Être parent et éducatrice différemment. Bienveillance, école-maison, éducation alternative au quotidien.

Catégorie : enfants ( Page 4 de 4)

La routine des enfants : tenir compte des parents

Dernièrement, sur mon blog, je vous ai parlé de ma routine quotidienne, hebdomadaire, et aussi de différentes idées à y intégrer. J’ai oublié de vous parler d’un point important: Tenir compte du parent et son unicité. Lorsqu’on met en place une nouvelle routine pour nos enfants, notre focus va généralement être sur ce qu’on pense être le meilleur pour eux. Un élément à considérer (et qu’on oublie bien souvent) c’est que pour qu’une routine soit efficace, il faut avoir envie de la respecter. Ça ne sert à rien qu’elle soit parfaite sur papier, conforme aux standards de tel ou tel pédagogie, si dans la réalité, elle est peu plaisante à vivre. Aujourd’hui donc, j’ai envie de vous inviter
à réfléchir davantage au “être ensemble” et à ce que ça signifie pour votre famille.

De petits ajustements permettent de prévoir des moments dans la journée où le parent fait, ou vit des choses qui lui font du bien. Un parent ayant ses besoins répondus sera plus disponible émotionnellement pour accompagner son enfant. L’enfant grandira avec le modèle d’un adulte sachant prendre soin de lui. Bref, tous en bénéficieront.

Apprendre à se connaître

Bien des livres proposeront des réponses bien différentes à ce qui est sensé faire du bien, supposé vous ancrer dans le quotidien. Méditer silencieusement de longues minutes, ça ne me rejoint pas mais j’ai découvert que dessiner me procure un haut niveau de détente (et ce même si je dessine mal!). J’aime également lire un livre, aller dehors, écouter de la musique québécoise et être dans une pièce où il y a une chandelle parfumée.


Une fois que j’ai une bonne idée de ce qui me ressource et de mes besoins, j’ai réfléchi à comment l’intégrer dans la routine des enfants. Ce n’est pas pour rien que mes enfants associent la chandelle aux moments de calmes, c’est parce que pour moi ça faisait du sens, car ça me fait du bien à moi aussi. Pour vous, ça peut être autre chose. De la même façon, j’ai choisi de faire une grande place a la lecture et à l’art dans nos activités et pas seulement pour les enfants: je prévois une période chaque jour ou je lis un livre a moi pendant que mes enfants lisent leurs livres autour de moi. La musique? C’est devenu un réflexe pour moi d’en mettre le matin pendant qu’ils jouent librement et que je m’active dans mes tâches.

Je vais vous donner un exemple concret de ce processus.
Au troisième trimestre de ma dernière grossesse, j’étais fatiguée. J’ai identifié le besoin de passer du temps allongée (pour me reposer physiquement) et lire (pour me reposer mentalement). Mes enfants avaient besoin de mon attention, et de calme pour se ressourcer parce qu’ils vivaient aussi un peu plus de stress que d’habitude (se faire garder plus souvent entre autres). C’est comme ça que j’ai mis au point une nouvelle période dans notre routine: Lecture et chandelle. Je m’installais, couchée sur le lit d’une de mes filles et je lisais pour elles. Après quelques livres racontées, je leur annonçais que maintenant j’allais lire un livre “d’adulte”. Je lisais donc mon livre alors qu’elles fouillaient dans le bac de livre, m’imitant avec leurs livres imagés, ou jouaient doucement près de moi. J’allumais une chandelle, de la musique douce parfois pour l’ambiance. Nos besoins étaient tous répondus et ça m’aidait beaucoup à traverser la journée (et elles aussi).

Pourquoi le planifier à même la routine des enfants?
Parce que 1, on augmente nos chances de prendre le temps de le faire.
Parce que 2, nos enfants bénéficient de nous voir coudre, dessiner, lire, danser, s’entraîner près d’eux. Ce qui as du sens pour nous, en a souvent pour eux aussi.
Parce que 3, on en vient à créer des associations (et nos enfants aussi) et ça devient naturel.
Parce que 4, on devient un parent plus disponible, parce qu’on peut réfléchir au meilleur moment pour chaque activité, a comment faire pour que ça se déroule plus facilement plutôt que d’être “pris par surprise” par des besoins soudains de nos enfants et risquer de sentir que ce n’est jamais le bon moment.

Parce que ce qu’on lit sur internet ne marchera probablement pas dans notre famille.

En fait oui, mais non, mais oui.
Disons qu’il vaut mieux y aller plus simplement, que de tomber dans la spirale de déception et culpabilité. Parfois, on oublie. On oublie de tenir compte de sa réalité et on vise “le plan parfait”. On se retrouve alors à être déçue. Déçue de nous, de nos enfants, de notre famille. “Ben voyons, peux-tu croire que mes enfants a moi, ils sont pas capable de… ” “Pourquoi moi j’y arrive pas a tenir une routine comme ça ?” Ou pire encore, parfois ça marche, mais personne n’y a vraiment de plaisir.

La vérité, c’est qu’il existe trop de bonnes choses.
J’ai une liste qui me spirale dans la tete de temps en temps, de tout ce qu’il serait bien de faire chaque jour pour mes enfants. Je vous jure, en 2019, cette énumération de “c’est bon pour le développement” n’as pas de fin. C’est ce qui rends 100 fois plus important la capacité de faire une routine centrée sur votre famille et son unicité.

———‐——
Pour des publications exclusives chaque mois et un accès privilégié à mon univers : patreon.com/zoelsirois

Zoé
cinqminutespourjouer.com
facebook.com/cinqminpourjouer


Le principe des prérequis, une alternative logique aux punitions

IMG_8115

“Ça fait cent fois qu’elle va dans sa chambre pour ça et pourtant, elle semble incapable de réfléchir avant d’agir et recommence chaque fois!!!”

Et si on changeait de vision? Si au lieu de réfléchir à comment “lui faire regretter” un comportement, on réfléchissait plutôt aux avantages que lui apporte le comportement souhaité?

Je vais vous parler de ma façon de voir les conséquences dites logiques comme des prérequis plutôt.

C’est beaucoup plus motivant d’atteindre un but, et ça permets au parent d’avoir un rôle d’accompagnement, d’encouragement, d’aide plutôt que le rôle de punir. Toute sa vie, notre enfant devra faire face à des prérequis. Ceux-ci sont généralement basés sur des faits, et non des jugements. “Pour aller dans le manège, voilà la grandeur minimum. Oups! Peut-être l’an prochain!”

Il y a des prérequis sur lesquels nous n’avons pas de pouvoir ( comme la grandeur, l’âge…) mais pour beaucoup, nous pouvons poser des gestes concrets pour les atteindre (s’entraîner à nager pour réussir le test donnant droit à la nage sans flotter, par exemple.)

Imaginons que notre enfant souhaite vraiment atteindre le droit de nager seul cette année, nous poserons des gestes pour l’accompagner : l’apporter à la piscine, l’encourager en soulignant ses progrès, voir pour des cours privés en cas de difficultés. Notre rôle sera d’accompagner. S’il ne se pratique pas suffisamment nous ne le punirons pas, il aura à vivre avec la conséquence logique : il devra garder son équipement de flottaison. Nous lui donnons le pouvoir. Ce sont ses comportements qui l’apportent ou non vers l’objectif fixé.

Ce principe de prérequis peut s’appliquer à beaucoup de comportements vus comme dérangeants au quotidien. Ça peut-être aussi simple que pour déjeuner tu dois être habillé. Il n’y a pas de jugements, pas de menaces. C’est un fait. La marche à suivre est logique.

Lorsqu’on fonctionne de cette façon, les événements récurrents deviennent des motivations puissantes. Pour aller à la bibliothèque et choisir tes propres livres ou pour aller à l’épicerie, je m’attends à ce que tu démontres que 1) tu comprends le comportement attendu en chemin 2) tu respectes les limites qu’on s’est fixées dans un lieu public.

Si dernièrement, chaque sortie est difficile parce que l’enfant ne respecte pas des attentes claires, adapté à son âge, eh bien, il restera à la maison la fois d’après. Ensuite, on pourrait y aller graduellement. Une sortie agréable au parc du coin pendant 30 minutes peut mener à 1h ensuite à un endroit plus stimulant encore.

Tout est dans la façon donc l’adulte le présente à l’enfant, ce n’est pas un “Si tu n’arrêtes pas, la prochaine fois tu restes à la maison! Allez, arrête! Tu pleures??? Ta chambre!!” Ça ressemble davantage à : “Nous allons à la bibliothèque et tu ne viens pas, tu sais pourquoi.” ” Hmm, tu aimerais vraiment venir ! Tu es fâché! À mon retour, nous discuterons ensemble du comportement attendu en public pour les prochaines fois. ” Et ainsi de suite….

Un enfant qui fait mal à répétition aux autres n’est pas prêt à jouer sans surveillance rapprochée. Ça peut impliquer qu’il devra rester près de maman/papa le temps du souper plutôt qu’aller au salon avec les autres.

Un enfant qui laisse traîner ses traces de bricolages n’est pas prêt à entreprendre de gros bricolages seul. Il se pourrait qu’il doive se contenter de papier et crayons quand maman/papa n’est pas disponible.

Un enfant qui a du mal a complété sa routine du matin parce qu’il a du mal à retourner à ces tâches une fois qu’il joue, pourrait se voir demander de finir toute sa routine avant de jouer. Il aura beaucoup ou peu de temps pour jouer selon sa vitesse.

Évidemment, il reste important que les attentes soient réalistes. Personnellement, j’aime prendre le temps de fouiner dans les livres à la bibliothèque. Certains de mes enfants ne sont tout simplement pas rendus suffisamment matures pour rester tranquille le temps que le fasse, ça dépasse l’attente réaliste. Je trouve une solution alternative pour répondre à mon besoin: j’y vais seule ou avec les grands quand les petits dorment.

Deuxièmement, notre demande doit être claire et facilement “mesurable” . “Je m’attends à ce que tu sois gentille au magasin” , c’est flou, et c’est difficile à juger. Une directive comme ” Je m’attends à ce que tu tiennes le panier “, c’est déjà plus clair, ça appelle à des faits plutôt qu’un jugement.

Troisièmement, il faut passer à l’action. Une conséquence logique ne fonctionne que si on laisse l’enfant la vivre, plutôt que de chercher a lui éviter pour toutes sortes de raisons. Reprenons l’exemple du cours de natation, nous n’irions pas quémander a l’instructeur de faire une exception même si l’enfant n’atteint pas le minimum parce que pauvre petit, c’est triste d’être le seul avec un flotteur ! On peut accepter le sentiment de l’enfant, l’accompagner dans son vécu, mais on doit absolument le laisser vivre cette conséquence. L’enfant pourrait plutôt après avoir raté le test, décidé de s’entraîner davantage et le repasse 1 mois après avec succès. Il se pourrait aussi qu’on se rende compte que cet objectif n’est pas réaliste tout court pour notre enfant, ou qu’il n’a juste pas envie de l’atteindre vraiment.. On pourrait l’aider à s’orienter vers un autre objectif, un compromis acceptable pour tous (Hmm, quand maman ne sera pas la, tu devras effectivement porter l’aide a la flottaison, mais quand maman sera avec toi, tu pourras te pratiquer sous ma surveillance).

Finalement, dans la vie il y a des obligations qu’on ne peut éviter. On ne peut pas ne plus faire l’épicerie parce que notre enfant y fait une crise chaque fois. Par contre, l’expérience peut être complètement différente selon son attitude. Du parent super enthousiasme qui a préparé une chasse aux items dans l’épicerie, au parent beaucoup moins enthousiasme voir un peu “robot” dans ses consignes, on peut adapter notre attitude pour refléter notre émotion. Le parent n’a pas à se mettre un masque constamment, c’est sain de nommer ses émotions et oui, pleurer pour avoir des bonbons pendant 30 minutes peut avoir comme conséquence logique un parent qui a moins envie d’être le fun, d’arrêter au parc ou d’écouter ensuite l’enfant parler de barbies avec enthousiasme. Encore une fois, ça dépend de l’âge du dit-enfant bien sure et de la façon de le nommer. On ne cherche pas a se venger, on respecte notre besoin à nous de se calmer après une période émotive.

Comme il est important de passer à l’action “négativement”, il est également important de passer à l’action positivement. On peut décrire les comportements de l’enfant lorsqu’il est dans la bonne voie. On peut également lui nommer concrètement les avantages qu’il obtient, en plus de lui faire vivre.

Mes livres préférés sur le sujet:

Parler pour que les enfants écoutent, et écouter pour que les enfants parlent
Parents épanouis, enfants épanouis 

Pour des publications exclusives chaque mois et un accès privilégié à mon univers : patreon.com/zoelsirois

Zoé
cinqminutespourjouer.com
facebook.com/cinqminpourjouer

Du jeu structuré au jeu libre: Accompagner l’enfant vers le jeu sans directives

22405385_770198819829476_2338510578049486296_n.jpg

Pourquoi mon enfant n’arrive pas à jouer seul ? Et comment y arriver?

Les enfants intègrent leur quotidien comme référence de ce qu’est la normalité. C’est en observant et expérimentant qu’ils forment leurs attentes, qu’ils intègrent des règles non écrites quant à la façon donc les choses sont censées se produire.  Dans un cadre où un enfant a été habitué à suivre des directives sur ces jeux en grandissant (d’un adulte ou d’un plus vieux que lui), lorsqu’on souhaite passer au jeu libre et simplifié il est possible qu’on se retrouve face à un constat: l’enfant semble ne pas avoir cette capacité de jouer des heures durant avec tout et n’importe quoi.

La plupart du temps, le problème n’est pas que l’enfant ne possède pas cette capacité en lui (il suffit d’observer un jeune bébé s’amuser en regardant autour de lui, en découvrant ses mains et pieds pour voir que c’est souvent inné) mais simplement, qu’il a appris une autre façon de fonctionner. Lorsqu’on place ce dit enfant dans un espace consacré au jeu libre, avec des jouets sans fonctions précises, souvent, on va obtenir une de ces réactions:

– Il va tourner en rond, demander de l’assistance a l’adulte (directement ou indirectement par des comportements “dérangeants”.)
– Il va chercher quelqu’un qui peut lui donner des directions et va suivre (un enfant plus vieux, par exemple.)*
– Il va vider les bacs, les remplir, errer, détruire le matériel (d’une façon non constructive pour son âge, motivé par l’ennui et non l’exploration)
– Il va y avoir plus de chicanes, motivées par l’ennui…
– Il va sembler rester dans l’attente, attendre la prochaine activité dirigée pour jouer.

Etc.

Évidemment, la personnalité de chaque enfant aura une grande influence sur sa façon de réagir.

Pourquoi vouloir que l’enfant apprenne à jouer plus librement ?? 

Avant tout, pour lui donner une grande liberté, un pouvoir. Celui d’utiliser les jeux pour apprendre à se connaître, d’approfondir ses intérêts, de tester les habiletés qui a du sens pour lui dans le moment présent. Le pouvoir d’utiliser le jeu pour l’aider à mieux comprendre son quotidien (souvent, librement, les jeux des 3-4 ans par exemple vont tourner autour d’une reproduction, d’une exploration de leur quotidien en jouant aux parents, a faire l’épicerie, etc.. )  Ce genre de jeu peut les aider grandement lorsqu’ils vivent de “petites épreuves”, des frustrations, des défis (C’est presque une thérapie autogérer !) … L’enfant libre, va jouer à ce donc il a besoin. Simplement. Il va développer plusieurs habiletés, plusieurs sphères de développement lorsqu’il est motivé par le plaisir de jouer. Rien ne peut équivaloir à la motivation interne.  

Comment accompagner un enfant vers le jeu sans directives?

Voici quelques pistes.

1) Être occupé, comme adulte, à une tâche que l’enfant peut modeler.
On va racler les feuilles, préparer du pain, couper des légumes, creuser un trou, travailler au jardin, faire du yoga. Les enfants sont évidemment libres de venir aider ou imiter, mais on ne les invitera pas nécessairement avant qu’ils en manifestent le désir. On reste disponible pour gérer les petits conflits du quotidien, mais on ne dirige pas le jeu, on se contente de verbaliser ce que l’on fait si ça suscite de l’intérêt. On modèle simplement un humain concentré sur une occupation.

2) S’assurer que le matériel disponible suscite l’action et l’expérience adaptée à l’âge de l’enfant.
Au début, on peut avoir une plus grande quantité de matériel, le temps d’apprendre à connaître davantage les enfants de notre groupe ou nos enfants. On va observer, beaucoup, et découvrir le profil type de chaque enfant, certains enfants vont préférer les grands éléments moteurs pour grimper, d’autres les jeux de constructions, de rôles, les petites pièces, les bacs sensoriels… Lorsqu’un enfant jouera plus longtemps que d’habitude, on notera les circonstances, le jeu, on recueille des informations bref.

3) Offrir des inspirations
Comme une première étape avant le jeu complètement libre, on peut les aider au début.

-En préparant des invitations à créer sans consignes, juste du matériel rassemblé ensemble, pour les aider à s’inspirer…
-On peut offrir des bacs sensoriels avec une variété de matériel  à proximité (figurines pour jeu de rôles, tasses et cuillères pour manipuler, éléments pour trier et voir, la façon donc l’enfant l’utilise).
-On peut mettre des livres de bricolages dans le coin bricolage, de constructions dans le coin constructions, de yoga ou d’exercices dans le coin moteur…
– On peut donner le début d’une idée de projet ouvert, mais inviter les enfants à choisir les détails.
– On peut modeler, encore une fois, en construisant quelque chose, en bricolant (pour décorer la salle de jeu?), sans rendre “enfantin” nécessairement notre oeuvre. On le fait pour de vraie ! 🙂
– Mettre de la musique douce ou mouvementée pour voir la façon donc ça les influences.
– Lire des histoires variées.
– Choisir des activités “semi-dirigés” que les enfants peuvent facilement refaire eux-mêmes sans interventions de l’adulte.

4) Accepter un peu d’ennui.
C’est en s’ennuyant que le besoin d’apprendre à se divertir seul surgira. On peut évidemment accompagner l’enfant en lui reflétant ses émotions, en l’aidant à trouver des solutions ou des idées (sans les trouver a sa place!), en lui fournissant le matériel qui répondra à ses intérêts… Mais c’est à l’enfant que revient la responsabilité de se mettre en action.

5) L’accompagner à acquérir les habiletés qui l’aideront dans ses explorations
Les grilles d’observation devraient être un complément, un outil mais le plus important : répondez aux besoins et intérêts. Un enfant aime les bricolages, aimerait réaliser ses costumes pour ces jeux de rôles? Ok, alors on va l’aider à découper un peu plus efficacement en lui offrant des occasions. La différence ici, ce n’est pas tant la présence ou l’absence d’activités de tel ou tel type, c’est la motivation derrière.

On observe, on répond aux besoins, on donne du pouvoir aux enfants. 

Simplement.
L’objectif devient de redonner son pouvoir a l’enfant. Une grande liberté. Celle d’être celui qu’il est vraiment.

Celui de passer plus de temps à développer les habiletés qui ont le plus de sens pour lui. Le pouvoir d’explorer aussi longtemps qu’il le souhaite, les concepts qui le fascinent. Celui de croire à ses rêves, et d’avoir l’impression de s’en rapprocher.

N’est-ce pas merveilleux ?

Beaucoup d’adultes n’ont même pas ce pouvoir. Ils ont des rêves, des intérêts, qu’ils négligent parce, que la vie ! Mais l’enfance, l’enfance, devrait être une zone protégée, une période où rien n’est plus important.

Laissons les enfants être des enfants, librement.

Repenser la stimulation au quotidien / Slow life et simplicité, une réponse naturelle aux besoins de l’enfant

 

Je lis souvent, les parents, éducatrices, épuisées de leurs journées à force de ne jamais arrêter, et je voulais vous dire qu’il existe une autre façon de faire…

(…)

On a parfois l’impression que pour pouvoir combler tous les besoins des enfants, il faut absolument vivre dans un tourbillon constant, où l’adulte se place en tant qu’animateur de foule toujours prêt à offrir plus.

Plus de choix, plus de jouets, plus d’activités, plus d’animations, puis plus de décorations et ça ne finit plus. Le parent ou l’éducateur est souvent épuisé ou stressé à la fin de sa journée et l’enfant réagit à sa façon (souvent avec des comportements “négatifs”) à ce surplus de stimulis..

Il existe une alternative. Et si intégrer plus de lenteur et de simplicité dans nos journées était la réponse?

-Et si offrir moins avait du sens?-

Les enfants sont facilement émerveillées, et on peut avoir l’impression que c’est un signe qu’on doit constamment offrir de quoi les intéresser. Alors que si les enfants sont facilement émerveillés, intéressés, c’est plutôt le signe clair que peu est suffisant.

En fait, beaucoup de gens vous diraient même que peu, c’est mieux. Quand on offre un peu moins, moins de jouets, moins de “colle ici, dessine par là”, ce qui se produit c’est que l’enfant reprend sa place d’explorateur. Plutôt que de passer d’un jeu à l’autre de façon superficielle, il explore de différentes façons les mêmes blocs; les empiler, les faire tomber dans un bac de métal ou sur le plancher, les cacher, les emballer, les transporter dans ses mains ou un sac, etc…

Lorsqu’on offre moins, ça répond aussi au besoin de sécurité de l’enfant. Il se créer des repères, des habitudes, et ainsi il a l’impression de savoir davantage à quoi s’attendre. Moins de jouets oui, mais ça peut être aussi de varier un peu moins souvent les chansons qu’on chante, et laisser l’enfant se les approprier davantage. Au lieu de chercher sur Pinterest de nouvelles chansons, on peut simplement intégrer une chanson qu’on a entendu X et sa maman chanter lorsqu’on fera la ronde. Quel fierté et bonheur pour lui de reconnaître une partie de ce qui représente son quotidien avec maman, au service de garde…

La répétition est une clé pour l’enfant, c’est ce qui lui permet de vraiment saisir le monde qui l’entoure…

– Le temps n’a pas à passer vite –

Pour pouvoir explorer davantage, l’enfant a besoin de temps et d’un adulte qui ne considère pas qu’il “perd son temps” quand il utilise son énergie à une observation ou un jeu qui peut sembler ‘inutile”. Un adulte prêt à ralentir le rythme plutôt que d’imposer le sien à l’enfant. Prêt à oublier toutes ces croyances adultes sur “l’efficacité” quelques heures par jour…

Le “slow toute”, c’est refuser de se dire ‘je vais le faire ça va être plus rapide” quand l’enfant observe et semble intéressé à essayer. C’est prendre le temps, simplement, et accorder de la valeur aux intérêts de l’enfant. Ça peut être aussi d’attendre le bon moment avant de parler à un bébé concentré sur son jeu. Plutôt que d’interrompre son focus, on attendra une invitation comme un regard vers nous pour commenter ce qu’il fait.

– Offrir la bonne chose au bon moment –

Plutôt que d’être guidé par un thème fixe, je choisis d’être guidée par un intérêt sincère envers les enfants. En observant les enfants, en portant attention à leurs périodes sensibles d’apprentissage et en reconnaissant la valeur de “l’ordinaire”. Passer le balai seul sous sa place après avoir fait une activité salissante est aussi valable que n’importe quelle activité. Jouer dehors, trier les roches, sauter par dessus, passer en dessous, ce n’est pas “que” jouer dehors, et ça ne devrait pas être hiérarchisé moins important que tracer une ligne, au contraire.

L’enfant n’a pas besoin d’un monde de merveilles superficielles, le quotidien et ce qui l’entoure sont déjà merveilleux pour lui. Laissons les enfants s’émerveiller de ce qui est plutôt que de chercher à trouver mieux…

– Intégrer ces principes à la réalité –

Certains liront ceci et imagineront un monde de licornes et papillons où il n’y a pas les stress et contraintes habituels d’un service de garde. C’est faux, ici aussi on gère des pleurs de dents qui percent, des bébés qui s’ennuient de leurs parents et des 3 ans qui apprennent à partager difficilement: la différence c’est qu’on refuse de s’ajouter le stress que ça “brise” notre routine. Quand l’enfant pleure à 10h, c’est quelque chose d’important à gérer, et non un obstacle à faire l’activité à la mode sur Pinterest. Juste ça, ce changement de mindset permets d’être plus en accompagnement plutôt que de voir l’enfant comme un “dérangement” à l’ordre établi.

On prends alors le temps pour vrai, de régler chaque chose de la meilleure façon possible, car ça, c’est notre priorité.

On reconnaît qu’être bien, émotionnellement, physiquement, en sécurité, c’est ça la vraie base d’un développement sain. Ce n’est pas savoir tracer un A à deux ans. C’est plutôt savoir que le monde est bon, que nos besoins sont importants et que ce qui nous intéresse est valable.

De quoi ont besoin les enfants au préscolaire? 

D’avoir acquis des connaissances (sur soi-même, et le monde qui nous entoure) et compétences de base (gérer ses émotions, régler un conflit autant qu’utiliser son corps entier de différentes façons, reconnaître des odeurs, soulever… ). C’est ainsi que l’enfant naturellement va s’ouvrir au monde avec une curiosité, qui deviendra le moteur pour le motiver à apprendre et découvrir le monde qui l’entoure. C’est au travers de grandes périodes de jeu libres que l’enfant acquiert la plupart de ses compétences.

– Offrir moins n’as pas à égaler offrir rien-

Parfois, on a l’impression que choisir la simplicité c’est se contenter de regarder les fourmis 12 heures par jour, mais c’est bien tout le contraire… Si on aime réellement et notre groupe aussi faire de gros bricolages, alors on en fait. Pareille pour toutes les activités, la simplicité n’est pas un jugement sur ce qui est “bon” ou pas.

En fait, offrir moins c’est justement en arriver à avoir plus de temps pour faire plus de ce qu’on aime, de ce qui a du sens.

(……)

(…..)

8h30: mardi matin. Un bébé (plus fatigué ces jours-ci ) s’est endormi en portage dans mon dos, un autre joue par terre à mettre des blocs dans un bol de métal. Toc, Toc, les blocs résonnent au fond du bol, motivant l’enfant à recommencer pendant plusieurs minutes. Je l’observe, attendant une invitation tel un regard vers moi pour commenter ce qu’il fait. En attendant, je prends une note mentale de son intérêt du moment.

11h30: Je prépare le dîner quand une petite fille de 2 ans cherche à attirer mon attention. Je lui détaille ce que je prépare et l’invite à m’aider. Elle grimpe sur une chaise et m’aide à brasser un délicieux curry au lait de coco. Les odeurs sont magnifiques.

(….)

Bref.

Préparer une tourtière de millet et saisir l’occasion de pratiquer le mouvement de “rouler” avec le rouleau à pâte. Simplement.

 

Je lit souvent, les parents, éducatrices, épuisées de leurs journées à force de ne jamais arrêter, et je voulais vous dire qu'il existe une autre façon de faire…(…)Repenser la stimulation au quotidien / Slow life et simplicité, une réponse naturelle aux besoins de l'enfant.On a parfois l'impression que pour pouvoir combler tout les besoins des enfants, il faut absolument vivre dans un tourbillon constant, où l'adulte se place en tant qu'animateur de foule toujours prêt à offrir plus.Plus de choix, plus de jouets, plus d'activités, plus d'animations, puis plus de décorations et ça ne finit plus. Le parent ou l'éducateur est souvent épuisé ou stressé à la fin de sa journée et l'enfant réagit à sa façon (souvent avec des comportements "négatifs") à ce surplus de stimulis.. Il existe une alternative. Et si intégrer plus de lenteur et de simplicité dans nos journées était la réponse? -Et si offrir moins faisait du sens?-Les enfants sont facilement émerveillées, et on peut avoir l'impression que c'est un signe qu'on doit constamment offrir de quoi les intéresser. Alors que si les enfants sont facilement émerveillés, intéressés, c'est plutôt le signe clair que peu est suffisant.En fait, beaucoup de gens vous diraient même que peu, c'est mieux. Quand on offre un peu moins, moins de jouets, moins de "colle ici, dessine par là", ce qui se produit c'est que l'enfant reprends sa place d'explorateurs. Plutôt que de passer d'un jeu à l'autre de façon superficielle, il explore de différentes façons les mêmes blocs; les empiler, les faire tomber dans un bac de métal ou sur le plancher, les cacher, les emballer, les transporter dans ses mains ou un sac, etc… Lorsqu'on offre moins, ça réponds aussi au besoin de sécurité de l'enfant. Il se créer des repères, des habitudes, et ainsi il a l'impression de savoir davantage à quoi s'attendre. Moins de jouets oui, mais ça peut être aussi de varier un peu moins souvent les chansons qu'on chante, et laisser l'enfant se les approprier davantage. Au lieu de chercher sur Pinterest de nouvelles chansons, on peut simplement intégrer une chanson qu'on a entendu X et sa maman chanté lorsqu'on fera la ronde. Quel fierté et bonheur pour lui de reconnaître une partie de ce qui représente son quotidien avec maman, au service de garde…La répétition est une clé pour l'enfant, c'est ce qui lui permets de vraiment saisir le monde qui l'entoure… – Le temps n'as pas à passer vite -Pour pouvoir explorer davantage, l'enfant a besoin de temps et d'un adulte qui ne considère pas qu'il "perds son temps" quand il utilise son énergie à une observation ou un jeu qui peut sembler 'inutile". Un adulte prêt à ralentir le rythme plutôt que d'imposer le sien à l'enfant. À oublier toutes ces croyances adultes sur "l'efficacité" quelques heures par jour…Le "slow toute", c'est refuser de se dire 'je vais le faire ça va être plus rapide" quand l'enfant observe et semble intéressé à essayer. C'est prendre le temps, simplement et accorder de la valeur aux intérêts de l'enfant. Ça peut être aussi d'attendre le bon moment avant de parler à un bébé concentré sur son jeu. Plutôt que d'interrompre son focus, on attendra une invitation comme un regard vers nous pour commenter ce qu'il fait.- Offrir la bonne chose au bon moment -Plutôt que d'être guidé par un thème fixe, je choisit d'être guidée par un intérêt sincère envers les enfants. En observant les enfants, en portant attention à leurs périodes sensibles d'apprentissage et en reconnaissant la valeur de "l'ordinaire". Passer le balais seul sous sa place après avoir fait une activité salissante est aussi valable que n'importe quelle activitée. Jouer dehors, trier les roches, sauter par dessus, passer en dessous, ce n'est pas "que" jouer dehors, et ça ne devrait pas être hiérarchisé moins important que tracer une ligne, au contraire. L'enfant n'as pas besoin d'un monde de merveilles superficielles, le quotidien et ce qui l'entoure est déjà merveilleux pour lui. Laissons les enfants s'émerveiller de ce qui est plutôt que de chercher à trouver mieux…- Intégrer ces principes à la réalité -Certains liront ceci et imagineront un monde de licornes et papillons où il n'y a pas les stress et contraintes habituels d'un service de garde. C'est faux, ici aussi on gère des pleurs de dents qui percent, des bébés qui s'ennuient de leurs parents et des 3 ans qui apprennent à partager difficilement: la différence c'est qu'on refuse de s'ajouter le stress que ça "brise" notre routine. Quand l'enfant pleure à 10h, c'est quelque chose d'important à gérer, et non un obstacle à faire l'activité à la mode sur Pinterest. Juste ça, ce changement de mindset permets d'être plus en accompagnement plutôt que de voir l'enfant comme un "dérangement" à l'ordre établis.On prends alors le temps pour vraie, de régler chaque chose de la meilleure façon possible car ça, c'est notre priorité. On reconnaît qu'être bien, émotionnellement, physiquement, en sécurité, c'est ça la vraie base d'un développement sain. C'est pas savoir tracer un A à deux ans. C'est plutôt savoir que le monde est bon, que nos besoins sont importants et que ce qui nous intéresse est valable. De quoi ont besoins les enfants au préscolaire? D'avoir acquis des connaissances (sur soi-même, et le monde qui nous entoure) et compétences de base (gérer ses émotions, régler un conflit autant qu'utiliser son corps entiers de différentes façons, reconnaître des odeurs, soulever… ). C'est ainsi, que l'enfant naturellement va s'ouvrir au monde avec une curiosité, qui deviendra le moteur pour le motiver à apprendre et découvrir le monde qui l'entoure.- Offrir moins n'as pas à égaler offrir rien-Parfois, on a l'impression que choisir la simplicité c'est d'obliger à se contenter de regarder les fourmis 12 heures par jour mais c'est bien tout le contraire… Si on aime réellement et notre groupe aussi faire de gros bricolages, alors on en fait. Pareille pour toutes les activités, la simplicité n'est pas un jugement sur ce qui est "bon" ou pas. En fait, offrir moins c'est justement en arriver à avoir plus de temps pour faire plus de ce qu'on aime, de ce qui as du sens. (……)(…..)8h30: mardi matin. Un bébé (plus fatigué ces jours-ci ) s'est endormit en portage dans mon dos, un autre joue par terre à mettre des blocs dans un bol de métal. Toc, Toc, les blocs résonnent au fond du bol, motivant l'enfant à recommencer pendant plusieurs minutes. Je l'observe, attendant une invitation tel un regard vers moi pour commenter ce qu'il fait. En attendant, je prends une note mentale de son intérêt du moment. 11h30: Je prépare le dîner quand une petite fille de 2 ans cherche à attirer mon attention. Je lui détaille ce que je prépare et l'invite à m'aider. Elle grimpe sur une chaise et m'aide à brasser un délicieux curry au lait de coco. Les odeurs sont magnifiques.(….)Bref.Préparer une tourtière de millet et saisir l'occasion de pratiquer le mouvement de "rouler" avec le rouleau à pâte. Simplement.

Posted by Cinq minutes pour jouer / Zoé L. Sirois on Sunday, March 11, 2018

Ces articles vous intéresseront peut-être :

20 apprentissages qui se produisent naturellement dans la cuisine

Nos bébés n’ont pas besoin de jouets à batteries.

Un truc simple pour favoriser le jeu libre des poupons

Fermez la télé, ouvrez les enfants: 12 stratégies pour réduire / cesser l’utilisation de la télé

Et si les enfants n’avaient pas besoin d’autant d’activités?

Le courant populaire semble être de remplir le quotidien de nos enfants d’activités, et les parents, les éducatrices sont souvent découragés devant ces standards de plus en plus contraignants. On ressent le besoin d’occuper nos petits à chaque instant.

On s’attends à ce qu’un enfant de 3 ans fasse du yoga, des activités structurés sur les couleurs, les formes, le tour du monde, les chiffres, les lettres, les habiletés sociales, oh et la gestion émotive, puis aussi telle ou telle activité à la mode… tout ça la même journée !

D’un autre côté, de plus en plus de nouvelles pédagogies recommencent à valoriser le jeu libre… Voici mon point de vue.

Je pense qu’il faut prendre conscience qu’on fait parfois des activités pour répondre à notre besoin à nous, pour se sentir bien et avoir l’impression de travailler activement pour le développement de notre enfant. Nous exigeons la même chose des éducatrices en garderie d’ailleurs parce qu’on se sent coupable de les faire garder et l’on réussit à se convaincre que chaque bricolage est une preuve que le développement de notre enfant est important pour celle-ci. Nous faisons erreur si nous pensons que faire une activité dirigée est la seule façon valable d’apprendre.

C’est à nous que ça fait du bien, on se sent bon parent quand notre enfant vit un quotidien remplit d’activités variées et éducatives, touchant tous les sujets possibles.

Nous avons dû mal à faire confiance à l’enfant, à croire que si on est assis à l’observer pendant qu’il joue seul, il est activement en train de se développer aussi…  Le jeu libre est stimulant et éducatif. 

Parce qu’à force de se faire répéter de les stimuler, on en est arrivé à se convaincre du besoin de remplir leurs petites têtes d’informations, d’expériences, parfois sans aucun sens pour eux. Parce qu’on se convainc que si une activité est éducative ou intéressante, ça signifie que notre enfant doit absolument la vivre la tout de suite. On a du mal a attendre que notre enfant nous démontre (par ses jeux, ses intérêts) que c’est le bon moment.  On veut qu’il expérimente tout ce qui se fait  pour ne rien manquer!

Naître et grandir sensibilise les parents à nommer les fruits et légumes devant leurs enfants et les parents Pinterest en concluent qu’ils doivent faire 5 activités par jour pour faire apprendre le nom latin des dits aliments à leurs 2 ans.

(…)

– STOP –

Votre 2 ans n’a probablement pas besoin d’apprendre l’alphabet, et si jamais il fait partie des enfants particulièrement attirés par ce type d’apprentissage (j’en ai eu une comme ça), il vous le fera savoir. Votre enfant de 8 ans devrait avoir du temps pour tenter de prendre sans le briser le plus gros morceau de glace possible dans une flaque d’eau mi-glace mi-eau au printemps.

Parlez-leur de sujets qui ont du sens pour eux, qui leur permettront de faire des rapprochements avec leur quotidien. Permettez-leur d’être libre de suivre leur imagination et soyez les spectateurs fascinés de voir comment chacun utilisera ce temps libre différemment. Laissez-leur de l’espace pour être avec vous en cuisine.

One size fit all ça ne fait aucun sens.

Je ne suis pas contre les thématiques d’activités, les cahiers, les ci et les ça, j’en utilise aussi. Le problème c’est que nous nous sommes tellement convaincue qu’ils ont besoin de variétés, qu’on préfère imposer des thèmes sans se questionner, plutôt que leur faire confiance et répondre à leur curiosité naturelle juste pour être sûre qu’ils soient “assez stimulés”.

….

Je suis la première à dire que stimuler son enfant est vitale. Mais stimuler son enfant, ce n’est pas lui faire réaliser une série d’activités non-significatives pour pouvoir cocher une liste montrant qu’on lui a fait vivre toutes les expériences.

Revenons à la base. Parlez-leur. Jouer aux cartes, aux jeux de mémoires, lisez des livres. Sortez la peinture et peinturez ensemble.

Plutôt que de vous coucher à minuit pour préparer 100 activités, couchez-vous plus tôt pour être émotionnellement disponible. C’est ce dont votre enfant a besoin, surtout en temps de crise.

Faire des activités c’est génial. Surtout pour le parent ou l’éducatrice, avouons-le. Ça fait changement, ça désennuie de manger 50 fois une soupe aux carottes imaginaires en faisant hmmm alors que sans le savoir, on travaille le langage, le cognitif, l’affectif…

Les enfants ont besoin de rituels, de pouvoir de décision, d’expérimenter… Faites des activités oui, mais soyez sûre qu’elles aient un sens pour eux. Faites des activités, mais ne cherchez pas à rendre tout spécial. Faites des activités centrées sur vos enfants, leurs intérêts plutôt que ce qu’il est “bien vue” de dire qu’on a appris à nos enfants.

Le développement de vos enfants, ça se passe en tout temps. C’est du 24/7. Jouer dehors librement. Faire semblant d’aller à l’épicerie 20 fois d’affilée. Passer le balai ou aider à préparer le repas. C’est s’arrêter en plein milieu d’une marche pour vérifier dans notre livre de quel espèce est cet arbre surprenant.

Le problème avec la thématique chaque semaine incluant 50 nouveaux jeux et un bricolage où il ne font que coller sans comprendre le but? Ils font diversion aux réels apprentissages. Ils font parfois peu de sens pour l’enfant; on voit parfois des pouponnière (0-18 mois) devoir suivre une thématique sur des sujets tellement éloignés de la réalité des bébés que ça en est risible…

Les enfants ont besoin de temps, de répétitions pour s’approprier le matériel, les jouets, et en exploiter toutes les possibilités. Quand ils sont constamment dans la nouveauté, ils restent en surface, dans le superficiel… “L’enfance c’est fait pour jouer “

Aussi, du côté de la dimension affective : ces activités créent des attentes, et qui dit attente dit frustrations, déceptions.. Nos enfants moins intéressés peuvent être perçus négativement (j’ai mis 3 heures et 60$ à préparer ce thème et il refuse de le faire!) et d’autres enfants vont se forcer à faire nos activités pour nous faire plaisir (alors qu’on se force à les faire pour la même raison.)

Bref, faites des activités si ça vous apporte du bonheur, car les enfants bénéficient d’être avec des adultes heureux.

Et surtout, ne vous sentez pas coupable les jours sans grandes activités, nos enfants apprennent tout le temps, être présent, disponible et intéressé, c’est tout ce dont vous avez réellement besoin.

Le reste? Vous pouvez probablement le faire vous-même. Papiers, crayons, ciseaux, quelques images, des objets à manipuler, des livres, la nature.

Stimuler c’est important oui, mais stimuler ce n’est pas remplir notre enfant d’informations, de variétés à tout prix… épurer les jouets c’est bien, mais épurer le quotidien est aussi essentiel.

Sur le même sujet: 

Repenser la stimulation au quotidien / Slow life et simplicité, une réponse naturelle aux besoins de l’enfant

Déposer le bébé par terre / la motricité libre: Pourquoi c’est important et plus logique que n’importe où ailleurs.

Simplicité au quotidien

Du jeu structuré au jeu libre: Accompagner l’enfant vers le jeu sans directives

Le jeu libre est éducatif et stimulant. 

Articles plus récents »