Être parent et éducatrice différemment. Bienveillance, école-maison, éducation alternative au quotidien.

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Regarder son / l’enfant / Le premier outil

Si j’avais à écrire un livre sur comment vivre la parentalité connectée depuis la naissance, ou la commencer plus tard, je mettrais ceci comme première étape. (On vit la parentalité connectée, c’est une relation, ce n’est pas quelque chose qu’on applique, parce que sinon ça devient une volonté d’imposer, de faire faire et ça nous déconnecte de la relation.)

Regarder son nouveau-né, je crois que c’est assez naturel. On le trouve beau et il nous fascine. On l’observe bailler et on apprend à connaître ses signaux (voir ici). Quand l’enfant grandit, un phénomène apparaît, symptôme d’un problème chronique de « manque de temps » ou du moins d’un besoin de ne pas s’ennuyer et combler chaque seconde.

Si l’enfant ne dérange pas, l’on en profite pour détourner le regard. C’est naturel, hey, de profiter du moment où il ne se chicane pas avec sa sœur pour avancer le dîner. Je fais la même chose.

Sauf que, voilà l’effet. Nous ne voyons vraiment notre enfant que quand il crie, se manifeste bruyamment, exige notre attention de façon appropriée ou non. Et on se demande pourquoi il en vient à ces méthodes et comportements « négatif »?Aussi, ça a comme effet que nous avons une image de notre enfant axé sur ces moments plutôt que sur ce qu’il est vraiment.

Bien sûr nous l’observons vite vite aux legos de temps en temps, mais nous manquons tellement. Nous manquons le moment où il découvre qu’il peut faire une tour aussi haute, où il comprends ceci ou cela.

Nous nous privons de ceci, alors que ça pourrait tellement nous aider. Il est plus facile de balancer le négatif quand il provient d’une personne donc nous connaissons bien aussi les petits exploits ordinaires, le côté fascinant.

Nous nous privons du plus beau de l’enfance.

On part d’un meilleur endroit, c’est difficile à décrire mais même dans les crises, notre point de départ change tout. Ça balance. Ça remets en perspective. Ça donne des indices.

Donc, je ne dis pas qu’il faille passer la journée à ne rien faire d’autre que de regarder son enfant découvrir ses mains ou à faire un replay de la reine des neiges. Ce serait trop, ça pourrait avoir l’effet inverse. Et quand je dis regarder. Je veux dire regarder. Sans intervenir constamment ou tenter de transformer, d’améliorer avec notre vision d’adulte. Juste voir.

Mais si on prenait 5 minutes pour arrêter ce qu’on fait de temps en temps et qu’on était complètement attentif à ce que notre enfant fait. Ça pourrait changer bien des choses.

Zoé

Résolutions 2021

J’ai vu de belles choses bien inspirantes circuler quant à des souhaits pour 2021, de nouvelles idées quant à comment aborder la rétrospective d’une année particulière comme l’a été 2020.Honnêtement, je n’ai rien de bien grandiose à écrire parce que, je l’ai déjà mentionné, cette année m’as affecté beaucoup au niveau créatif. J’ai du mal à savoir ce que je ferai le 2 janvier alors que tout peut changer subitement selon la situation.

Dans ces moments donc, j’aime me retourner vers les intentions. Ce sont nos alliées les plus précieuses. Je n’imagine pas l’intention comme une règle ou une directive mais plutôt comme une inspiration qui veille sur moi, prête à m’aider, me montrer le chemin.

Ces intentions précises ont été dessinés, griffonnés, sur des papiers affichés au mur depuis longtemps chez moi. Elles sont importantes pour ma famille et mes enfants les récitent même parfois.

J’ai envie de vous les partager, de vous parler d’elles.

« Passons une bonne journée » date de 2014 je crois. C’est un des premiers articles sur le blog. C’est un appel à la réconciliation à la base, une tentative de reconnexion. C’est aussi selon moi un rappel de la responsabilité partagée dans une relation, dans une famille. C’est un « écoute, hier c’était ça, mais aujourd’hui moi je me lève et je repart avec l’envie d’avoir du plaisir avec toi. »C’est aussi une direction à suivre à l’aveugle quand ça va moins bien. On perd le contrôle sur le monde de dehors qui semble exploser? Ok. On redirige notre attention sur ce qu’on peut faire : on essais de rendre notre journée plus douce.

« Chacun a l’occasion de s’améliorer »

C’est un appel à l’acceptation de la vulnérabilité. Avoir l’occasion de s’améliorer c’est accepter de prendre des risques et de vivre des échecs. C’est accepter chez l’autre ses tentatives maladroites, et chez soi aussi. C’est rejoindre l’enfant ou l’humain là où il est et tenter d’en faire le moins possible à sa place, pour lui laisser de l’espace pour évoluer. Parce que ta vision m’intéresse, j’accepte qu’elle soit différente de la mienne et j’accepte que le chemin pour s’y rendre soit parfois plus dérangeant pour moi.

« Joue, danse, chante« 

Ce sont les bases de tout, simplement. Pour notre famille, danser et chanter c’est vraiment libérateur. J’ai déjà mis salit toi aussi, parce que c’était ce qui représentait le mieux l’esprit de cette libération à ce moment-là. Jouer, c’est la réponse à tout pour les enfants. Favoriser ceci, c’est mon travail le plus important. Si les enfants jouent, tout va bien.

« L’entraide et l’amour. « 

Il y a un dessin que je fais souvent, c’est tout simple, ce sont 6 cœurs avec des sourires, un grand et 5 petits. Mes enfants et moi. Celui-là aussi, je le vois souvent reproduit. La base de ma bienveillance c’est cet amour inconditionnel que je tente de faire fructifier dans mes gestes. C’est imparfait, mais c’est là.

L’entraide, j’en ai abondamment parlé je crois aussi. Tsé, je ne peux pas éviter tout à mes enfants. Ils vivent dans une pandémie, ça se peut tu assez pas comme probabilité des choses que j’imaginais pour mes enfants en me flattant la bedaine enceinte d’eux? Par contre, je peux essayer fort de créer une maison pavée si fortement de ses intentions que ça devienne leur refuge, leur absolu. Peu importe ce qui se passe, que ce soit la pandémie ou des conflits, ils savent qu’à la fin de la journée, ça ce sont les intentions qui seront encore là, représentés dans mon accueil. Ou du moins tentez de (parce que, moi aussi, j’ai une place pour m’améliorer et faire des faux pas.)Donc voilà, ce sont les intentions qui continueront de me guider en 2021. Je vous souhaite d’identifier celles qui correspondent à votre famille. Bonne année !

Voici pourquoi mes enfants n’ont pas à partager.

Je fais partie des parents qui ne croient pas au partage obligé.

Ça peut sembler surprenant à première vue: mes enfants ne sont jamais incités à « partager parce qu’on doit partager ».

  • Ils peuvent partager par choix parce qu’ils ressentent de l’empathie pour l’envie d’avoir de l’autre enfant.
  • Ils peuvent partager par choix parce qu’ils ont envie de jouer ensemble.
  • Ils peuvent se mettre d’accord sur le fait de séparer un jeu moitié-moitié ou utiliser une minuterie pour déterminer le rythme des tours parce qu’ils veulent jouer au même jeu.
  • Ils peuvent soumettre un problème au conseil familial s’ils sentent une injustice.
  • Ils peuvent avoir à gérer la déception qu’un jouet soit déjà prit (et je les aide à y faire face. )
  • Ils peuvent choisir de jouer pendant 1 heure avec un jeu, et refuser de partager si d’autres enfants veulent le même jeu. Ils ont le droit d’affirmer: « Présentement, j’aimerais jouer seul avec ce jeu. »

Pourquoi? Parce que je considère qu’il y a deux gros défauts au partage absolu.

1) Il limite le jeu
Plus l’enfant a du temps, plus le jeu devient profond et significatif. Si on demande toujours de changer après 5 minutes parce qu’un autre enfant veut le jouet, on entrave le déroulement du jeu; à long terme on l’habitue à limiter son attention à quelques minutes. Il reste en surface plutôt que d’aller au bout de ses idées.

2) On empêche l’enfant d’accéder à un partage plus significatif, choisi de plein gré.

Il partage parce qu’il n’a pas le choix et non par empathie, compréhension du désir de l’autre, envie de partager etc. On tombe dans la discipline de l’adulte vers l’enfant plutôt que de le laisser expérimenter les conséquences naturelles de ses gestes. On lui refuse le droit d’affirmer ses besoins, ses limites.

Aussi, partager par choix et recevoir la conséquence naturelle du plaisir de l’autre, du plaisir avec l’autre, c’est une richesse. Pour se faire, il faut absolument laisser le pouvoir de décider aux enfants.

De l’importance de gérer ses frustrations, de bâtir sa résilience.
Aussi, le partage forcé possède un défaut pour l’enfant qui reçoit. Pourquoi les adultes forcent le partage? Pour plein de bonnes raisons donc le désir d’ouvrir leur enfant à de belles valeurs, mais, aussi, pour ne pas gérer de déceptions. C’est vrai; nous n’avons pas envie que le petit pleure parce qu’il n’a pas son camion. Accepter que l’autre ait quelque chose qu’on n’ait pas, c’est difficile. Cependant, c’est nécessaire d’accueillir ses émotions et de les laisser être plutôt que de toujours chercher une solution.

Malgré tout, à force de modeler, de respecter aussi leurs désirs, le partage vient naturellement chez les enfants. Ils ont envie de partager lorsqu’on leur laisse la possibilité de choisir de le faire, ou non. Le rôle de l’adulte ici est d’accompagner. De nommer, possiblement, ce qui semble dériver un peu du cours normal des choses: « Je vois que… » « Je me demande..  » De mettre en place une structure comme le conseil de famille ou de groupe pour que les enfants puissent discuter ensemble, trouver des règles qui leur conviennent.

Et c’est précieux, un partage qui vient du cœur. Le partage d’un enfant qui choisis de le faire parce qu’il souhaite réellement le faire. Parce qu’il en as expérimenté le bonheur.

D’autres articles:
La grande conversation sur les petites sœurs / Faire fâcher les grands

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J’ai laissé mes enfants choisir les règles

 Le truc du décompte (10 secondes)

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La visualisation guidée comme outil de retour au calme pour les enfants

Lundi, j’ai partagé sur ma page facebook une publication portant sur le fait d’avoir un enfant intense. J’ai eu envie, pour ceux qui se sentiraient interpellés par ce témoignage de vous partager un des outils qui fonctionne dans ma famille: la visualisation guidée.

La capacité d’introduire mes enfants vers ce type d’outils part de ma propre quête de la pleine conscience. J’ai d’abord expérimenté avec ceux-ci moi-même avant de les proposer pour mes enfants.

La visualisation, qu’est-ce que ça représente pour les enfants ?

– C’est un pouvoir spécial, celui de te transporter dans un endroit qui te réconforte, te fait sentir bien.

« À un moment elle est agitée, mécontente. Elle n’est pas bien. Elle est près de moi, et je lui parle pour essayer de voir ce qui se passe. Je lui nomme : » j’ai l’impression que tu aimerais retourner à la maison? » Elle confirme. Son réflexe pour gérer l’anxiogène, c’est de fuir vers le connu.

Je vais un peu plus loin, je lui dis de me suivre. Je m’assois en indien, et elle est assise sur moi. Je lui dis de fermer les yeux et d’appuyer sa tête sur mon cœur.

-« Je vais te dire un secret. Quand on est avec quelqu’un qu’on aime, on peut se sentir à la maison. Écoute mon cœur et ensemble on va faire comme si tu étais à la maison avec moi. Nous sommes sur le fauteuil vert, tu es assise sur moi et devant nous il y a tes sœurs qui jouent dans le corridor. Tu entends leur voix? De l’autre côté, papa fait la cuisine. On entend le bruit des bols, l’eau qui coule. On est bien à la maison, ça sent la lavande, il fait chaud. « 

Elle s’est apaisée, elle est retournée jouer et elles se sont amusées encore plus qu’avant. Je les ai observés, assise par terre avec mon café et le bébé bien éveillé qui babillait, collaborer pour choisir qui tourne, quand sauter, etc. « 

La première étape est d’abord d’être soi-même suffisamment attentif à la normalité de notre chez-soi pour pouvoir la transporter ailleurs. Il faut, comme parent, être en mesure de se créer une image mentale forte pour pouvoir la transmettre.

Certains enfants choisiront un autre endroit, aussi. Un souvenir d’un moment heureux.

Et ensuite, on peut aider l’enfant à s’y transporter, en douceur.

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Donner la main / le jeu du robot

Je ne suis pas une grande convaincue du besoin que mes enfants me tiennent la main en tout temps. Je préfère plutôt les habituer avec des consignes de sécurité et globalement ça suffit la majorité du temps.

Je leur ai appris en jouant des mots qui signifient d’arrêter de marcher ou le contraire, et régulièrement je vérifie qu’elles s’en souviennent. Ça me permets de m’assurer à distance qu’en une syllabe, je peux les faire s’immobiliser si c’est nécessaire. Ça leur donne la liberté de marcher, courrir parfois sur le trottoir en toute sécurité. Je les incite aussi à être attentives aux stationnements et autres dangers possibles.

Elles donnent la main dans deux occasions précises :
– traverser la rue
– dans un endroit public bondé

Avec le temps, nous avons créer un petit jeu qui reprends le principe des pré-requis. Je suis un robot activé uniquement lorsqu’on tiens mes mains. Si on lâche ma main, j’arrête de marcher.

Charlotte et Alice aiment beaucoup ce jeu, où elles ont la responsabilité de me tenir la main pour que je puisse marcher. Je vais faire des bruits de robots parfois pour ajouter au contexte. C’est agréable !

Ça fonctionne aussi parce que dans notre famille, la conséquence prévu lorsqu’on ne tiens pas la main est qu’on ne traverse pas la rue. C’est relié et logique.

L’autre chose que j’ai implanté, et j’en avais déjà parlé, c’est que j’ai une petite chanson associé à la traverse de la rue. Je chante dès que mes pieds touchent la rue et mes enfants ont associé cette air à tenir la main et traverser. Ça devient automatique : je chante et ils prennent ma main.

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