Être parent et éducatrice différemment. Bienveillance, école-maison, éducation alternative au quotidien.

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Et si on se préparait pour Noël?

Dans la pédagogie Waldorf, il y a cette importance accordée aux préparatifs qui résonne beaucoup avec moi. Lorsqu’une date spéciale approche, comme Noël, les enfants sont invités à créer, cuisiner, préparer, entendre. Les semaines précédentes Noël sont pour moi un moment clé d’apprentissages et de souvenirs en famille. Le fait de lier toutes ces activités aux préparatifs rend le tout plus motivant évidemment, et participe à savourer l’anticipation des temps festifs.

La période de célébration est nommée “festival”, et peut être adaptée à notre réalité: comme toutes les traditions, plus celles-ci nous ressemblent, plus c’est facile de les suivre. Voici donc une série d’idées et d’inspirations pour préparer Noël.

Une ambiance de Noël sur fond de musique et d’histoires

Pour mes petits, j’avais envie de créer des traditions fortes. J’avais envie qu’elles associent par exemple un CD de musique au mois de décembre de leur enfance (dans les faits, elles l’écoutent toute l’année haha). Avec la hausse des services sur demande incluant la musique, les bibliothèques, nos enfants ont beaucoup de variétés dans leur quotidien. C’est vraiment une richesse parfois, mais je trouve aussi qu’avoir quelques ancrages, toujours les mêmes, c’était important. J’ai donc une petite boîte dans mon sous-sol avec du matériel (livres, CD) qu’on ressort chaque année en décembre. C’est intéressant parce qu’alors qu’ils grandissent, ils retiennent des aspects différents de chaque histoire ou chanson.

Plateaux Montessori autour des cartes de Noël

Plusieurs enfants auront envie d’autonomie pour réaliser leurs cartes, et je trouve que c’est une très bonne occasion d’utiliser des plateaux inspirés de la pédagogie Montessori. Par exemple: en séparant en séquence les étapes pour fabriquer la carte, en créant un bricolage avec modèle dans un plateau. Une activité toute simple que j’aime bien consiste à créer des étiquettes-modèles (ou cartes en trois parties) contenant le nom des personnes significatives pour l’enfant. Selon son niveau de développement et ses intérêts, il peut reproduire les prénoms avec des lettres mobiles, dans le sable, en écrivant, avec les aimants d’un tableau magnétique.

Lorsque j’envoie une carte réalisée par mes enfants, j’ajoute toujours une mention demandant aux gens d’appeler l’enfant pour les informer de la réception. C’est vraiment excitant pour eux de constater le chemin parcouru, et l’efficacité de la poste.

Noël est fait de petits gestes

Au-delà des cadeaux, le temps passé ensemble. Personnellement, je crois que poser une série de petits gestes (coudre, donner, cuisiner, poster des cartes) qui ont une signification forte est tellement plus important que le côté “surprise” et gâteries. Bien sûr, les enfants n’oublient pas le grand jour des cadeaux, mais moi ce donc j’ai envie de me souvenir, c’est de leur fierté lorsqu’ils créent un cadeau simple en bricolant ou cousant. C’est pour cette raison, et également pour voir leur sentiment d’appartenance fleurir, qu’on met l’emphase sur tous ces préparatifs. Vous remarquerez peut-être que les pédagogies alternatives accordent beaucoup d’importance aux travaux manuels. Je pense que même (surtout!) en 2019, il est pertinent pour un enfant de vivre l’expérience de passer des heures sur un projet. C’est quelque chose de précieux.

Une occasion de découvertes

Finalement, quelque chose que je fais, année après année, c’est de décomposer pour eux ce qui compose les fêtes de Noël pour leur offrir la possibilité de l’utiliser, l’expérimenter, dans leurs jeux. Un sapin en bois dans le coin jeu, des carrés de tissus pour jouer à emballer des cadeaux, des boucles, des maisons / formes de maisons pour créer leur propre village de Noël. Pour les touts petits, j’ai créé une “boule de neige” format géant avec un grand pot en plastique solide, de la fausse neige, un sapin… Il est important pour moi de ne pas l’offrir dans un contexte dirigé, je le dépose simplement, parfois je créer une scène qu’ils peuvent ensuite utilisé ou non. Je ne commente pas puisque j’ai confiance qu’ils créent l’univers qui répondent à leurs besoins. Mon objectif c’est simplement d’ouvrir les possibilités et également de leur donner un espace de oui. Sans s’en rendre compte, on va chez une tante et on se retrouve avec des “non, les décorations c’est pour les yeux, et les belles boucles ne doivent pas être brisées et… “ Il y a tellement de découvertes et de jeux qui peuvent surgir naturellement lorsque l’environnement résonne avec leur vécu. 

Joyeuses fêtes !

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Ps2: Cet article a été écrit en collaboration avec Pomango, c’est pourquoi vous y trouverez des liens.

Ce matin, j’ai choisi de ne pas me dépêcher

Ce matin, je me suis réveillée vers 6h, j’ai allaité le bébé qui s’est endormi de nouveau, satisfait d’avoir but.

J’aurais pu me dépêcher et ne pas le rendormir mais protéger le sommeil de mes enfants c’est une des raisons clés pour lesquelles je reste à la maison.

Puis, les autres petits se sont réveillés.

À 6h30, je suis assise à la table et je supervise la préparation du déjeuner des moyens, tout en préparant celui du bébé.

Sous mon regard, Charlotte prends une tranche de pain, la place méticuleusement dans le grille pain, vérifie le niveau de cuisson désiré. Alice beurre son pain avec un zèle impressionnant, il y en aura sur chaque millimètre.

J’aurais pu me dépêcher et faire le déjeuner à leur place mais j’essaie de favoriser leur autonomie en les laissant prendre des initiatives.

Je bois mon café, on déjeune en discutant. Je fait une démonstration pour leur rappeler le truc pour équeuter les fraises. Les trois petits sont dans le même mètre carré que moi, elles ont rapprochées leurs chaises.

J’aurais pu me dépêcher mais, j’avais des réservoirs d’amour à remplir. Un investissement pour le reste de la journée.

J’ai donné une débarbouillette à Laurent pour l’amuser le temps que je ramasse la table rapidement. J’ai encouragé Alice à ramasser sa place en la prenant dans mes bras et en chantant (elle s’est sauvé à ma première tentative). J’ai sortit des vêtements pour elle, qu’elle a refusé de mettre.

J’aurais pu me dépêcher mais ajouter un facteur stress et pressée à cette situation l’aurait rendu bien anxiogène et pas plus efficace.

Ensuite, j’ai constaté que Laurent était sale, oh tellement sale. Sa couche était imbibée de fraises. Ses pieds et ses cuisses et son torse aussi. J’ai réalisé qu’il serait plus simple de lui donner un bain. Alice m’as entendu l’annoncer et est venu m’aider à mettre le bouchon. Elle a trouvé le savon pour moi, et me l’as donné. Elle était assise sur moi pendant que je nettoyais Laurent. Il gigotait des pieds et des mains, bien heureux. J’ai attendu qu’il démontre qu’il avait finit de jouer dans l’eau pour le sortir.

J’aurais pu me dépêcher mais plutôt que d’interrompre un moment positif pour tous, j’ai arrêté une seconde pour en prendre conscience, j’ai sourit et respirer en regardant mes deux petits comblés.

Laurent a eu une couche propre, je l’ai allaité. Il avait besoin de moi encore alors je l’ai mis en portage pour avancer ma « to-do list ». J’ai vidé le lave-vaisselle avec Alice, une autre chanson pour travailler sur le tri d’ustensiles. « Oh, les papa cuillères vont à droites!! »

Puis, elle est partie jouer.

J’ai balayé et lavé le plancher de la cuisine parce que, c’est impressionnant comment le déjeuner le salit. J’ai plié rapidement une brassée dans ma chambre.

À ce moment-là, j’entendais régulièrement des « et si on… » et des « ok, on va dire que… » venant du jeu des enfants. C’est exactement ce que je veux entendre.

J’aurais pu me dépêcher mais, mes enfants étaient exactement dans le bon « vibe » dans leur jeu libre créatif et je n’aurais pas voulu affecter ça.

De plus, en mettant la maison propre le matin, j’investis dans ma disponibilité émotionnelle. Plus tard aujourd’hui, j’aurai besoin à un moment de temps tranquille dans ma chambre et je ne veux pas y trouver un tas de linge propre.

À ce moment-là, il est 8h50. Je prends le temps de déjeuner. Je commence à avoir hâte de m’asseoir pour lire un livre avec elles. Pour jouer.

Je t’écris pour t’en parler aujourd’hui mon amie car je me rends compte que nos réalités sont bien différentes. Tu es dans une phase de ta vie où le matin est plus rapide, plus facile peut-être. Je dis ça et je suis consciente de ma chance de ne pas être pressée.

J’ai eu à vivre des 6 à 8h dans le passé où j’étais pressée d’arriver à temps à la garderie et au travail, et parfois je finissait en pleurs. Je me disais: » Ben voyons! Comment font les autres pour y arriver?? « 

J’étais face à un enfant qui s’oppose sans choix autre que continuer, continuer, pour essayer d’avoir le moins de retard possible. Cette publication n’est pas un affront, un concours de qui y arrive le mieux.

Ce que je souhaite, c’est te rappeler, chère personne que j’aime et qui l’oublie peut-être, que j’ai trois enfants de quatre ans et moins. Même en congé de maternité, même à la maison, même en mode slow. C’est du temps. C’est ça ma réalité dans cette saison de ma vie.

C’est à la fois simple et complexe. C’est mon ordinaire, qui est invisible peut-être mais est présent. C’est le prérequis à mes enfants propres et heureux avant même que la journée commence « pour de vraie ».

Bien sûr, que je pourrais me dépêcher mais j’ai choisi pour mes enfants une autre façon de faire. J’ai la chance d’avoir cette possibilité pour le moment et je sent que les bénéfices sur mes enfants sont grandioses.

Le jeu libre est stimulant et éducatif. / Éduquer sans planifications mensuels thématiques


(….)

Un adulte attentif, informé et intéressé/enthousiaste.

C’est ce qui fait la différence selon moi.

Pour certains, il est difficile de comprendre la nuance entre ne pas stimuler les enfants de la façon « traditionnelle » et ne pas stimuler les enfants du tout.

Parfois on va faire l’erreur de penser que croire au jeu libre signifie ne pas accorder d’importance au développement de l’enfant. Quand on ne comprends pas cette façon de faire et la démarche derrière, c’est inquiétant, effrayant. On peut même imaginer qu’on obtient des enfants laissés à eux-mêmes, que c’est la recette qui crée ces enfants qui arrivent en maternelle sans être « prêts ».

C’est bien tout le contraire.

Je vais vous dire ce que moi je vis par rapport au jeu libre.

En laissant les enfants jouer, ils ne cessent de me donner des indices clairs de leurs besoins, de où ils en sont, de leurs intérêts. Ça permet de cibler exactement la bonne période pour introduire quelque chose au moment où ça sera le plus significatif pour l’enfant. Au moment où ça compte, et de la façon dont ça compte.

Pis ben oui, parfois, la bonne réponse que leur jeu m’envoie c’est : non merci, je n’ai besoin de rien. Parfois vaut mieux les laisser jouer, maturer, évoluer, et attendre simplement qu’ils fassent le tour de ces habiletés qu’ils maîtrisent présentement.

Ça peut faire peur au début. On vit dans l’impression que l’enfant doit être en train de se diriger vers l’étape suivante à tout moment. Puis on se rends compte qu’il n’y a pas à avoir peur, la plupart du temps l’enfant a tout ce qu’il faut en lui et dans son environnement pour se développer.

Et s’il a un besoin d’un coup de pouce, un adulte attentif, informé et intéressé pourra accompagner l’enfant. (Ou demander de l’aide, ou mettre des choses en place, ou n’importe quelle autre variable nécessaire.)

Parfois, vu de l’extérieur, on peut avoir l’impression que tout est laissé au hasard.

Je peux vous confirmer qu’il y a énormément de réflexion derrière chacun des aménagements, des opportunités offertes aux enfants. C’est planifié, fait avec intention. C’est une approche dynamique, modulé par les intérêts/envies/choix des enfants.

Choisir de laisser une grande liberté de jeu aux enfants ce n’est pas dire non à tous les jeux « de règles » ou dirigés par l’adulte. C’est simplement cesser de penser que tout ce qui vient de l’adulte a plus de valeur. Revoir la hiérarchie du jeu. Laisser de la place à ce qui part de l’enfant. Proposer plutôt que diriger.

Les résultats sont fascinants.

Évidemment, ça va plus loin. Ça peut être le début vers une nouvelle forme de relation avec l’enfant. Vers un style plus démocratique, bienveillant. Lorsqu’on base la relation sur un sincère intérêt de l’autre. On peut rebondir sur ses acquis, leur permettant de s’enrichir.

Bref, est-ce que je vous ai parlé de mes enfants? Parce qu’ils font des choses magnifiques. Ils démontrent des habiletés qui me surprennent même parfois.

Tout ça est une question d’équilibre, mais j’ai l’impression parfois que plusieurs milieux sont tombées dans le piège du trop. Trop de planification. Trop de règles, de directions. Trop d’informations. Trop de tout au nom de la stimulation. Parce qu’on veut montrer à quel point on tiens au développement de notre enfant et un bricolage ça paraît mieux qu’une photo où notre enfant joue dans la boue avec un bâton.

Ps: on a l’impression qu’encourager le jeu libre c’est se condamner à ne rien faire d’éducatif parce qu’on vit avec cette vieille croyance qu’apprendre est pénible. Mais la plupart des enfants aiment naturellement découper, compter, et tout ces acquis « préscolaire ». Il suffit que le contexte et l’environnement s’y prête, de la bonne façon selon qui ils sont. Parfois ça sera subtil, il faut être attentif pour ne pas manquer ces occasions d’être témoins d’un enfant en plein développement.

J’ai ce rêve pour mes enfants


Vu de l’extérieur, certains peuvent avoir l’impression que je choisit d’élever mes enfants dans une bulle. Effectivement, jour après jour, ils me voient faire des choix différents de la majorité pour mes enfants.

Si je les élèves dans une bulle, alors c’est une bulle de protection, de douceur, de confiance.. Un univers fait de choix réfléchis, refusant d’obéir aux automatismes dictés par la société. Ça peut être surprenant de me voir remettre en question des régles et choisir d’être l’exception, mais je fait ce choix jour après jour avec un seul objectif: favoriser leur épanouissement.

Parce que j’ai un rêve pour mes enfants.

Je choisis d’oser créer cet environnement pour mes enfants où je ne laisse pas pénétrer encore tout ce qui compose ce « monde réel » qui les entoure. Je tente d’offrir un espace de liberté où l’enfant peut évoluer sans ressentir la pression et l’influence des publicités, de la vulgarité, de la violence ordinaire entre autres. Il y a du beau dans notre monde, mais tellement de non-sens aussi.

Différents choix composent notre quotidien: l’absence de télé et autres écrans, le choix de répondre à leurs besoins (incluant la nuit) au-delà des normes établis, le choix d’une alimentation où les aliments commerciaux sont moins présents, ne pas les envoyer en garderie ou garder une horaire simplifié, non chargé etc, etc.

Dans mon rêve, les enfants vivent au gré d’un quotidien simple, joyeux, parfois chaotique, souvent doux. Ils s’essaient a cuisiner, rient pourchassé par un papa qui joue au monstre, écoutent des histoires de fées, passent des heures dans leur imaginaire et jouent avec un rien. Je veut les voir se passionner pour quelque chose et avoir le temps, vraiment. Je veut les voir se développer à leur rythme, en accord avec leur personnalité, leur style d’apprentissage propre, guidé par leur curiosité naturelle.

Ce n’est pas que je refuse totalement que mon enfant vive du stress ou des contraintes, c’est que je juge que celles imposées par le mode de vie proposé comme la normalité ne font pas toujours du sens. Ces normes sont en oppositions avec le rêve que j’ai pour eux.

Mon enfant n’est pas isolé, loin de là et il fait face comme tous les autres à des défis, des non, des peurs normales d’enfants… Il socialise d’ailleurs avec une variété impressionnante de personnes! (En l’espace d’une semaine, avant noël, mes enfants ont vus des personnes âgées à l’hôpital, chanter dans une chœur de noël improvisé avec un prête et d’autres personnes du quartier, en plus de leur cercle d’amis etc, etc.)

Goutte à goutte, alors qu’ils auront de plus en plus d’outils et de sens critique, mes enfants grandiront et découvriront davantage sur le monde qui les entoure. Déjà, mes grandes découvrent les normes sociales, parfois différentes de nos valeurs. Ce n’est pas un problème, je suis là pour les accompagner. Elles ont une bonne base et je suis confiante que c’est une autre étape qu’on franchira en famille, simplement. Mon rêve ne s’arrête pas à leur petite enfance.

Mais pour l’instant, quand je voit mes touts-petits jouer librement et joyeusement dans un petit univers où la bienveillance est la norme; je suis heureuse. Quand mon enfant inquiet me rejoint dans mon lit et se rendort rassuré, ça me gonfle le cœur d’amour. J’aime sincèrement regarder mes filles jouer ensemble pendant des heures, librement, le matin, alors que rien ne presse.

J’ai la chance de pouvoir leur offrir tout ça et ça me comble. C’est tout simple. Oui, vu de l’extérieur, mes enfants semblent parfois vivre dans une bulle, mais c’est une bulle d’amour. Une bulle de protection, pour leur donner la chance de vivre une enfance sans soucis, dans l’innocence. Une bulle de grand bonheur pour moi, d’en être témoin. Ce qu’ils sont m’émerveille chaque jour.

Au milieu d’un monde stressant, qui va trop vite, qui a trop de normes, trop de « listes à cocher », me voilà, à refuser, remettre en question, questionner, tout ce qu’on dicte comme normalité en petite enfance. Me voila, à repenser l’enfance, pour mes enfants avant tout…

Parce que pour eux, j’ai un rêve…

 

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