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Je vais être honnête: une des raisons pour laquelle j’ai pris l’habitude d’apporter des jouets partout où je vais, c’est pour éloigner mes enfants de la télé. C’est souvent la solution facile pour occuper les petits ailleurs, et c’est tellement contre mes principes. Je suis consciente que chaque personne est responsable de sa relation avec mes enfants, mais j’ai choisi que mon rôle soit de rendre ça plus facile. Aussi, lorsqu’ils sont occupés de façon appropriée, mes enfants sont plus agréables ce qui donne envie de passer du temps avec eux. C’est gagnant pour tout le monde !

Les grands-parents n’ont pas toujours le goût de s’impliquer dans un jeu avec beaucoup de règles, et c’est parfait. Pour d’autres, c’est une question de capacités: l’Alzheimer va rendre plus difficile la compréhension et ça devient un défi de trouver un pont entre les générations.

Ce que je remarque, c’est qu’en rendant disponibles des jouets simples et rassembleurs, la relation grandit.

Le lendemain de la réception des jeux, un des papis a passé du temps chez nous. Il a été tout de suite attiré face à la perspective de relever des défis. Mes filles l’observaient attentivement et ont été réellement impressionnées de voir que papi pouvait réussir tous les défis. Elles l’ont trouvé bon et ça leur a donné le goût de perfectionner leur technique ensuite. Il y avait des rires, des wow, du plaisir partagé. C’était un beau moment !

Tranche-carotte

J’ai choisi le jeu des tortues agiles parce qu’on peut l’utiliser comme un jeu de pétanque et je savais que l’idée plairait à mon père qui y a longtemps joué. J’avais envie de créer pour lui l’opportunité de partager une de ses passions avec ses petits-enfants.

Le jeu de la chenille volante est un autre jeu demandant différentes habiletés donc beaucoup de concentration. Le principe est simple: il faut tirer sur l’élastique et viser pour tenter de faire voler la chenille dans la cible. C’est un jeu qui va favoriser l’entraide, les rires et donner envie de recommencer jusqu’à ce qu’on réussisse.

Pour ce qui est de tranche-carotte, le défi consiste à donner un coup sec sur les carottes avec le couteau pour retirer une tranche à la fois (sans que tout s’effondre !) C’est plus difficile que ça en a l’air. Il faut de la concentration et de la détermination pour y arriver.

Je voulais prendre le temps de souligner que Milaniwood est une compagnie dont la priorité est d’avoir l’impact environnemental le plus faible possible. Le bois utilisé pour créer les jeux vient d’une forêt gérée de manière responsable.

Bref, j’ai prévu utiliser ces jeux lors de ma prochaine fête d’été, dans les fêtes d’enfants ou réunions familiales. On parle souvent de l’importance de modeler des comportements comme la persévérance, la concentration face aux enfants, et ces jeux d’adresse donnent une occasion parfaite pour que nos petits voient les adultes adopter ces comportements. Tout en partageant du plaisir et de bons souvenirs !

La chenille volante

Divulgation: J’ai reçu ces jeux dans le cadre d’une collaboration avec Pomango. Ces opinions reflètent les miennes.

La grande conversation sur les petites soeurs / Faire fâcher les grands

Dernièrement, j’étais avec les enfants quand une situation survient: rien d’exceptionnelle, ma fille de 3 ans expérimente comment provoquer des réactions dans sa fratrie. Ça m’as rappelé qu’il était temps que ma 5 ans rejoigne le club des grands qui savent.

Je l’interpelle : “Charlotte, j’aimerais t’expliquer les règles du jeu je vais faire fâcher ma soeur….:

Je n’ai pas finis ma phrase que j’entends ma 10 ans s’exclamer à sa soeur de 8 ans :” oh!!! Ce jeu-là, tu l’as utilisé souvent à 3 ans, je m’en souviens !”

Il semble qu’il y a des choses qui ne changent pas, comme le plaisir de faire fâcher sa soeur :p.

Ce que j’explique à mes enfants, c’est que certains comportements légèrement dérangeants de leur petite soeur ont pour objectif de provoquer une réaction. Qu’on peut les désamorcer en restant de bonne humeur, que nous faire fâcher c’est un peu sa façon de “gagner” son jeu. Après tout, nous avons le pouvoir de choisir nos réactions et de laisser l’autre les influencer ou pas.

Parfois, je vais le nommer à l’enfant en situation: “oh, (clin d’oeil), on dirait que… “

Ça n’enlève pas le fait qu’ils peuvent mettre leur limites, que je vais les aider, que je vais continuer à travailler les habiletés sociales avec la 3 ans. Le seul objectif c’est qu’ils ne tombent pas dans les cris/lirage etc.

Parce que, si l’enfant de trois ans découvre que, sur commande, elle peut faire crier sa soeur; elle va le faire. Elle va le tester à fond avec toutes les variables possibles. Oh.

Si on parvient à outiller les plus grands pour qu’ils ne soient pas étonnés, et soient même fiers de ne pas réagir (parce que hey, ils voient le jeu venir), on réduit de beaucoup le renforcement, la motivation du plus petit. Ça devient plus facile à gérer.

C’est également une façon d’introduire le concept du pouvoir qu’on as toujours, comme humain, sur notre façon de réagir.

Une fenêtre d’opportunités / la force de l’intrinsèque

Pendant le repas du soir, les enfants se sont mis à parler de manèges. Ils racontaient leurs expériences passés, et tentait d’imager verbalement un de ces manèges qu’ils avaient déjà vu. “Ça serait plus facile si je pouvais te le dessiner.”

Après le souper, j’ai imprimé quelques photos de manèges avec l’intention de les mettre dans les coins blocs et dessins. Nous avons ramassé la cuisine et j’ai mis crayons, cartons, ciseaux, colle sur la table. J’ai proposé aux enfants de construire des manèges (et j’avais prévu plus tard leur proposer de raconter une aventure sur le sujet. À suivre). Ce n’était pas une proposition très complexe et c’était le but, je sentais que ça répondrais parfaitement à un mercredi soir ordinaire.

Ce qui est le plus intéressant par contre, c’est ce qui s’est passé ensuite.

Charlotte a dessiné un manège puis a rapidement bifurqué vers l’écriture des lettres de l’alphabet. Elle en as écris plusieurs de mémoire puis est allée voir l’affiche pour se remémorer les autres.

Alice a découpé du papier avec passion pendant que les autres créaient leurs projets.

Je trouve ça renversant, beau, fort, riche. C’est absolument tout ce pourquoi je fais ce que je fais.

Peu importe le “projet”, elles retournent naturellement vers là où leur développement les amène. On appelera ça des périodes sensibles, des expériences clés selon la pédagogie.

Ça va sembler très simple mais créer un environnement où elles ont (1) la liberté de suivre leurs pulsions créatrices (2) suffisament confiance pour essayer, prendre des risques (3) suffisament de simulation pour développer ces périodes et les explorer. (4) le bon matériel disponible au bon moment.

Ça là, ce n’est pas rien.
C’est tout là le travail invisible qui se cache derrière le “jeu libre.”

Ps: Charlotte as commencé enquête au village des sons, elle est prête, c’est vraiment excitant !

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